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    Les premières poubelles

     

     

    Le ramassage des ordures ménagères à l’aide de poubelles est apparu à Angers il y a à peine plus de cent ans et n’a été généralisé qu’en 1931.

     

    Jusque-là, les ordures étaient disposées en tas dans les rues.

     

     

    De tout temps, le nettoiement des villes a été une préoccupation.

     

    Déjà en 1531, le roi François Ier prenait pour Paris une ordonnance afin que les déchets ménagers soient mis en paniers et ramassés tous les jours :

     

    décision restée sans suite.

     

    C’est le préfet Eugène Poubelle qui instaure à partir de 1884 pour chaque foyer parisien un système de trois boîtes à ordures ménagères, avec déjà un souci de tri sélectif :

    une pour les papiers et chiffons,

    une autre pour les matières putrescibles et

    la dernière pour le verre, les faïences et les coquilles d’huîtres.

     

     

     

    La poubelle, mesure prophylactique

    Les « poubelles » sont peu à peu adoptées par toutes les villes.

     

    À Angers, Le Patriote de l’Ouest publie le 28 juin 1898 une lettre d’un de ses lecteurs qui en préconise l’emploi :

     

    « L’hygiène des villes, qui n’est que l’extension de l’hygiène privée, ne paraît pas en grand honneur dans notre ville, qui serait cependant appelée à être une résidence charmante, si certaines précautions hygiéniques étaient observées.

     

     

    Une de ces précautions consisterait dans l’enlèvement des immondices dans des poubelles, au lieu de les laisser séjourner dans la rue. Ce mode de pratiquer cet enlèvement est non seulement appliqué à Paris, mais encore dans les principales villes de France ».

    En 1902, la Société des sciences médicales d’Angers émet le vœu que le système des poubelles soit employé comme il l’est à Paris, pour éviter la propagation de maladies contagieuses dues au séjour prolongé des ordures ménagères dans les rues.

     

    En effet, les habitants déposent leurs déchets devant la bordure des trottoirs dès le milieu de l’après-midi. Les tas grossissent le lendemain par suite du balayage des trottoirs et il est 11 heures du matin et parfois même 1 à 2 heures de l’après-midi qu’ils sont encore là à attendre le passage du tombereau à cheval…

     



    En février 1903, la commission municipale chargée du traité avec l’adjudicataire de l’enlèvement des ordures préconise elle aussi l’emploi des boîtes dites « poubelles ». Le règlement du 1er janvier 1904 concernant la propreté des voies publiques recommande certes de ne pas déverser sur la voie les ordures ménagères, cendres et résidus, mais de les renfermer dans des récipients, seaux, caisses ou paniers.

     

    Toutefois le dépôt en tas réguliers continue à être toléré et le terme « poubelle » n’est pas une seule fois employé.

     

     

     

     
    Tombereaux en usage à Grenoble. Arch. mun. Angers, 4 Fi 1735.

    Timides essais

    Il faut l’intervention de plusieurs personnalités de la ville pour que le conseil municipal autorise, à partir du 1er avril 1909, l’essai des poubelles, rive gauche seulement, dans le centre haut de la ville, de part et d’autre des boulevards.

     

     

    Cependant, contrairement à d’autres localités, il ne veut pas distribuer gratuitement de récipients normalisés.

     

    Les Angevins vont donc utiliser toutes sortes d’ustensiles dépareillés, ce qui n’a pas favorisé l’adoption complète du système avant longtemps…

     

    Au conseil de mars 1910, le conseiller Planchenault se plaint que certaines rues sont beaucoup plus sales qu’auparavant, du fait des poubelles renversées sur les trottoirs !

     

     

    Dans un article titré « Pour la propreté d’Angers »,

    L’Ouest du 20 octobre 1912 présente la photographie de poubelles modèles : « Combien de fois, indique son rédacteur, ne nous est-il pas arrivé d’entendre les étrangers de passage en notre ville exprimer leur étonnement de la malpropreté de nos rues et de la simplicité toute primitive de notre service d’enlèvement des boues et immondices !

     

    Le grand progrès qu’il faudra tout d’abord réaliser à Angers, c’est la création des poubelles. Dans l’un des projets soumis à l’examen de l’administration municipale, le concessionnaire s’engage à fournir une poubelle à chacun des 12 000 immeubles d’Angers ».

