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    179 Achard de Bully (vers 1121) (1e Croisade)
    Templiers.netAvant son départ pour la Terre-Sainte, Achard de Bully approuva, avec ses frères Hugues et Guillaume, la donation que leur père, Itier, seigneur de Bully, fit à l'abbaye de Savigny de tout ce qu'il possédait entre la Loire et la Saône. Achard mourut à Jérusalem, et, après son décès, cette donation fut ratifiée, en 1121, par son frère Guillaume qui lui survécut.

    La famille de Bully avait emprunté son nom au village de Bully en Lyonnais, près de l'Arbresle ; elle s'allia aux de Varennes, dont le fief passa en sa possession au XIVe siècle.
    (Cartulaire de Savigny, charte 903)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    125 Adam de Béthune (1e Croisade)
    Templiers.netAdam de Béthune, après la prise de Jérusalem, eut en partage la ville et baronnie de Bessan, dans la Galilée, dont le titre resta à ses descendants. Plusieurs autres membres de la même maison figurèrent aux croisades. Armes: d'azur, à trois bandes d'or. La maison de Béthune, l'une des plus illustres d'Artois, ducale de Sully et de Charost, prit plus tard pour armes: d'argent, à la fasce de gueules.

      

     

    1 Adhémar de Monteil (mort en 1098) (1e Croisade)

    Templiers.netEvêque du Puy, légat apostolique, suivit la première croisade et mourut à Antioche en 1098. La maison de Monteil portait: d'or, à trois bandes d'azur.

    Clerc d'origine noble, évêque du Puy (1087), pèlerin de Terre sainte, Adhémar de Monteil joua un rôle essentiel dans la préparation de la première croisade, grâce à la connaissance qu'il avait de la situation en Orient. Le pape Urbain II le nomma légat et lui confia la direction de l'entreprise, lui adjoignant comme chef militaire le comte de Toulouse, Raymond de Saint-Gilles, que d'autres initiatives, comme celles de Bohémond ou de Godefroi de Bouillon, privèrent rapidement de sa prééminence. Le légat demeura donc la seule autorité incontestée de la croisade : habile diplomate, Adhémar en profita pour assurer la difficile cohésion des barons. Il mourut lors d'une épidémie, pendant le siège d'Antioche.
    Sources : Auteur Charles Gavard - Galeries historiques de Versailles. Armoiries des salles des Croisades - Paris Gavard (avant 1847). Imprimerie Duverger. - Charles Gavard Editeur rue du Marché Saint-Honoré Paris IV

    Adhémar de Monteil
    Adhémar de Monteil, évêque du Puy-en-Velay, était issu d'une famille distinguée du midi de la France. Il fut le premier à demander, au concile de Clermont, à entrer dans ce qu'on y appela la voie de Dieu, et à recevoir la croix des mains du pape Urbain II. L'évêque d'Orange suivit aussitôt son exemple. Le peuple compara l'évêque du Puy à Aaron, et le comte de Toulouse, avec qui il partit pour la terre sainte, à Moïse.
    Le pape, ayant dû refuser de se mettre lui-même à la tête de la croisade, nomma Adhémar son représentant auprès de l'armée. C'était le meilleur choix qui pût être fait.

    Les historiens contemporains sont unanimes pour louer l'évêque du Puy de l'usage constamment courageux et charitable qu'il fit de l'influence que lui donnait sa charge, et ils s'accordent à dire qu'il s'attira le respect et la confiance des pèlerins, autant par ses qualités personnelles que par sa position de légal du Saint-Siège.

    Ses exemples, ses conseils et ses exhortations contribuèrent puissamment, dans toutes les circonstances à maintenir l'ordre et la discipline dans l'armée des croisés et la concorde entre leurs chefs. Il marcha avec ses vassaux sous la bannière du comte de Toulouse.

    Avant son départ, qui eut lieu vers la fin du mois d'octobre de l'année 1096, il composa le chant de guerre de la croisade, où il implorait l'intercession de la Reine des cieux. C'est la prière «  Salve, Regina, etc.  », que l'Église a conservée. Il paraît que ce fut un autre apôtre des croisades, le grand saint Bernard, qui ajouta à l'invocation de l'évêque du Puy l'exclamation finale : «  O clemens, ô pia, ô dulcis Virgo Maria !  »

    En traversant les provinces de l'empire grec occupées par les Pincenates, dit Raymond d'Agiles, l'évêque du Puy, s'étant un peu éloigné du camp, tomba entre les mains de ces barbares, qui le renversèrent de sa mule, le frappèrent grièvement à la tête, et le dépouillèrent. «  Mais, ajoute le chroniqueur, parce qu'un si grand pontife était encore nécessaire au peuple de Dieu, il fut sauvé par la miséricorde divine. Tandis qu'un Pincenate lui demandait de l'or, en le défendant contre les attaques des autres, tout à coup un bruit partit du camp, et l'évêque s'échappa pendant qu'on venait à son secours,  »

    L'évêque du Puy perdit son étendard dans un combat que livrèrent les chrétiens sous les murs d'Antioche, pour repousser une sortie de la garnison musulmane. Il contribua, par les nobles exhortations qu'il adressa aux pèlerins, et par l'exemple de son courage, au succès de la fameuse bataille remportée par les croisés contre Kerboga, devant cette même ville, comme il avait coopéré à la victoire de Dorylée. Pendant l'épidémie qui, en 1098, enleva plus de cinquante mille guerriers de la croix en un mois, dans Antioche, Adhémar fut le consolateur de toutes les souffrances et de toutes les misères. Mais ses forces trahirent son zèle, et il mourut victime de son ardente charité.

    L'armée témoigna, par les pleurs dont elle accompagna ses funérailles, qu'elle sentait la grandeur de la perte qu'elle faisait en restant orpheline de son père spirituel. L'autorité morale, que l'évêque du Puy s'était acquise par ses vertus, lui permettait d'exercer sur ses compagnons de pèlerinage une influence encourageante et conciliante, qui disparut avec lui. Son corps fut inhumé dans l'église de Saint-Pierre d'Antioche, à la place où avait été découverte la sainte Lance.

    Les chefs de la croisade, en annonçant au souverain pontife la mort du légat du Saint-Siège, en exprimèrent leurs regrets, et supplièrent le pape de venir lui-même combler, par sa présence, le vide que laissait au milieu d'eux la perte qu'ils venaient de faire. «  Comme toujours quelque chose de triste, disaient-ils après avoir raconté la prise d'Antioche, se mêle aux joies de la terre, l'évêque du Puy, que vous nous aviez donné pour votre vicaire apostolique, est mort après la conquête de la ville, et après une guerre où il avait acquis beaucoup de gloire. Maintenait vos enfants, privés du père que vous leur aviez donné, s'adressent à vous, qui êtes leur père spirituel. Nous vous prions, vous qui avez ouvert la voie que nous suivons, vous qui, par vos discours, nous avez fait quitter nos foyers et ce que nous avions de plus cher dans notre pays, qui nous avez fait prendre la croix pour suivre Jésus-Christ et glorifier son nom, nous vous conjurons d'achever votre ouvrage en venant au milieu de nous, et en amenant avec vous tous ceux que vous pourrez amener.

     C'est dans la ville d'Antioche que le nom de chrétien a pris son origine ;

    car, lorsque saint Pierre fut installé dans cette église que nous voyons tous les jours, ceux qui s'appelaient galiléens se nommèrent chrétiens. Qu'y a-t-il de plus juste et de plus convenable que de voir celui qui est le père et le chef de l'Eglise, venir dans cette ville qu'on peut regarder comme la capitale de la chrétienté ?

    Venez donc nous aider à finir une guerre qui est la vôtre. Nous avons vaincu les Turcs et les païens ; nous ne pouvons de même combattre les hérétiques ; les Grecs, les Arméniens, les Syriens, les Jacobites ; nous vous en conjurons donc, très-saint Père, nous vous en conjurons avec instance,

    vous qui êtes le père des fidèles, venez au milieu de vos enfants vous oui qui êtes le vicaire de Pierre, venez siéger dans son église ;

    venez former nos coeurs à la soumission et à l'obéissance ;

    venez détruire par votre autorité suprême et unique toutes les espèces d'hérésies ; venez nous conduire dans le chemin que vous nous avez tracé, et nous ouvrir les portes de l'une et l'autre Jérusalem ; venez délivrer avec nous le tombeau de Jésus-Christ, et faire prévaloir le nom de chrétien sur tous les autres noms. Si vous vous rendez à nos voeux, si vous arrivez au milieu de nous, tout le monde vous obéira. Que celui qui règne dans tous les siècles vous amène parmi nous, et vous rende sensible à nos prières.  »

    La situation des affaires de l'Europe, troublées principalement par l'attitude hostile au Saint-Siège, dans laquelle persévérait l'empereur Henri IV, ne permettait pas à Urbain II de répondre à cet appel des chefs de la croisade.
    Sources : Nouvelle Encyclopédie Théologique, dictionnaire sur toutes les parties de la science religieuse. Par L'Abbé Migne, tome XVIII Paris 1852

      

     

    124 Aimery, vicomte de Rochechouart (1e Croisade)
    Templiers.netAimery, vicomte de Rochechouart, est cité par le P. Anselme, comme ayant fait le voyage de la Terre-Sainte en 1098. La maison de Rochechouart, aujourd'hui ducale de Mortemart, porte: fascé ondé d'argent et de gueules.

      

     

    34 Alain IV duc de Bretagne (1e Croisade)
    Templiers.netdit Fergent, duc de Bretagne, se croisa en 1096. Ses descendants, dont le dernier rejeton fut Anne de Bretagne, femme de Charles VIII et de Louis XII, ont toujours porté les armes qu'on lui donne ici: d'hermine.

      

     

    89 Alexis Ier Comnène (1e Croisade)

    Templiers.net(1048-1118), empereur Byzantin (1081-1118) ; habile diplomate, il redressa l'empire Byzantin. Sa première entreprise fut de s'allier aux Vénitiens pour résister aux envahisseurs Normands dirigés en Grèce par Robert Guiscard. En 1091, il défit les Petchenègues, une tribu Turque qui effectuait des incursions dans le nord de l'empire, puis stabilisa la situation à l'est en concluant un traité de paix avec les Turcs Seldjoukides. Il profita de la première croisade, que venait de lancer le pape Urbain II (1095), pour reprendre l'Anatolie occidentale aux Seldjoukides, et exigea un serment d'allégeance de la part des croisés (parmi lesquels Bohémond Ier, le fils de son ancien ennemi Robert Guiscard) mais ne put les empêcher d'établir des états indépendants en Syrie et en Palestine. Une querelle l'opposa à Bohémond au sujet de la souveraineté d'Antioche ; celui-ci finit par reconnaître la suzeraineté d'Alexis en 1108. Sa biographie, l'Alexiade, rédigée par sa fille Anne Comnène, constitue une précieuse source d'informations sur la première croisade, même si l'on y trouve beaucoup de préjugés probyzantins.

