• Histoire du lange...

     

     

     

    Le lange

      

      

      

    Je vais raconter les origines de la couche lavable, car elle ne date pas d'hier et encore moins d'avant d'hier.

    En effet, déjà dans la Rome antique, à peine le bébé était-il né, juste avant l'emmaillotement, la sage-femme le toilettait. Un saupoudrage de sel fin pour enlever l'enduit visqueux et resserrer le grain de la peau et un bain d'eau tiède.

    Une fois séché, le bébé devait être modelé. La sage-femme massait son corps, le pétrissait pour lui donner la forme convenable. Par exemple, un nez trop aquilin ou trop camus devait être remis aux normes. L'enfant, tenu par les chevilles la tête en bas, la sage-femme donnait à sa colonne vertébrale la courbe "souhaitable".

    L'emmaillotement devait éviter que le corps du bébé ne se déforme. Une première couche de langes et de bandelettes maintenait des attelles pour garder les jambes raides et les mains ouvertes. Deux autres bandes de langes enserraient le bébé et le tenaient au chaud. Les chevilles de l'enfant étaient liées.

    Les médecins de l'époque recommandaient de bien faire attention à ce que les extrémités ne deviennent pas livides.

    Au deuxième mois, on desserrait un peu les bandelettes, on libérait le bras droit, pour être sûr que l'enfant ne soit pas gaucher.

    Les trois raisons de l'emmaillotement étaient les suivantes : le développement des jambes en les maintenant bien droites, le port du bébé et l'action civilisatrice qui l'éloignait du caractère animal (sa mollesse était considérée comme un signe suspect d'animalité toujours prête à s'épanouir).

    Au Moyen Age, la technique des langes et de l'emmaillotement était la même. Plusieurs bonnets viendront compléter la tenue. Ils sont là pour protéger la tête des chocs. A cette époque, le bain était considéré comme dangereux, la crasse comme protectrice.

    La saleté et les "croûtes de lait" servaient à protéger la fontanelle sur le crâne du nourrisson. Les poux étaient les bienvenus. Ils venaient "manger le mauvais sang". Les langes emmaillotés serrés étaient perméables. Urine et excréments y macéraient à loisir.

    Quand l'enfant avait la chance d'être libéré momentanément de ses langes putrides, il était essuyé avec de l'huile ou du beurre et prestement remmailloté, de peur qu'il ne prenne forme inhumaine.

    Pour le protéger, on accrochait à son maillot amulettes, clochettes, dents de loup, corail, ambre et autres sachets magiques.

    Rougeurs, dartres, gales et boutons proliféraient sur le bébé. A cause de l'emmaillotement, il ne pouvait pas se gratter.

    Au XVIIe siècle, le philosophe anglais John Locke est le premier à soulever la question de l'entrave de l'enfant et à préconiser de le laisser libre de ses mouvements.

    Au XVIIIe siècle, les médecins expliquent que le maillot et son attelle ne sont pour rien dans la croissance des jambes bien droites. Jean-Jacques Rousseau développe la thèse des membres en liberté dans son livre L'Emile ou de l'éducation.

    A la fin du XIXe siècle, apparaît la méthode anglaise : couche plus lange-culotte. Il est constaté que l'enfant acquiert plus vite la maîtrise de son corps. En France, la culture de l'emmaillotement a la peau dure et les enfants élevés "à la Jean-Jacques" se font rares.

    Jusqu'au début du XXe siècle, dans le nord de la France, le "pichou" gardait les jambes des bébés bien droites. C'était un système de langes serrées, confectionnées avec des draps et des couvertures usagés, voire des "wassingues" neuves (serpillières).

    Au XXe siècle, les langes deviennent couches-culottes de coton, qu'on attachait avec de grosses épingles roses ou bleues.

      

    Les premières couches jetables apparurent en 1956.
     

      

    Sources

    shttp://beaujarret.fiftiz.fr/blog/r326,enfants-du-moyen-age,9.htmlources

      

      

     

     

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