     

    L’article signale également les essais de ramassage des ordures par des camions automobiles.

     

    Mais les projets n’aboutissent pas.

     

    Les vieilles formules sont reconduites.

     

     

     
    Poubelles et voiture hippomobile proposées en modèle pour Angers par L’Ouest, « Pour qu’Angers soit propre », 20 et 21 octobre 1912.
     
    « Dans presque toutes les villes, la poubelle est obligatoire. Limoges, Tours, Nîmes, Orléans, Nancy partagent avec Angers la peu enviable pratique des tas d’ordures au milieu de la rue. Encore faut-il ajouter que Nancy est à la veille de rendre les poubelles obligatoires. »
     
     
     
     
    Clermont-Ferrand, Nice, Rennes, Rouen, Calais, Grenoble, Besançon, Toulon, Tourcoing, Vichy, etc. ont adopté les poubelles à couvercles et les tombereaux d’enlèvement clos ou bâchés.
     
    La plupart des municipalités ont usé d’un subterfuge pour faire plus facilement accepter à leurs administrés l’innovation de la poubelle ; le contrat passé avec la société chargée du service d’enlèvement des ordures oblige celle-ci à fournir gratuitement à chaque immeuble la première poubelle.

    De la poubelle au conteneur

    En 1926, les bennes automobiles sont encore rejetées comme trop coûteuses par le conseil municipal.

     

    Il préfère user de tombereaux hippomobiles à essieux surbaissés.

     

    Quant aux poubelles, elles ne deviennent obligatoires qu’à partir du 26 avril 1926, mais seulement à titre d’essai, dans un quadrilatère compris entre la rue du Mail, les boulevards de la Mairie et de Saumur, les rues Saint-Aubin, Chaussée-Saint-Pierre et Lenepveu.

     

    Ce périmètre est peu à peu étendu, en fonction de l’acquisition des nouveaux tombereaux à essieux surbaissés. En 1931, alors que chaque jour sont produites 50 tonnes d’ordures, l’emploi des poubelles est généralisé à toute la ville. On ne s’était pas aveuglément lancé dans le nouveau système de ramassage !

    L’histoire de la poubelle angevine, dans sa forme circulaire classique, est courte. Obligatoirement en plastique à partir du 1er octobre 1968, afin d’être insonore, elle est supplantée peu à peu à partir d’octobre 1976 par les sacs en plastique qui permettent de diminuer de moitié les tournées de ramassage.

     

     

    Dès le 1er mai 1978, 60 % de la ville bénéficie de la collecte en sacs.

     

    Mais en 1986, pour éviter d’en distribuer trop, la municipalité fait l’essai de conteneurs pour chaque pavillon dans le quartier du Lac-de-Maine, mesure généralisée en 1994.

     

     

    Depuis février 2011, nos poubelles sont traitées au nouveau Biopôle, suivant un procédé associant tri mécano-biologique et méthanisation.

     

     

    Sylvain Bertoldi
    Conservateur des Archives d’Angers

    (Vivre à Angers, octobre 2011)

     

     
    Tombereaux proposés par les établissements Moury frères,
    constructeurs à Orléans. Arch. mun. Angers, 4 Fi 1734.
     
     
    SOURCES
    http://www.angers.fr/decouvrir-angers/reperes/histoire-d-angers/chroniques-historiques/les-premieres-poubelles/index.html
     
     
     
     
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    Les francs Les Francs et l’Empire romain

     

     
    Les Francs apparaissent au début du Ier millénaire dans les sources latines.

       

     

    Le terme désigne probablement une ligue – ou confédération – de peuples germaniques installés sur la rive droite du Rhin inférieur, au-delà des frontières de l’Empire romain, et qui n’étaient pas assujettis à l’Empire ou à un autre peuple plus important.  

     

     

    Le latin francus, franci tend à prouver qu’ils se nommaient ainsi, puisque frank signifie libre en langue germanique.

     (L’on peut aussi retrouver l’origine du mot Franc dans le mot Frekkr (signifiant hardi, vaillant) issu de la langue Germanique.) 

     

    Ces peuples avaient pour point commun de rivaliser avec les Alamans (germ. Alle Männer, tous les hommes), sans doute à l’origine un autre regroupement d’ethnies établies plus au sud sur la rive droite du Rhin.   