    Alexis Ier Comnène
    Alexis Ier Comnène parvint au trône de Constantinople en 1081, en dépouillant de l'empire Nicéphore Botoniate, dont il commandait les armées. Il a été le provocateur des croisades, en réclamant l'appui du souverain pontife et le secours des princes de l'Occident contre les Turcs. Guibert a conservé, en partie, et la Collection de Martène contient, en entier, la lettre adressée, en cette occasion, par Alexis au compte Robert de Flandre. Lempereur grec y cherche, non-seulement à loucher le coeur du comte de Flandre par la peinture de la misère des chrétienté d'Orient et de la profanation des Lieux Saints, mais il lui fait voir aussi les avantages matériels que devait amener une expédition contre les infidèles, et il lui vante la beauté des femmes grecques. L'authenticité de cette lettre, qui fait honte au caractère d'Alexis, a été révoquée en doute par le savant Heeren.

    Comme le texte grec n'en existe plus, et qu'on n'en possède que des versions latines, M. Wilken, dans son Histoire allemande des Croisades (Geschichte der Kreuzzuge) soupçonne ces versions de n'être pas exactes. Il est difficile de croire, pense-t-il, qu'un empereur grec se soit servi de ces expressions : «  melius est ut vos habeatis Constantinopolim quam pagani  » (il vaut mieux que Constantinople vous appartienne qu'aux infidèles). Mais cette lettre est reconnue authentique par Ducange, qui est une grande autorité. Parce qu'un document qui émane d'un empereur de cette époque contient des bassesses, ce n'est pas une raison de le tenir pour suspect.

    Lorsque Alexis s'était adressé au pape pour appeler l'Occident à son secours, il ne s'attendait pas que les défenseurs de la chrétienté allaient arriver dans son empire par centaines de mille. La multitude innombrable des croisés l'effraya; sa fille, Anne Comnène, ne cesse de la comparer aux étoiles du firmament, aux sables de la mer. Alexis fut aussi très-inquiet de voir figurer, parmi les chefs de la croisade, le fils de Robert Guiscard, l'ambitieux Bohémond, qu'il avait appris précédemment à redouter.

    «  Il aurait pu, dit M. Michaud, en parlant de l'empereur Alexis, se mettre à la tête de la croisade et reconquérir l'Asie Mineure, en marchant avec les Latins à Jérusalem.  » Mais il était incapable de prendre cette noble résolution, et, suivant l'expression du même historien, «  il crût qu'il suffisait de tromper les croisés pour n'en avoir rien à craindre, et d'en recevoir un vain hommage pour profiter de leurs victoires.  » Nous citons à l'article Etienne, comte de Blois, une lettre de ce seigneur, où l'éloge d'Alexis est fait en termes surprenants, si on les compare au langage plus que sévère des chroniqueurs, lorsqu'ils parlent de la conduite de l'empereur envers es croisés.

    A la suite du fragment de cette lettre que nous avons traduit, le comte de Blois raconte qu'Alexis avait recueilli des montagnes d'or des dépouilles de Nicée, mais qu'il en avait distribué une grande partie à l'armée latine. Il résulte évidemment du récit du comte qu'une des habiletés d'Alexis a été de le séduire, et on en peut conclure aussi que, sans être aussi vénérable que le représente Etienne, l'empereur n'était peut-être pas aussi méprisable que le peignent tous les chroniqueurs, à l'exception de Foucher de Chartres, sans doute, comme l'observe très-justement M. Michaud, parce que Baudouin, dont Foucher était le chapelain, n'aura pas eu à se plaindre du souverain grec.

    Un chroniqueur, Bertholde de Constance, résume très-bien la conduite d'Alexis, en disant qu'il ne négligea rien pour arrêter la marche des pèlerins et faire périr la croisade, un autre chroniqueur, Ekkard, qui faisait partie de l'armée des croisés, rapporte dans sa chronique que les pèlerins disaient tous : «  Alexis nous trahit; il regarde les chrétiens qui vont combattre les Turcs, comme des chiens qui mordraient d'autres chiens, «  canes se invicem mordentes.  »

    Anne Comnène prétend que les souffrances corporelles dont son père était accablé, provenaient des tourments d'esprit que lui causa le passage des armées des Francs. «  Alexis, dit-elle, était plongé dans un abîme d'inquiétude et de chagrin, quand il considérait cette effrayante multitude, qui surpassait les sables de la mer et les astres du firmament, et lorsqu'il faisait réflexion que si toutes ces troupes, qui étaient dispersées de toutes parts, soit dans les garnisons des villes, ou sur les côtes maritimes, avaient été réunies en un seul corps, il n'aurait pas été capable de leur résister : c'est pourquoi, remettant à un autre temps toutes les autres affaires, il s'appliquait presque uniquement à réfléchir sur les prétentions des Francs et sur les moyens d'arrêter leurs entreprises;

    il était assis dès le matin sur son trône et leur donnait audience, afin qu'ils pussent en toute liberté lui proposer ce qui leur plaisait : leur impudence naturelle, leur avarice et leur opiniâtreté ne leur permettaient pas d'user de cette liberté avec quelque retenue ; ils parlaient tant qu'ils voulaient sans craindre de blesser le respect dû à l'empereur, d'ennuyer les principaux de sa cour, et de consommer ainsi inutilement une chose aussi précieuse que le temps.

    Ceux qui ont étudié le caractère des nations savent que les Francs sont de grands parleurs, et qu'ils font de longs discours. Quand la nuit était venue, mon père, qui n'avait pas mangé de tout le jour, se levait de son trône pour se mettre à table; mais il n'était pas pour cela délivré de l'importunité des Francs; au contraire, il était accablé de la foule de ceux qui n'avaient pas eu audience, ou de ceux qui, l'ayant déjà eue, venaient lui faire quelques nouvelles demandes.  »

    La fille d'Alexis tâche aussi de justifier son père de n'avoir pas secouru les croisés à Antioche : «  L'empereur s'avança au secours des Latins assiégés ; il alla jusqu'à Philomèlie, s'emparant, sur son passage, de plusieurs villes qui étaient au pouvoir des infidèles. Là arrivèrent dans le camp Guillaume de Grandmesnil et le comte Etienne, qui s'étaient sauvés d'Antioche en descendant par une corde. Ils racontèrent à l'empereur l'état désespéré auquel se trouvait réduite l'armée des croisés, renfermée dans cette ville. Malgré les avis prudents de ses conseillers, César se disposait néanmoins à marcher vers la ville assiégée, pour secourir les chrétiens, lorsqu'on apprit que le sultan du Khorassan avait envahi le territoire de l'empire ; alors, au sein du conseil impérial, s'éleva une opposition unanime contre la volonté d'Alexis. Pourquoi tenter de secourir des hommes tout à fait perdus ?

    Comment exposer les défenseurs de l'empire et l'empire lui-même, pour des alliés si peu dignes de la bienveillance d'Alexis ?  »

    Cet empereur mourut le 15 août 1118; il était âgé d'environ soixante-dix ans, et il avait régné trente-sept ans et près de cinq mois. Il laissait deux fils et deux filles : Jean, l'aîné de ses fils, fut son successeur, et le second, Isaac Comnène, fut la tige des empereurs de Trébizonde. Sa fille Anne, mariée au fils de l'empereur Nicéphore Bryenne, a écrit la vie de son père, et Théodora, son autre fille, épousa Constantin l'Ange, qui est la souche des empereurs de ce nom.

    Selon l'Art de vérifier les dates, il paraît qu'Alexis fut toujours en communion avec l'Eglise romaine.
    Sources : Nouvelle Encyclopédie Théologique, dictionnaire sur toutes les parties de la science religieuse. Par L'Abbé Migne, tome XVIII Paris 1852

      

     

    102 Amanieu sire d'Albret (1e Croisade)
    Templiers.netAmanieu sire d'Albret, pénétra un des premiers dans la ville de Jérusalem. Il portait: de gueules plein.

      

     

    143 Anselme de Ribaumont (1e Croisade)
    Templiers.netAnselme de Ribaumont, seigneur picard, est cité avec éloge par Albert d'Aix, Guibert de Nogent et Raoul de Caen. Il fut tué au siège d'Archas. Armes, selon le P. Goussencourt: de gueules, fretté d'or, au canton d'or chargé d'un léopard de sable.

      

     

    185 Archimbaud-le-Blanc (vers 1137) (1e Croisade)
    Templiers.netArchimbaud-le-Blanc, fils d'Artaud-le-Blanc, vicomte de Mâcon et arrière petit-fils d'Archimbaud-le-Blanc dont il a été parlé précédemment (Voyez le nº 1), possédait diverses terres dans le Beaujolais et notamment le château et la seigneurie de Chevagny-le-Lombard, près d'Aigueperse.

    Vers l'année 1137, à la veille de son départ pour Jérusalem, il donna et céda à Humbert de Beaujeu tout ce qu'il possédait en deçà de la Loire, soit dans la plaine, soit dans la montagne, en bois, forêts, eaux, serfs ou serves, au cas où il mourrait sans enfants légitimes. Et comme Archimbaud avait besoin de grandes ressources pour faire son voyage, Humbert lui prêta 5,100 sous, monnaie de Cluny, sur sa terre de Chevagny et ses dépendances, et 3,000 sous, monnaie de Cluny, et 500 sous de la forte monnaie de Lyon sur sa terre de Châteauneuf et ses dépendances. Humbert ajouta encore à ces sommes celle de 600 sous de la même monnaie forte de Lyon et trois marcs d'argent, en stipulant qu'Archimbaud seul ou son fils légitime, pourraient dégager les terres remises ainsi en garantie, lesquelles devaient appartenir au prêteur, au cas de prédécès d'Arcliimbaud.

    Cet acte d'emprunt fut dressé en présence de Guichard et Hugues de Marzé frères, Hugues de Vaux, Eudes de Marchampt, Humbert d'Andillé, Hugues de Vernay, Arnoul de Fougères et de plusieurs autres représentants des principales familles chevaleresques du Beaujolais.

    Mais les éventualités prévues par la charte d'engagement ne se réalisèrent point. Archimbaud laissa un fils nommé Etienne, avec lequel il avait fondé l'hôpital d'Aigueperse et qui figure, comme témoin, dans un acte de cession de la moitié du château de Riottier à Guichard de Beaujeu par son oncle Artaud-le-Blanc, deuxième du nom, vers l'année 1140. Aussi Aubret constate-t-il que les terres engagées par Archimbaud ne demeurèrent point en la possession du sire de Beaujeu.
    (Aubret, I, 324. - Aug. Bernard, Vicomtes de Lyon et de Mâcon, 40. - Revue forézienne, 1, 167. - Louvet, 4e partie, chapitre 7. - La Roche Lacarelle, Histoire du Beaujolais, I, 76)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    117 Arnoul II, baron d'Ardres (1e Croisade)
    Templiers.netArnoul II, baron d'Ardres, se signala à la prise de Jérusalem. Il portait: d'argent, à l'aigle éployée de sable.

      

     

    174 Artaud d'Apchon (1102) (1e Croisade)
    Templiers.netArtaud, comtour d'Apchon, suivit, en 1102, Guillaume, comte d'Auvergne, à la croisade. Ce chevalier appartenait à une ancienne famille d'Auvergne qui s'éteignit, au milieu du XIVe siècle, dans les Saint-Germain, seigneurs de
    Montrond, en Forez, qui en prirent le nom et les armes.
    D... à une fasce accompagnée de deux jumelles en chef et de trois en pointe, blason non créé.

    Ses descendants, sous leur nouveau nom d'Apchon, jouèrent un grand rôle dans l'histoire du Forez, et surtout dans les guerres de religion de la fin du XVIe siècle. Ils donnèrent leur nom au village de Saint-André-d'Apchon, qui faisait partie de leurs seigneuries. Ils possédaient outre, dans le Forez, Montrond, Rochetaillée, Veauche, Chenereilles, Chambost-Longessaigne et Souternon. Cette famille s'est éteinte après la Révolution, dans les marquis de Biencourt.
    (Roger, 107. - Galeries de Versailles, I, 318, 322. - Annuaire de la Société de l'Histoire de France, 1845, 131. - Art de vérifier les dates)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    145 Artaud de Chastellux (1e Croisade)
    Templiers.net1147. Artaud de Chastellux part avec ses cinq fils. (Cartulaire de l'abbaye de Rigny)
    Sources : Annuaire du Conseil Héraldique de France. Paris 1888

    Artaud de Chastellux 1147. Sur le point de partir pour la croisade, il fit une donation dont le titre original existe encore dans les archives de la maison de Chastellux. Cette maison dont une branche est aujourd'hui ducale de Rauzan, porte d'azur, à la bande d'or, accompagnée de sept billettes du même, posées droites, six dans la direction de la bande, et une à l'angle sénestre supérieur.
    Sources : Dictionnaire de numismatique et de silographie religieuses. Publié par M. L'Abbé Migne. Paris 1852.

    Donation par Anséric de Montréal à l'abbaye de Reigny, en partant pour la Croisade. (1147)
    Per testimonium hujus carte notum fieri volumus presentibus et futuris quod Ansericus de Monteregali dedit nobis omnes usus quos aesentias vocamus, cum enim idem Ansericus cum Ludovico rege Francorum, multisque aliis, pergeret Jerosolimam tam terram suam omnes aesantias, sicut concesserat pater ejus Hugo et mater ejus Aluisa, tam pascuorum quam aquarum atque silvarum ad alendos porcos sive alios greges, tam glandiferis temporibus quam sterilibus. Anno ab Incarnatione Domini M. CXL. VII., epacta XVII., concurrente n., indictione XVII.. Hujus rei testes sunt : Bernardus archipresbiter Autisiodorensis; Euvradus, archipresbiter Avalonensis; Hermanus de Avalone; Wildricus de Avalone; Milo de Nuceriis; Seguinus de Cruz; Hugo de Turre; Hugo de Semur; Hugo Lupus; Bernardus de Insula, (Archives de l'Yonne, fonds Reigny ; liasse 1, s.-l. 1; Carlulaire de l'Yonne, 1. 429)
    Sources : Histoire généalogique de la maison de Chastellux, avec pièces justificatives, par le Comte Henri-Paul-César de Chastellux. Auxerre 1869

      

     

    98 Astanove VII comte de Fézensac (1e Croisade)
    Templiers.netComte de Fézensac, partit en 1097 pour la Palestine, où il mourut. Sa fille, Azalire, porta son héritage dans la maison d'Armagnac. Armes: d'argent, au lion de gueules.

      

     

    202 Seigneurs de Barasc (1e Croisade)
    Templiers.netBarasc ou Baras (de)
    Barons de Béduer, Montbrun, Cabrerets; seigneurs de Carayac, Capdenac, Ampare, Marcillac, Goudou, Corn, Gréalou, Lissac, le Poujoulat; co-seigneurs de Saint-Pierre-Toirac, Cajarc, Camboulit, Bélaye, Puy-L'Evêque, Luzech, Montpezat, Subéjol, (Pardines)

    Dont Géraud de Barasc (Géraud IV selon La Croix et V selon Vidal), évêque de Cahors de 1236 à 1248.

    Armoiries : Coupé au I d'azur, au lion léopardé d'argent ; au 2, d'or, à la vache passante de gueules, colletée et clarinée d'azur. - (Image http://www.vivies.com/)
    (Versailles : salle des croisades. - Archives du Lot : folio 318)
    Sources : Bulletin de la Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot, tome 27. Editeur : Imprimerie A. Laytou. Cahors 1902

    Seigneurs de Barasc
    Les Barasc apparaissent dans l'histoire du Quercy dès la fin du XIe siècle, avec Déodat, seigneur de Béduer (le château de Béduer est attesté dès la moitié du XIe siècle), à qui a été donnée, à moins qu'il ne l'ait prise, l'avouerie de l'abbaye de Marcilhac.

    Ce même Déodat, ainsi que de nombreux seigneurs quercynois, accompagne Bertrand, comte de Toulouse, à la croisade de 1109.
    Sources : François Petitjean, Histoire du Quercy nº 90, octobre-décembre 1997

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    161 Baudoin Chauderon (1096) (1e Croisade)
    Templiers.netLa Chanson d'Antioche rappelle à plusieurs reprises la bravoure et les hauts faits d'armes de Baudoin Chauderon : Baudoin Canderon, le pieux et vaillant... (Chant II, 27.)
    D'or, au chef de sable.

    Il périt, frappé d'une pierre, au premier assaut qui fut livré par les croisés au siège de Nicée, la veille du jour où mourut Guillaume, comte de Forez. D'après de La Mure il appartenait à une famille originaire du Berry, que nous trouvons possessionnée, plus tard, dans le Nivernais et le Bourbonnais, mais qui était déjà représentée dans le Forez, par Arnoul Chauderon, dès l'année 1092. Les Chauderon ont possédé, dans cette dernière province, les fiefs et seigneuries de Piney, Estaing, Donzy, Saint-Marcel et une partie des villes de Feurs et de Roanne. Cette dernière seigneurie fut apportée en dot par Isabelle de Roanne, dernière héritière des seigneurs de Roannais, à son mari, Arnulphe Chauderon, seigneur de la Ferté, en Nivernais, en 1266.
    (Guillaume de Tyr, I, 134. - Chanson d'Antioche, chant II, passim. - De La Mure, Histoire des ducs de Bourbon, I, 108 et 110. - Peyré, Histoire de la première Croisade, I, 307. - Roger, La Noblesse de France aux Croisades, 172)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

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    3 Baudouin Ier roi de Jérusalem (1e Croisade)
    Templiers.netBaudouin de Boulogne (v. 1065-2 avril 1118), comte d'Edesse de 1098 à 1100 puis roi de Jérusalem, Baudouin Ier, de 1100 à 1118. Frère de Godefroy de Bouillon, lui succéda en 1100 et mourut en 1118. Armes: de Jérusalem.

    Fils du comte Eustache de Boulogne et frère de Godefroi IV de Boulogne dit Godefroi de Bouillon, Baudouin Ier prit part à la première Croisade mais abandonna les autres croisés avant le siège d'Antioche pour aller à Edesse (actuellement Orfa), au-delà de l'Euphrate, où il s'assura, par ruse et par trahison, de la succession d'un prince arménien (mars 1098). A la mort de Godefroi de Bouillon, les barons appelèrent son frère, et celui-ci n'eut aucune peine à s'imposer comme roi, malgré les réticences du clergé. Baudouin Ier fut sacré à Bethléem, le 25 décembre 1100.

    Souverain à la personnalité puissante, volontiers fourbe et violent, mais intelligent et courageux, Baudouin Ier fut le véritable créateur de la royauté franque à Jérusalem et l'unificateur du royaume latin. Il élargit la base territoriale de son autorité, en s'assurant notamment la subordination du prince d'Antioche. Il dota le royaume d'institutions qui en assurèrent la cohésion pendant près d'un siècle. Mettant fin à la résistance armée de bandes arabes, faisant passer des ports importants comme Césarée, Acre, Beyrouth et Sidon sous la domination des Francs, il accrut notablement le territoire conquis lors de la première Croisade. Une légèreté de moeurs, qu'il ne cherchait pas à cacher, lui valut l'hostilité du clergé, déjà dépité d'avoir dû consentir à la fondation du royaume. Une rocambolesque affaire de bigamie fit que le premier roi de Jérusalem mourut excommunié.
    Sources : Auteur Charles Gavard - Galeries historiques de Versailles. Armoiries des salles des Croisades - Paris Gavard (avant 1847). Imprimerie Duverger. - Charles Gavard Editeur rue du Marché Saint-Honoré Paris IV

    Baudouin I, roi de Jérusalem
    Baudouin I, roi de Jérusalem, frère et successeur de Godefroy de Bouillon, était parti pour la première croisade, eu 1096, sous fa bannière de sou frère. «  Baudouin, dit Guillaume de Tyr, fut formé, dans son adolescence, à l'étude des lettres. Il entra dans l'état ecclésiastique et obtint des prébendes dans les églises de Reims, de Cambrai et de Liège ; mais il renonça, pour des causes qu'on ignore, à tous ces bénéfices, et quitta l'habit de clerc pour embrasser la carrière des armes. Il ramena d'Angleterre une dame de distinction qu'il épousa ; elle avait suivi son époux dans la première croisade, et mourut non loin d'Antioche. Devenu comte d'Edesse, Baudouin s'était remarié avec la fille d'un riche prince d'Arménie.  »

    Au rapport de Guibert, Baudouin vivait avec une magnificence orientale dans l'Etat dont il s'était emparé. «  Toutes les fois qu'il se mettait en route, dit ce chroniqueur, il frisait porter devant lui un bouclier d'or, sur lequel était figuré un aigle, et qui avait la forme d'un bouclier grec. Adoptant les usages des gentils, il portait une robe longue ; il avait laissé croître sa barbe ; il accordait ce que lui demandaient ceux qui l'adoraient, mangeait par terre sur des tapis étendus; et, s'il entrait dans une ville qui lui appartînt, deux cavaliers, en avant de son char, faisaient retentir le son de la trompette.  »