     

    La langue – ou les dialectes – originellement parlés par les Francs ainsi que leur faciès culturel sont rattachés au groupe ethno-linguistique indo-européen germain occidental, comme les Angles, les Frisons et les Saxons par opposition au groupe germain oriental auquel appartiennent notamment les Goths.    

     

    Les ethnies de la ligue des Francs Les peuples qui constituaient la ligue des Francs comprenaient vraisemblablement :

     

    les Chamaves les Chattes ou Chattuariens les Ansivariens ou Ampsivariens les Bructères les Quades les Saliens, établis près de la rivière Sale et des bouches de l’Yssel les Chérusques les Angrivariens les Hattuaires les Tubantes les Tenctères les Usipètes les Sugambres ou Sicambres n’étaient pas considérés comme des Francs les Chauques, établis au nord-est des Frisons, plus souvent rattachés aux Saxons qu’aux Francs. 

     

       Les Grandes Invasions Au IIIe siècle, les Francs participent à la grande invasion de 256-257, aux côtés d’autres peuples germaniques qui entrent dans l’Empire romain pour piller. Le IVe siècle est toutefois une période de répit et de reconquête pour Rome. Vers la fin de l’Empire, au Ve siècle, on retrouve les Francs comme auxiliaires de l’armée romaine, alors grandement barbarisée, et en lutte contre d’autres barbares plus menaçants, tels que les Huns.   

     

     Les Mérovingiens Parmi les Francs qui sont entrés au service de l’Empire, sûrement de longue date, se trouvent les Saliens.

     

    Leur ancêtre légendaire, sans doute quasi-divin selon les rites germaniques, est pour eux la principale source de légitimité du pouvoir royal.

     

    Il se nomme Mérovée. Toutefois, au Ve siècle leur roi est aussi devenu un (obscur) proconsul des Gaules, c’est-à-dire un souverain germanique paré d’insignes romains, qui se fait appeler général. Les Francs sont alors solidement établis en Neustrie et leurs fonctions militaires leur confèrent un pouvoir important en ces temps troublés :

     

      le jeune Clovis (germ. Hlodowecus, qui donne par la suite les prénoms Ludovic ou Ludwig en Allemagne et Louis en France) devient leur roi à Tournai, probablement en 481.   

     

    Mais il lui faut plus que le pouvoir d’essence divine que lui confère la mythologie tribale germanique, pour s’imposer face aux évêques, aux patrices ou à la population gallo-romaine en partie christianisée.  Installé à Soissons, où il a vaincu un général romain nommé Syagrius,

     

    Clovis est sans doute d’abord sensible aux conseils de sa femme burgonde, Clothilde, convertie au catholicisme, et à ceux de l’évêque de Reims, Rémi.  

     

    Peut-être au cours d’une bataille importante contre les Alamans, la bataille de Tolbiac, il promet de se convertir à la religion chrétienne catholique s’il est victorieux. Il tient parole et reçoit le baptême en 496 ou 498 à Reims, avec 3000 guerriers.  

     

    Par la suite, il tente d’inculquer les principes chrétiens à son peuple qui demeure largement païen.  

     

    Après une suite de victoires sur ses rivaux barbares, notamment sur les Burgondes, Clovis apparaît donc comme l’un des premiers rois germains d’Occident à avoir adopté la religion chrétienne dominante, celle de Rome, par opposition à l’arianisme des Wisigoths ou des Lombards et par opposition au paganisme des Alamans. 

     

     Il parvient ainsi à gagner le soutien des élites gallo-romaines et à fonder une dynastie durable (laquelle prendra néanmoins le nom de son ascendant germanique) :     les Mérovingiens.  

     

    Établis en Neustrie, les Mérovingiens règnent sur la Gaule jusqu’au milieu du VIIIe siècle. Leurs souverains les plus connus sont :

     

    Dagobert Ier et la reine Brunehaut. 

    Il faut noter qu’à cette époque, comme sous la dynastie suivante, il n’est pas question de France, mais bien d’un royaume des Francs :

      

      les rois germains, en effet, ne règnent pas sur un territoire, mais sur des sujets. sourcesD.R.   [sebastien-chabal-1-by-pieddesaux%5B114968%5D.jpg] superbe article  

     

     

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