    Voici le portrait que Guillaume de Tyr trace de Baudouin : «  Il était beaucoup plus grand que son frère Godefroy. Comme Saul, il dépassait de la tète les hommes d'une taille ordinaire. Il avait la barbe et les cheveux roux, et cependant il était médiocrement blanc de peau. Il avait le nez aquilin, la lèvre supérieure proéminente, les dents inférieures un peu enfoncées, sans toutefois que cela parût un défaut. Baudouin avait la démarche grave, le maintien sérieux. Bon manteau, qui tombait toujours de ses épaules, lui donnait l'air d'un évêque plutôt que d'un laïque. Il n'était ni trop gras ni trop maigre. On vantait son adresse à manier les armes, à monter à cheval. Il était prompt et actif, magnifique, brave, habile au métier de la guerre, et possédait toutes les qualités héréditaires dans sa famille.  »

    Guillaume de Tyr reproche deux choses à Baudouin : d'avoir trop écouté le patriarche Arnoul, homme de moeurs suspectes et de conseils dangereux, et de s'être trop laissé aller à son penchant pour les femmes. Il épousa, lorsque sa seconde femme vivait encore, la comtesse de Sicile, veuve de Roger, frère de Robert Guiscard. La comtesse ignorait que Baudouin fût marié, et tout le monde s'entendit pour l'entretenir dans son erreur, parce qu'elle prodigua en bienfaits les richesses pour lesquelles Baudouin l'avait épousée. Mais il se sépara d'elle, au bout de trois mois, sous un vain prétexte de conscience. Il y eut deux hommes en Baudouin ; avant de parvenir au trône, il se fit haïr par son ambition et par sa hauteur, et, devenu roi, il se fit aimer par la modération de son caractère. Il passa son règne à combattre les infidèles, et il s'est, dans toutes les occasions, signalé par de véritables prodiges de valeur.

    Ekkard peint la bravoure de Baudouin en disant qu'au combat de Ramla, l'armée des ennemis fondait devant lui comme la cire devant la flamme. Baudouin avait succédé à son frère en 1100, et il mourut en 1118, sans laisser aucun enfant, quoiqu'il eût été marié trois fois.
    Sources : Nouvelle Encyclopédie Théologique, dictionnaire sur toutes les parties de la science religieuse. Par L'Abbé Migne, tome XVIII Paris 1852

      

     

    183 Bernard de Marze (1137) (1e Croisade)
    Templiers.netBernard de Marzé, allant à Jérusalem avec son frère Humbert, qui suit, donna à l'abbaye de Savigny le quart des terres qu'il possédait au village d'Apinost (Bully). Il excepta expressément de cette donation les serfs qui se trouvaient dans ses domaines, pour être partagés à son retour de la Terre-Sainte. L'abbé Pons paya aux deux frères quatorze marcs et demi d'argent pour cette acquisition (1er décembre 1137).

    Bernard de Marzé est sans doute le même personnage que nous voyons figurer, comme témoin, dans un acte d'inféodation de l'an 1118, du bourg de Saint-Trivier en Dombes, par Guy, comte de Forez, à Guichard, sire de Beaujeu.

    «  La famille de Marzé, dit Le Laboureur, fut la plus noble, la plus riche et la plus ancienne du Beaujolais.  » En effet, son nom apparaît à chaque page de l'histoire de cette province, au moyen-âge. Le fief de Marzé, qui fut son berceau, était situé près d'Alix, en Lyonnais. Elle a fourni neuf chanoines à l'église de Lyon et deux moines à l'abbaye de l'Ile-Barbe, dont l'un fut abbé de ce monastère. Elle était possessionnée à Anse, Pommiers, Lucenay, Beligny, en Beaujolais. Outre le château de Marzé près d'Alix, elle en posséda un autre du même nom près de Gleizé, ainsi que celui de Belleroche dans la même province. Les terres de Grézieux et de Champs en Forez furent aussi possédées par les de Marzé. Cette famille s'éteignit au XVIe siècle et ses biens passèrent dans celle des Nagu.
    (Cartul de Savigny, charte 937. - Aubret, I, 276, 312. - Guichenon, Histoire de Bombes, 2e édition, tome I, 145. - Mazures de l'Isle-Barbe, I, 85, 191, 318; II, 178, 481, 587, 588)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

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    2 Bohémond Ier (1057 env.-1111) - prince d'Antioche (1098-1111) (1e Croisade)
    Templiers.netprince d'Antioche, ménagea par des intelligences secrètes la prise de cette ville, dont les croisés lui cédèrent la possession. Le P. Goussencourt lui donne pour armes: d'argent, à la branche de fougère de sinople, nouée d'or et renversée en pal.

    Fils du fondateur de l'Etat normand de Sicile, Robert Guiscard, Bohémond Ier participe avec son père à la lutte contre l'empereur Alexis Comnène et à l'éphémère conquête de la Macédoine (1081-1085). Intelligent et peu scrupuleux, il n'hésite pas à prendre part à la première Croisade, décidé à ruser avec Byzance et à réaliser ses ambitions orientales à la faveur de l'entreprise des chrétiens d'Occident. Il joue un rôle décisif dans la marche sur Antioche et dans le siège de la ville : il obtient en récompense de garder Antioche et son territoire (juin 1098). Il se désintéresse alors de la croisade. Le principat de Bohémond est moins brillant que la conquête d'Antioche. Prisonnier des Turcs (1100-1103), il est dépossédé par ceux-ci des régions orientales et il cède le port de Lattaquieh aux Byzantins ; il doit gagner l'Europe occidentale à la fin de 1104 pour y quémander des renforts qu'il ne peut obtenir. En 1107, il attaque à nouveau Byzance en Epire ; vaincu alors qu'il assiège sans succès Durazzo, il doit reconnaître la souveraineté byzantine sur Antioche. Humilié, il préfère demeurer en Italie.

    De Constance, fille du roi de France, Philippe Ier, il a un fils qui, sous le nom de Bohémond II, règne sur la principauté d'Antioche jusqu'à sa mort, en 1130. Le neveu de Bohémond Ier, Tancrède, qui a été investi personnellement de la Galilée, assure la régence d'Antioche pendant l'enfance de Bohémond II.
    Sources : Auteur Charles Gavard - Galeries historiques de Versailles. Armoiries des salles des Croisades - Paris Gavard (avant 1847). Imprimerie Duverger. - Charles Gavard Editeur rue du Marché Saint-Honoré Paris IV

    Bohémond Ier prince de Tarente
    Bohémond Ier, prince de Tarente, fils de Robert Guiscard, était de la famille des gentilshommes normands, conquérants de la Pouilles et de la Calabre.
    Né d'un premier mariage, il eut beaucoup de peine à obtenir une part de la succession de son père, que sa belle-mère voulait faire avoir tout entière à son propre fils Roger.
    Les frontières de la petite principauté de Tarente étaient trop étroites pour Bohémond, qui avait hérité de l'ambition de son père, en même temps que de son génie. Conquérir des possessions plus étendues était le seul moyen qu'il entrevit de satisfaire sa soif de régner. L'occasion désirée s'offrit à lui, lorsque le pape Urbain II appela les chrétiens à la délivrance de la terre sainte. Ce fut l'armée de Hugues de Vermandois qui porta en Italie l'enthousiasme pour la croisade. Bohémond, lorsque cette armée arriva à Bari pour s'embarquer, assiégeait avec son oncle Oger, comte de Sicile, la ville d'Amalfi, qui s'était révoltée contre ce prince.

    Le caractère de Bohémond permet de penser que ce ne fut pas uniquement dans des vues religieuses qu'il amena les troupes assiégeantes à demander la croix, et à répéter le cri du concile de Clermont : «  Dieu le veut ! Dieu le veut !  » Sollicité de se mettre à la tête de ces nouveaux croisés, il eut tort de faire croire qu'il cédait à leurs prières, lorsqu'il atteignait le but de ses plus ardents désirs. La fleur des chevaliers de la Pouilles, de la Calabre et de la Sicile, se réunit sous sa bannière, à côté du brillant Tancrède, son cousin.

    Anne Comnène, qui accuse d'ambition tous les chefs de la première croisade, à l'exception de Godefroy de Bouillon, parle de Bohémond, sous ce rapport, en termes qui ne dépassent la vérité que par leur exagération. Elle fait de lui, d'ailleurs, un portrait un peu étrange sous la plume d'une femme, et où le défaut que nous venons de signaler se fait sentir, dès les premiers mots : «  Ni l'empire, ni les pays étrangers, dit-elle, n'ont produit, en notre siècle, aucun homme qui lui pût être comparé. Sa présence éblouissait autant les yeux que sa réputation étonnait l'esprit. Sa taille était si avantageuse qu'il surpassait d'une coudée les plus grands. Il était menu par le ventre et par les côtés, et large par le dos et par l'estomac. Il avait les bras forts et robustes; il n'était ni maigre ni gras. Il avait les mains grandes et pleines, les pieds fermes et solides. Il était un peu courbé, non par défaut, mais par habitude. Il était blanc partout le corps, mais il avait sur le visage un agréable mélange de blanc et de rouge. Il avait des cheveux blonds qui lui couvraient les oreilles, sans lui battre sur les épaules, à la façon des barbares. Ses yeux étaient bleus et paraissaient pleins de colère et de fierté. Son nez était fort ouvert, car comme il avait l'estomac large et le coeur grand, il fallait que son poumon attirât une grande quantité d'air pour en modérer la chaleur. Sa bonne mine avait quelque chose de doux et de charmant; mais la grandeur de sa taille et la fierté de ses regards avaient quelque chose de farouche et de terrible. Son rire n'inspirait pas moins de terreur que la colère des autres à coutume d'en inspirer. Il était fin et rusé; il parlait fort à propos, et il ne manquait jamais de réponse à quelques demandes qu'on lui pût faire.  »

    «  Dès l'instant que Bohémond eut débarqué sur le territoire grec, dit encore Anne Comnène, il sentit qu'il ne pouvait lutter ni de noblesse ni de puissance avec les autres chefs des croisés ; alors il se proposa d'acquérir par la ruse les mêmes avantages que ses compagnons devaient à leurs forces réelles. Il se rendit immédiatement auprès de l'empereur : Alexis le reçut avec le témoignage d'une vive amitié ; il lui rappela sans aigreur ses grands exploits et ses victoires dans les plaines de Larisse. Bohémond, plein de dissimulation et d'adresse, lui répondit : «  Alors, je l'avoue, j'étais votre ennemi; mais à présent je viens m'offrir à Votre Majesté comme votre ami et votre vassal. Alexis, touché de ces paroles, assigna au héros normand un logement magnifique dans son propre palais; il y fit dresser une table somptueuse, où étaient servis avec la même profusion des mets cuits et d'autres crus. Le motif apparent de cet ordre donné par l'empereur fut la crainte que l'assaisonnement des viandes à la manière des Grecs ne plût pas à Bohémond; mais Alexis voulait, dans la réalité, effacer jusqu'au dernier soupçon d'empoisonnement dans l'esprit du prince normand, dont il avait déjà pénétré les craintes secrètes. Cependant celui-ci ne fut pas rassuré, car il ne toucha à aucun des mets qui lui étaient présentés avant d'en avoir offert, sous l'apparence d'une générosité presque royale, aux officiers qui le servaient.  »

    Bohémond agit envers Alexis avec la même dissimulation que l'empereur mit dans ses rapports avec lui. Apres avoir fait à Godefroy de Bouillon la proposition que rejeta ce noble prince, de détrôner Alexis à leur profit, le fils de Robert Guiscard prêta, sans difficulté apparente, le serment de fidélité qu'exigeait l'empereur des chefs de la croisade, et reçut de lui la vaine promesse de domaines en Asie. Bohémond ne se contenta pas d'accepter les présents d'Alexis, il le provoqua à lui en faire ; il aspira même à la place de «  grand domestique  » ou de général de l'empire d'Orient. L'empereur, qui s'était frayé la voie au trône en occupant cette place, dissimula la blessure faite à son orgueil par les prétentions audacieuses de l'étranger, et eut recours à cette politique artificieuse qui attribue aux circonstances les motifs de ses refus.
    Quand Raymond de Toulouse, voulut tirer vengeance d'une attaque de son armée, surprise la nuit par les troupes grecques, Bohémond le menaça de tourner ses armes contre lui, s'il prenait une attitude hostile envers l'empereur, ou s'il s'opposait plus longtemps à ses prétentions à l'égard de l'hommage féodal.

    Le prince de Tarente joua un rôle important et glorieux à la bataille de Dorylée, où il sauva la vie à Tancrède ; il conduisit avec beaucoup d'habileté le stratagème, par lequel il obtint des chefs de la croisade qu'Antioche lui fût livrée, après qu'il y aurait introduit les chrétiens, au moyen de ses intelligences avec le renégat Phirouz.

    Bohémond fut fait prisonnier en 1100 par un émir de la Mésopotamie, il ne recouvra sa liberté qu'après quatre ans de captivité. Mais il n'avait plus ni argent ni armée, et l'empereur Alexis exigeait qu'il lui rende Antioche, conformément aux promesses faites à Constantinople par les princes latins, et Laodicée, dont Tancrède s'était emparé. Bohémond résolut alors d'aller en Europe réclamer le secours des princes de l'Occident.

    «  Le prince de Tarente, dit Anne Comnène, fit répandre le bruit de sa mort; il se mit dans un cercueil entouré de tout l'appareil usité dans les funérailles ; des barbares étaient assis auprès de ce cercueil et déploraient, en s'arrachant les cheveux, la perte de leur prince. Bohémond, qui ne respirait que par de petits trous, fit placer à ses côtés un coq mort, afin que les exhalaisons qui s'élèveraient du cercueil confirmassent encore mieux les matelots dans l'idée que le corps du prince était en putréfaction.  »

    Arrivé à Corfou, Bohémond fit appeler le gouverneur de la ville, et, si l'on en croit Anne Comnène, il lui parla en ces termes : «  Je suis Bohémond, fils de Robert, qui ai fait assez sentir aux Grecs et à leurs armées quelle est la vigueur de mon courage et la force de mon bras : Dieu m'est témoin que je n'ai point oublié les injures qu'Alexis m'a faites, depuis que j'ai pris Antioche et que j'ai réduit la Syrie, ni les fausses espérances qu'il m'a données, les promesses violées, les disgrâces et les périls où vous m'avez engagé, et que je me propose d'en tirer une vengeance éclatante, je suis encore plein de vie, quoique j'aie longtemps passé pour mort, et que j'aie trompé tous mes ennemis sous cette fausse apparence; je m'en retourne dans ma patrie; vous me comptiez déjà au nombre des morts, apprenez que je vis pour moi, pour les miens et pour votre malheur; j'armerai contre vous les plus belliqueuses nations de la terre, les Lombards, les Allemands, les Français; je remplirai vos provinces de meurtres et je ferai nager Constantinople dans le sang.  »

    Après avoir mis ce discours dans la bouche de Bohémond, Anne Comnène s'écrie : «  Voilà l'excès où se portait l'insolence de ce barbare !  »

    Bohémond arriva en Italie, où il alla se jeter aux pieds du souverain pontife, à qui il représenta Alexis comme l'ennemi des chrétiens. Le pape promit au prince d'Antioche d'intéresser l'Europe au soutien de sa cause. Bohémond se rendit de là à la cour de France, où il reçut un bon accueil de Philippe Ier, dont il épousa la fille. Il parcourut ensuite le Poitou, le Limousin, l'Auvergne, passa même en Espagne, et retourna en Italie, cherchant partout des guerriers qui voulussent le suivre. Il s'embarqua à Bari avec tous ceux qu'il avait pu recruter, et fit une descente sur le territoire grec. Mais ayant échoué dans le siège de Durazzo, qu'il avait entrepris, il fut abandonné par la plupart de ceux qui s'étaient enrôlés sous ses drapeaux, et il ne lui resta plus d'autre ressource que de traiter honteusement de la paix avec l'empereur dont il avait espéré de renverser le trône. Déçu dans tous ses rêves d'ambition, il retourna dans sa petite principauté de Tarente, où il finit ses jours, en 1111, lorsqu'il se disposait à retourner en Syrie.
    Sources : Nouvelle Encyclopédie Théologique, dictionnaire sur toutes les parties de la science religieuse. Par L'Abbé Migne, tome XVIII Paris 1852

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    188 Bonpard, prévôt d'Amplepuis (1140) (1e Croisade)
    Templiers.netBonpard remplissait à Amplepuis, en Beaujolais, les fonctions de prévôt pour les sires de Beaujeu (1). Il accompagna, par affection, Guillaume de Montrond à Jérusalem et, à l'occasion de la donation, faite par ce dernier, des dîmes de Savonière, à l'abbaye de Savigny, il reçut du cellérier, Hugues Ramier, la somme de quatre sous d'argent, pour lui aider à supporter les dépenses de son voyage d'outre-mer.

    1. Le prévôt était un officier comptable qui percevait les redevances dues au possesseur d'un fief.

    (Cartulaire de Savigny, charte 941. - Aubret, I, 326)

    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

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    107 Calo II, seigneur de Caumont (1e Croisade)
    Templiers.netCalo II, seigneur de Caumont, est cité par le P. Anselme, comme s'étant croisé en 1096. La maison ducale de Caumont porte: d'azur, à trois léopards d'or.

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    172 Chatard de Bussy (1100) (1e Croisade)
    Templiers.netChatard de Bussy-Albieu, en Forez, voulant aller à Jérusalem (volens ire ad Jérusalem), fit donation, vers l'année 1100, de tout son patrimoine au monastère de Savigny, et reçut, en retour, des religieux la somme de 250 sous d'argent et un mulet. Il fut, en outre, stipulé entre les parties que si Chatard mourait pendant son voyage, l'abbaye deviendrait propriétaire incommutable de tous ses biens ; il en était de même si, à son retour, il voulait se faire moine.

    Mais s'il se mariait et laissait des enfants, il pourrait recouvrer les choses données, en restituant aux religieux le prix qu'il en avait reçu. Mais aucun document ne nous apprend si les éventualités prévues s'accomplirent.
    (Cartulaire de Savigny, charte 867. - Aubret, I, 259. - Peyré, II, 493)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

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    168 Claude de Montchenu (1096-1122) (1e Croisade)
    Templiers.netLa famille de Montchenu est originaire du Dauphiné. Néanmoins nous avons cru devoir faire figurer ici le nom de Claude de Montchenu, à un double titre : Les Montchenu ont fourni deux chanoines-comtes à l'Eglise de Lyon. En outre, la seigneurie d'Argental, en Forez, leur a appartenu, dès le XVe siècle, par alliance avec les Payen d'Argental.

    Claude de Montchenu, fils d'Amédée de Montchenu, se croisa, en 1096, et se distingua à la première croisade où il commanda un corps de troupes. Il mourut en Palestine, en 1122. A cause du rang distingué qu'il occupait dans l'armée chrétienne, on lui éleva, dans l'église de Saint-Jacques le Majeur, hors des portes de Jérusalem, un tombeau qui subsistait encore au siècle dernier et sur lequel étaient figurées ses armoiries avec l'épitaphe suivante :
    HIC JACET CLAVDIVS MONTECANVTVS QUI OBIIT ANNO MCXXII.

    Ces mêmes armes se voient encore dans la chapelle de Saint-Vincent-de-Paul de la cathédrale de Lyon, sur la tombe de Geoffroy de Montchenu, chanoine et doyen de cette église, mort en 1472.
    De gueules, à la bande engrêlée d'argent, blason créé.

    Deux autres membres de cette famille se rendirent à la troisième croisade (1190), Ce sont :
    1º Albert de Montchenu;
    2º Foulques de Montchenu.
    (Guy-Allard, Dictionnaire du Dauphiné. - Galeries de Versailles, I. 289. - Roger, 183. - Revue du Lyonnais, 3e série, I. 380. - Annuaire de la Société de l'Histoire de France, 168. - Lachesnaye des Bois, t. x)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

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    9 Comnène Anne (1083-1148) (1e Croisade)
    Templiers.netFille aînée de l'empereur Alexis Ier (qui régna de 1081 à 1118), Anne Comnène, née en 1083, épousa le césar Nicéphore Bryennios et brigua en vain la couronne impériale. L'échec de ses ambitions politiques lui valut une retraite forcée qu'elle mit à profit pour reprendre un projet laissé inabouti par la mort de son époux. A la demande de sa belle-mère, ce dernier avait commencé à écrire l'histoire du règne d'Alexis Ier. Sa femme se servit de ce travail, des archives impériales auxquelles elle avait eu accès, des témoignages des membres et des proches de sa famille ainsi que de ses propres souvenirs. Le résultat fut un ouvrage monumental en quinze livres, L'Alexiade , écrit sous le règne de Manuel Ier (1143-1180). La familière des grands auteurs grecs qu'était la princesse impériale eut soin d'employer une langue classique et recherchée, voire artificielle.

    L'objet du livre était de raconter les hauts faits du père d'Anne Comnène. Malgré des erreurs d'ordre chronologique, l'ouvrage constitue sur ce règne, qui marqua un renouveau de la puissance byzantine, une source historique de premier ordre, en raison des qualités et du rang de son auteur. Anne Comnène livre notamment de précieux renseignements sur la psychologie d'Alexis Ier et de son entourage. Elle montre de manière suggestive le fossé séparant les Byzantins des croisés, qui arrivèrent dans l'empire à partir de 1096. Pour Anne Comnène, l'idée d'une croisade déclenchée par le pape et l'Eglise était incompréhensible, car la guerre était le fait du seul empereur. L'Alexiade dépeint ainsi les Latins comme des êtres courageux, mais incultes et orgueilleux, et se montre très critique à l'égard des papes.

    L'ouvrage abonde en précieuses notations sur la géographie de l'empire ainsi que sur la situation de son armée et de sa flotte, dont la composition et les problèmes sont indiqués en détail. La vision qui est donnée de la société byzantine est évidemment parcellaire et déterminée par l'origine princière de l'auteur, mais L'Alexiade n'en demeure pas moins fondamentale pour l'histoire politique de la période. Le livre est extrêmement suggestif en ce qui concerne la culture byzantine. Anne Comnène multiplie avec un plaisir évident les allusions à la mythologie grecque et le style même de L'Alexiade témoigne du renouveau de l'enseignement et des études classiques dont Anne Comnène crédite son père. Mais, dans le même temps, Anne est animée d'une piété profonde et décrit avec vigueur la foi des Byzantins, qui constitue un des éléments les plus importants de leur identité face à leurs ennemis orientaux et occidentaux. L'Alexiade est très représentative de l'humanisme byzantin, qui reprend de l'Antiquité un certain nombre de références et de techniques d'écriture et les met au service de valeurs chrétiennes. De plus, l'ouvrage a une fonction apologétique évidente et doit justifier la confiscation du pouvoir par la famille des Comnènes. Mais les talents littéraires d'Anne Comnène et l'intérêt historique de son témoignage suffisent à conférer à L'Alexiade une place de choix dans la littérature byzantine.

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    160 Guillaume, comte de Lyonnais et de Forez (1e Croisade)
    Templiers.netGuillaume, comte de Lyonnais et de Forez (1096). Avant son départ pour la première croisade, dont il fut un des principaux chefs, Guillaume III, comte de Lyonnais et de Forez, fit don, en 1096, de l'église de Saint-Julien-de-Moind à Hugues, archevêque de Lyon, qui la transmit, à son tour, à l'abbaye de la Chaise-Dieu, au mois de décembre de la même année. Comme la plupart des guerriers de nos provinces, il faisait partie du corps d'armée de Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse. Le comte de Forez, dit Guillaume de Tyr, se distingua dans tout le cours de l'expédition, autant par sa bravoure que par sa puissance : Omni virtute et potentia bellica proeclarus. Au siège de Nicée, Guillaume de Forez mourut glorieusement, percé de flèches, avec un autre vaillant guerrier, nommé Galon de l'Ile, dans l'un des nombreux assauts que l'armée des croisés dut livrer pour se rendre maîtresse de cette ville : «  Le peuple de Dieu, ajoute l'historien déjà cité, consterné de la mort de ces guerriers, les ensevelit avec soin et leur rendit les honneurs funèbres avec des sentiments de piété et d'amour, tels qu'ils sont dus aux hommes nobles et illustres. (1097)  »
    De gueules, au chêne d'or rayé et feuille de sinople, nouveau blason Lyonnais, Forez, Dauphiné.
    (Guillaume de Tyr, III, chapitre. v. - Peyré, Histoire de la première Croisade, I, 188, 307, II, 511. - De La Mure, Histoire des ducs de Bourbon, I, 108, 273 ; III, 20. - Guigue, Obituarium Lugdunensis ecclesiae, 165, 244. - Galeries de Versailles, I, 231. - Roger, La Noblesse de France aux Croisades, 176. - Annuaire de la Société de l'Histoire de France, 1845, 164)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

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    163 Dieudonné de Foudras (1096) (1e Croisade)
    Templiers.netDieudonné de Foudras, frère du précédent, assista avec lui au concile de Clermont, où tous deux prirent la croix. Il vendit aussi, sous la même condition de rachat, sa part de la seigneurie d'Estieugue à sa soeur Béatrix.
    Fascé d'argent et d'azur, blason créé.

    Dieudonné de Foudras mourut de maladie à Constantinople, et la seigneurie d'Estieugue passa ainsi dans la maison d'Amanzé.
    (Archives de la maison de Fondras; note communiquée par M. Mulsant, bibliothécaire de la ville de Lyon)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

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    95 Drogon seigneur de Nesle (1e Croisade)
    Templiers.netSeigneur de Nesle, dont le fils Raoul épousa l'héritière du comte de Soissons, suivit Hugues de France à la croisade, et partagea sa captivité. Ses descendants, Yves III, comte de Soissons en 1147, Raoul de Nesle et Jean de Soissons en 1248, prirent aussi la croix. Armes: burelé d'argent et d'azur.

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    135 Eléazar de Montredon (1e Croisade)
    Templiers.netEléazar de Montredon, est cité par D. Vaissète comme l'un des compagnons du comte de Toulouse. On lui attribue les armes d'une maison qui fit ses preuves de maintenue en 1668: d'azur, au lion d'or, à la bordure componée d'argent et de gueules.

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    39 Etienne comte d'Aumale (1e Croisade)
    Templiers.netcomte d'Aumale, revint de Palestine après la prise de Jérusalem en 1099 et y retourna vers l'an 1120. Il était de la maison de Champagne et portait les mêmes armes que son parent étienne, comte de Blois.

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    35 Etienne comte de Blois (1e Croisade)
    Templiers.netcomte de Blois, fils de Thibaut III, comte de Troyes, fit deux fois le voyage d'outre-mer, où il s'illustra par ses exploits et sa prudence. Armes de la maison de Champagne, dont il était un rejeton: d'azur, à une bande d'argent, accompagnée de deux doubles cotices potencées et contre-potencées d'or de treize pièces

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    29 Eudes Ier duc de Bourgogne (1e Croisade)
    Templiers.netEude Ier duc de Bourgogne, «  dit Borrel  », (1058 ? 1102-03).
    Ce prince, arrière-petit-fils du roi Robert-le-Pieux, ayant fait le voyage de la Terre-Sainte, mourut à Tarse, en Cilicie, l'an 1102-03.
    Les armes qu'on lui donne ici, «  bandé d'or et d'azur de six pièces, à la bordure de gueules  », sont celles qu'ont portées les princes de la première maison de Bourgogne jusqu'à son extinction, en 1361.

    Philippe-le-Hardi, quatrième fils du roi Jean, en qui commença la seconde maison de Bourgogne, écartela son écu de France et de Bourgogne ; et cet écu se chargea après lui des armoiries des diverses souverainetés acquises par ses trois successeurs.
    Sources : Versailles, Salles des Croisades ? CH. Gavard Editeur rue du Marché Saint-Honoré Paris IV

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    40 Eustache comte de Boulogne (1e Croisade)
    Templiers.netcomte de Boulogne, frère de Godefroy de Bouillon, l'accompagna à la croisade. Les armes de sa maison étaient: d'or, à trois tourteaux de gueules.

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    90 Eustache d'Agrain prince de Sidon (1e Croisade)
    Templiers.netPrince de Sidon, s'étant distingué à la croisade de 1096, reçut de Baudouin Ier la principauté de Sidon, et fut élu pendant la captivité de Baudouin II, gouverneur du royaume de Jérusalem, dont il était déjà connétable. Les chroniqueurs lui ont donné le glorieux surnom de Bouclier et d'épée de la Palestine. Sa maison, originaire du Vivarais, s'est éteinte il y a quelques années; elle portait: d'azur, au chef d'or.

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    106 Foulques de Maillé d'Anjou (1e Croisade)
    Templiers.netFoulques de Maillé d'Anjou, d'une famille noble d'Anjou, fit le voyage d'outre-mer en 1096. Jacquelin de Maillé, chevalier du Temple en 1187, se distingua eu combat de Nazareth, soutenu par cinq cents croisés, contre toute l'armée de Saladin. Le P. Anselme cite Hardouin, baron de Maillé, comme ayant suivi saint Louis en égypte. La maison, aujourd'hui ducale de Maillé, porte: d'or, à trois fasces ondées de gueules.

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    97 Garnier comte de Gray (1e Croisade)
    Templiers.netComte de Gray en Franche-Comté, et cousin de Godefroy de Bouillon, mourut, quelques jours après lui, à Jérusalem. Le P. Goussencourt lui donne pour armes: de sable, au chef d'argent.

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    42 Gaston IV vicomte de Béarn (1e Croisade)
    Templiers.netvicomte de Béarn, se signala avec Tancrède de Hauteville à la prise de Jérusalem par un trait d'humanité. Attendris par les prières et les cris des musulmans qui s'étaient réfugiés dans le temple de Salomon, ils leur accordèrent la vie et les recueillirent à l'abri de leurs bannières. Armes: d'or, à deux vaches de gueules, accolées, accornées et clarinées d'azur.

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    128 Gaucher Ier de Châtillon (1e Croisade)
    Templiers.netGaucher Ier de Châtillon, prit la croix au concile de Clermont en 1095. Gaucher II, son petit-fils, périt dans les montagnes de Laodicée, à la croisade de Louis-le-Jeune. Plusieurs autres seigneurs de Châtillon firent le voyage de la Palestine. Armes: de gueules, à trois pals de vair, au chef d'or.

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    164 Gaudemar Charpinel (1096) (1e Croisade)
    Templiers.netGaudernar Charpinel était seigneur pour partie de Dargoire en Lyonnais. Adon de Riverie, qui s'était emparé de l'église, du presbytère et du cimetière de Saint-Maurice et les détenait à titre d'alleux, les avait donnés en fief à Gaudemar Charpinel et à son frère Ponce Bérard. Mais une charte, à laquelle Auguste Bernard assigne la date de 1090, et qui doit être contemporaine de la première croisade, nous apprend qu'Adon, touché de repentir, rendit ce sanctuaire avec ses dépendances aux moines du prieuré de Mornant, ses anciens possesseurs. Gaudemar Charpinel et son frère Ponce Bérard approuvèrent cette donation et renoncèrent à toute prétention sur les biens restitués aux religieux. Beaucoup d'injustices furent réparées ainsi au moment du départ des seigneurs féodaux pour la Terre-Sainte.
    Fascé d'or et d'azur, blason créé.

    Gaudemar Charpinel fit partie du corps d'armée du comte de Saint-Gilles, et se distingua par sa vaillance dans tout le cours de la première croisade. Après la conquête de Jérusalem, loin d'imiter ses compagnons d'armes qui revinrent pour la plupart en Europe, il demeura en Terre-Sainte pour combattre les infidèles. Aussi, après la prise de Cayphas (1100), Godefroy de Bouillon lui remit cette ville en fief, pour le récompenser de ses services. Gaudemar Charpinel essaya de s'y établir et de s'y fortifier. Mais Tancrède, qui avait déjà auparavant essayé, à plusieurs reprises, de s'emparer de cette place, la fit occuper par ses troupes et en chassa Charpinel qui se retira au château de Saint-Abraham, situé dans les montagnes, du côté de la mer Morte.

    Après la mort de Godefroy, ce chevalier réclama, devant la haute cour du roi Baudoin, la saisine de son fief, disant qu'il avait reçu Cayphas en don et de la main de Godefroy, comme la récompense de son service militaire, quam donoet ex manu ducis Godefridi suscepit, ac militari obsequio promeruit

    Tancrède refusa d'abord de comparaître devant la haute cour; mais appelé, sur ces entrefaites, au gouvernement de la principauté d'Antioche, à cause de la captivité de Bohémond, dont il était l'héritier présomptif, il consentit enfin à remettre Cayphas à Gaudemar Charpinel, qui s'engagea à lui restituer cette place, s'il revenait dans le délai d'un an et trois mois. Mais Gaudemar périt, peu de temps après avoir recouvré ce fief, dans une rencontre avec les Sarrasins de Babylone (1101).

    Les Charpinel possédèrent pendant plusieurs siècles la seigneurie de Dargoire. C'est ainsi qu'en 1215, Ponce Charnel en était encore coseigneur avec Artaud de Roussillon et Hugues de Talaru. Cette maison ancienne, fondue au XIVe siècle dans les Talaru, a donné deux chanoines-comtes à l'Eglise de Lyon : Guillaume en 1193 et le doyen Pierre Bérard en 1226 (1).
    1. Le nom de Gaudemar Charpinel, chevalier de la première Croisade, a été singulièrement altéré par plusieurs historiens. Michaud l'appelle, on ne sait pourquoi, Guillaume le Charpentier (Histoire des Croisades, t. II, p. 21). Beugnot (Régime des terres, etc., page 29) transforme son nom en celui de Carbonnel, pour le rattacher a la famille normande de ce nom. Mais Gaudema Charpinel appartenait évidemment à une famille du Midi de la Fance, puisqu'il faisait partie du corps d'armée du comte de Toulouse. D'autre part, les historiens originaux des Croisades lui donnent tous le nom de Carpinel ou Carpenel. Enfin, la charte 835 de Savigny nous indique d'une manière précise qu'il était de la famille lyonnaise et forézienne de ce nom.
    (Cartulaire de Savigny, charte 835. - Albert d'Aix, livre VII, chapitre 26, 43, 44, 45 et 64. - Livre de Jean Ibelin, chapitre CXVIII, p. 258. - Ducange, Les Familles d'Outre-mer, p. 263. - Beugnot, Régime des terres dans les principautés fondées en Syrie par les Francs, p. 29. - Peyré, Histoire de la première Croisade, II, 506, 510. - La Mure, I, 56, 348, 393. - Roger, La Noblesse de France aux Croisades, 171. - Guigue, Obituar Lugdunensis ecclesiae. 213. - Mazures de l'Isle-Barbe, 566. - Morel de Voleine et de Charpin, Archevêché de Lyon, 62, 87, 231.)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

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    136 Gauthier et Bernard, comtes de Saint-Valéry (1e Croisade)
    Templiers.netGauthier et Bernard, comtes de Saint-Valéry, s'attachèrent à la fortune de Bohémond, prince d'Antioche, selon Orderic Vital. Armes: d'azur, fretté d'or, semé de fleurs de lis du même.

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    146 Geoffroy de Saint-Savin (1e Croisade)
    Templiers.netEn 1096, Geoffroy de Saint-Savin et ses trois frères partent avec Godefroy de Bouillon.
    (Histoire généalogique de la Maison de Brisav, I, 34)

    Armes : D'azur à une fasce ondée d'argent, accompagnée de cinq fleurs de lys de même, 3 en chef et 2 en pointe.
    Sources : Annuaire du Conseil Héraldique de France. Paris 1888

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    92 Geoffroy III de Preuilly (1e Croisade)
    Templiers.netComte de Vendôme, fut tué, en 1102, à la bataille de Ramla, selon la chronique de Guillaume de Tyr. Armes : d'argent, au chef de gueules, au lion d'azur brochant sur le tout.

    Il a des démélés avec l'abbaye de la Trinité, conflit qui finit par causer son excommunication. En pénitence, il participe à la première Croisade. Il meurt en 1102, après avoir été fait prisonnier par les Arabes au siège d'Ascalon.

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    122 Gérard de Bournonville (1e Croisade)
    Templiers.netGérard de Bournonville, avec ses six enfants, partit pour la croisade l'an 1096. Il périt en 1101 dans un combat. Robert de Bournonville se croisa avec saint Louis en 1245. Armes: de sable, à trois cuillers ou louches d'argent. La maison ducale de Bournonville, aujourd'hui éteinte, adopta plus tard pour armes: de sable, au lion d'argent, la queue nouée, fourchée et passée en sautoir.
    Sources : Salles des Croisades, à Versailles.

    Gérard de Bournonville
    Gérard de Bournonville, en 1096, avec ses six fils.
    En 1250, huit frères et leur soeur Anceline vont au secours du roi saint Louis.
    Sources : Annuaire du Conseil Héraldique de France. Paris 1888

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    132 Gérard de Chérizy (1e Croisade)
    Templiers.netGérard de Chérizy, se distingua, suivant Guillaume de Tyr, à la bataille de Dorylée, et fut, au siége d'Antioche, envoyé avec d'autres vaillants guerriers pour reconnaître l'approche de Kerbogha, prince de Mossoul. Albert d'Aix cite les mêmes faits et parle aussi d'Addon de Chérizy, tué à la bataille de Ramla. Armes: d'or, à la fasce d'azur.

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    32 Gérard de Martigues (1e Croisade)
    Templiers.netétait recteur de l'hôpital de Saint-Jean de Jérusalem lorsque les croisés s'emparèrent de la ville sainte. Ce pieux établissement avait été fondé pour recueillir les chrétiens que la maladie surprenait dans leur pèlerinage. Gérard obtint en 1113, du pape Pascal II, une bulle qui confirma l'institution et en fit l'ordre religieux et militaire des hospitaliers de Saint-Jean-de Jérusalem, aujourd'hui l'ordre de Malte. On a représenté sur son écu les armes que le pape accorda plus tard à 1'ordre, et qu'on appelle armes de la religion: de gueules, à la croix d'argent.

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    130 Gérard, comte de Roussillon (1e Croisade)
    Templiers.netGérard, comte de Roussillon, se distingua au siége d'Antioche et entra un des premiers dans la ville sainte. Son sceau, reproduit dans l'Histoire du Languedoc, par D. Vaissète, représente deux fermaux posés en pal.

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    111 Gérard, sire de Créquy (1e Croisade)
    Templiers.netGérard, sire de Créquy, prit la croix en 1096. Plusieurs autres membres de sa famille firent le voyage d'outremer. La maison ducale de Créquy, éteinte depuis près d'un demi-siècle, avait pour armes parlantes: d'or, au créquier de gueules.

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    199 Gourdon (Géraud de) (1e Croisade)
    Templiers.netGourdon (Géraud de) - Barons de Castelnau-Montratier. - Seigneurs de Gourdon, Gaiffier, Penne, Peyrilles, Cénevières, Puy-Lagarde, Biars, Lugagnac, Lentillac, Saint-Cirq-la-Popie, Saint-Jean-de-Laur, Limogne, La Bouffie, Sérignac, la Meslière (Lamolayrette), Espanel, Camboulan, Uzech, La Roque-des-Arcs, La Vercantière, Concores, Saint-Germain, Ussel, Nadillac, Saint-Clair, Saint-Romain, Cornus, Montcuq, Mondenard, Balaguier, Sauveterre, etc.

    Ses armes : Parti : au I, d'azur à trois étoiles d'or en pal, qui est de Genouillac ; au 2, bande d'or et de gueules, qui est de Ricard.
    (Lacoste: Histoire du Quercy : Tome II, pages 410-411, Tome III, page 32)

    La terre de Cénevières fut érigée en marquisat en 1612 pour Antoine de Gourdon, vicomte de Gourdon et de Gaiffier et seigneur de Cénevières.

    Armes de Géraud de Gourdon en 1096 (première croisade)
    (Salle des Croisades, à Versailles. - Abbé Gary : Le château et les seigneurs de Cénevières, page 35. - Généalogie dite du Saint-Esprit. - Papiers Lacabane, page 424. - Documents et généalogie aux Archives du Lot : Folio 427 à 433)
    Sources : L. Saint-Marty. Histoire populaire du Quercy. Des origines à 1800. Cahors 1920

    Gourdon (Géraud de)
    Bertrand de Gourdon, chevalier, portait en 1225 :
    Parti : au 1, coticé d'or et de gueules de vingt-deux pièces ; au 2, d'azur, à trois étoiles à huit rais, mises en pal.
    Cénevières : Département : Lot, Arrondissement : Cahors, Canton : Limogne-en-Quercy – 46
    M. L'Abbé Migne. Dictionnaire de numismatique et de sigillographies religieuses. Paris 1852

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    101 Gilbert de Garlande (1e Croisade)
    Templiers.netGilbert de Garlande, nommé à tort Gauthier, par Albert d'Aix et Guillaume de Tyr, se signala au siége de Nicée. Armes: d'or, à deux fasces de gueules.

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    12 Godefroi de Bouillon - dit Godefroi IV de Boulogne (1061-1100) (1e Croisade)
    Templiers.netGodefroy de Bouillon, roi de Jérusalem. Duc de Basse-Lorraine, il fut un des chefs principaux de la première croisade : il fut élu par ses compagnons d'armes roi de Jérusalem, après la prise de cette ville, en 1099, et y mourut l'année suivante.

    Les armoiries que nous lui attribuons ici ne sont point celles de la maison de Boulogne, dont Godefroy de Bouillon était issu; ce sont celles qui furent données au royaume de Jérusalem, en 1100, par le pape Pascal II.
    Elles se blasonnent ainsi : d'argent, à la croix potencée et contre-potencée d'or, cantonnée de quatre croisettes de même.
    Sources : Versailles, Salles des Croisades ? CH. Gavard Editeur rue du Marché Saint-Honoré Paris IV

    Godefroi de Bouillon
    Godefroi de Bouillon (v. 1061-1100), aristocrate français, homme de guerre et l'un des principaux chefs de la première croisade. Il naquit à Baisy-Thy, près de Genappe, vers 1061. En 1082, il fut nommé duc de Basse-Lorraine par l'empereur Henri IV, pour lequel il avait guerroyé, et il fit de Bouillon, dans les Ardennes, sa capitale. En 1095, il fut, avec ses frères Baudoin et Eustache, l'un des premiers à se croiser et conduisit une armée de milliers de croisés venus de la Meuse et du Rhin. A son arrivée à Constantinople en décembre 1096, il refusa de prêter serment à l'Empereur byzantin Alexis Ier Comnène, s'estimant vassal du seul empereur germanique. En 1099, il participa au siège et à la prise de Jérusalem. Il se vit offrir le titre de roi de Jérusalem, mais il le refusa pour réserver les droits de l'Église sur le nouvel État latin et préféra le titre «  d'avoué du Saint-Sépulcre  ». En août 1099, il défit à Ascalon (aujourd'hui Ashquelon, en Israël) les forces égyptiennes qui avaient mené une attaque sur Jérusalem.
    Sources : Encyclopédie Encarta

    Godefroi IV de Boulogne - dit Godefroi de Bouillon
    Né à Baisy, près de Genappe, vers 1061-Jérusalem 1100; duc de Basse-Lorraine (1089-1095); avoué du Saint-Sépulcre (1099-1100).

    Fils cadet d'Eustache, comte de Boulogne, et neveu, par sa mère, du duc de Basse-Lorraine Godefroi le Bossu, à qui il succéda indirectement en 1093, Godefroi de Bouillon prit la tête de l'une des branches de la première croisade, qui atteignit l'Orient par la voie danubienne. Apprécié pour sa dévotion et sa modestie, mais plus encore pour sa prestance, sa bravoure et sa force physique, il put user de son prestige pour modérer les rivalités et arbitrer les conflits nés du partage de la conquête. Il ne joua cependant aucun rôle décisif dans la direction des opérations, jusqu'à la prise de Jérusalem (15 juillet 1099), au cours de laquelle il se distingua en atteignant le premier le sommet de la muraille. Les barons francs préférèrent ce conciliateur sans ambitions, qui ne les inquiétait pas, à l'impétueux et intransigeant Raymond de Saint-Gilles, qui avait été désigné par le pape comme chef militaire de la croisade et avait joué un rôle de premier plan. Comme il avait refusé la couronne royale, ils lui offrirent le titre d'avoué du Saint-Sépulcre avec la charge de gérer cet État nouveau-né dont nul ne savait s'il était indépendant, sur le plan temporel, du Saint-Siège qui avait organisé la croisade. Sources : Encyclopédie Universalis

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    134 Guérin de Rochemore (1e Croisade)
    Templiers.netGuérin de Rochemore, suivit Raymond de Saint-Gilles en Palestine, et fut tué au siège d'Archas, selon la chronique de Robert le moine. Armes: d'azur, à trois rocs d'échiquier d'argent.

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    139 Guillaume de Briqueville (1e Croisade)
    Templiers.netGuillaume de Briqueville, chevalier normand, accompagna le duc Robert en Palestine, d'après les preuves de cour de la famille de Briqueville. Armes: pallé d'or et de gueules.

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    154 Guillaume de Grandmesnil (1e Croisade)
    Templiers.netGuillaume de Grandmesnil (1055-1060 - mort entre 1100 et 1114) est un baron normand de Calabre, membre de la famille Grandmesnil et lié à la Maison de Hauteville.
    Guillaume : De Grandmesnil, époux de Mabille, fille de Robert Guiscard.

    Natif du duché de Normandie, Guillaume de Grandmesnil est le second fils de Hugues, seigneur de Grandmesnil (mort 1098), l'un des compagnons de Guillaume le Conquérant à la bataille de Hastings (1066), et d'Adelise (mort 1091), fille du comte Yves de Beaumont. Il est également le neveu de Robert (mort 1089), abbé de Saint-Evroult puis de Santa Maria di Sant Eufemia en Calabre, dont la demi-soeur Judith d'Evreux (morte 1076) épousera en 1062, Roger de Hauteville, conquérant normand de la Sicile musulmane (1061-1091).

    Guillaume de Grandmesnil
    A la suite de la prise d'Antioche, pendant que les troupes de Ketboga investissaient la ville, un certain nombre de croisés, parmi lesquels se trouvaient Guillaume de Grandmesnil et Etienne de Blois, comte de Chartres, désespérant du salut de l'armée, s'enfuirent furtivement au port Saint-Siméon et, malgré les protestations de Guillaume de Vieux-Pont, seigneur de Courville, qui refusa de les suivre, ils gagnèrent par mer la côte d'Asie-Mineure, où ils rencontrèrent l'empereur Alexis et de nombreux croisés latins venant rejoindre l'armée franque.
    Sources : E. REY - Revue de l'Orient Latin

    Guillaume de Grandmesnil
    De nombreux rapports annoncèrent bientôt à Antioche la retraite de l'Empereur. Cette nouvelle mit le comble aux maux de tout genre sous lesquels notre armée avait à gémir, et la précipita dans l'abîme du désespoir. Tous condamnèrent à jamais et eurent en horreur la mémoire du comte de Chartres : on chargea d'exécrations Guillaume de Grandmesnil et tous ceux qui avaient participé aux mêmes actes d'impiété; on invoqua contre eux la malédiction des feux éternels qui dévorent le traître Judas, puisque, non contents de se soustraire aux travaux et aux périls communs, ils avaient encore, par leurs artifices, privé le peuple de Dieu des secours que le Seigneur même semblait lui avoir préparés.
    Sources : Guillaume de Tyr - Histoire des faits et gestes dans les régions d'outre-mer depuis le temps des successeurs de Mahomet jusqu'a l'an 1184.

    Guillaume de Tyr - Chapitre X
    Cependant Guillaume de Grandmesnil et ceux qui s'étaient enfuis avec lui arrivèrent à Alexandrette. Ils y trouvèrent Etienne, comte de Chartres et de Blois, dont l'armée et les princes attendaient le retour à chaque instant avec la plus vive impatience, et qui feignait toujours d'être malade. Ils lui racontèrent, tout ce qui se passait à Antioche; et, pour ne pas paraître eux-mêmes avoir abandonné leurs alliés sans motifs ou sur des prétextes frivoles, et comme des hommes timides, ils exagérèrent encore le tableau des malheurs publics. La situation de l'armée était terrible et n'avait nul terme de comparaison; ils trouvèrent moyen, dans leur relation étudiée, de la charger de plus sombres couleurs et de la représenter encore plus effrayante. Il ne leur fut pas difficile au surplus de faire croire au comte Étienne tout ce qui pouvait augmenter ses craintes, puisque lui-même avait déjà déserté le camp et abandonné ses collègues, sous prétexte de maladie, mais dans le fait pour céder au même sentiment de frayeur. Après avoir tenu conseil à ce sujet, les transfuges se minent en mer sur les vaisseaux qui depuis longtemps étaient prêts à les recevoir; ils naviguèrent quelques jours et arrivèrent dans une ville maritime: là, ayant cherché à savoir en quel lieu se trouvait l'empereur en ce moment, ils reçurent d'abord des rapports différents les uns des autres; mais enfin ils apprirent d'une manière certaine que l'empereur, conduisant d'innombrables légions de Grecs et de Latins, avait dressé son camp près de la ville de Finimine et qu'il marchait vers Antioche, comme pour porter secours à nos armées, ainsi qu'il s' y était engagé par les traités. Sans compter les troupes qu'il avait levées chez toutes les nations, il avait encore avec lui environ quarante mille Latins. Ceux-ci étaient d'abord demeurés en arrière des autres légions et sur le territoire de l'empereur, soit que la pauvreté, les maladies, ou toute autre cause grave les eussent retenus; mais enfin, ayant repris leurs forces, animés par l'espoir que l'empereur serait au milieu d'eux, et se confiant aux troupes innombrables dont ils suivaient la marche, ils s'étaient remis en route avec le plus grand zèle, et se hâtaient de rejoindre ceux qui les avaient devancés. Le comte Étienne, ayant appris ainsi le lieu de la résidence de l'empereur et sachant qu'il n'attendait que l'arrivée de nouvelles forces pour se porter en avant, prit avec lui tous ceux qui l'avaient accompagné, suivit des chemins raccourcis et dirigea sa marche en toute hâte vers l'armée impériale. Il fut accueilli assez bien par l'empereur, qui cependant lui témoigna son étonnement de le voir. L'empereur avait fait sa connaissance à Constantinople lorsqu'il y avait passé avec tous ses collègues, et s'était lié d'amitié avec lui; il s'informa avec empressement de la santé des princes et de l'état de l'armée, et demanda ensuite au comte par quels motifs il s'était séparé de l'expédition. Étienne lui répondit en ces termes :

    Guillaume de Tyr - Chapitre XI
    «  Empereur invincible, vos fidèles à qui votre Grandeur avait naguère accordé un passage dans ses États, et que vos largesses avaient enrichis, après avoir pris Nicée, se rendirent assez heureusement à Antioche, assiégèrent cette ville avec opiniâtreté pendant neuf mois entiers, protégés par la miséricorde divine, et s'en emparèrent enfin de vive force, à l'exception de la citadelle de la place, qui est située sur une montagne d'où elle domine toute la ville, et que sa position rend absolument inexpugnable. Ils crurent alors que tout était consommé et qu'ils avaient enfin échappé à tous les dangers; mais cette erreur fut la pire de toutes, et bientôt ils se trouvèrent en proie à des périls beaucoup plus grands. A peine le troisième jour était-il passé depuis l'occupation de la ville, que Corbogath, très puissant prince des Perses, arriva avec ses Orientaux dont le nombre ne saurait être compté, et vint investir la place de toutes parts. Il intercepte toutes les communications, s'oppose à l'entrée et à la sortie de la ville; les princes et le peuple entier sont affligés de tant de maux qu'il n'est plus possible de rien espérer pour leur salut. L'affluence des assiégeants est telle qu'il ne serait pas facile de les compter: pour tout dire, en un mot, leurs bataillons ont occupé les contrées environnantes comme des armées de sauterelles, et l'on dirait qu'il n'y a pas même assez de place pour déployer toutes les tentes. Cependant le froid, la famine, la chaleur, les combats, les massacres, ont tellement réduit la force de notre peuple qu'il a pu se renfermer tout entier dans la ville, et qu'il est presque hors d'état de pourvoir au soin de sa défense. Vous saurez aussi que les secours qui arrivaient par mer aux Chrétiens tant de votre Empire que des îles et des villes maritimes, leur ont été entièrement enlevés. Les Turcs ont envoyé un corps de troupes qui a occupé le pays situé entre Antioche et la mer: ils ont presque entièrement détruit la flotte; les matelots et les facteurs ont succombé sous leurs glaives, en sorte que les nôtres ont perdu par là tout moyen de commerce et tout espoir de recevoir des vivres et des secours. On dit que ce qui reste de subsistances dans la ville ne peut suffire à la nourriture de nos troupes pour un jour entier. Parvenus ainsi au comble de la misère, les Chrétiens ne trouvent pas même dans la ville un refuge assuré. Les Turcs montent souvent en secret vers la citadelle supérieure, et de là ils s'élancent jusqu'au milieu de la ville et livrent de fréquentes attaques dans les rues et sur les places publiques; de telle sorte que nos soldats n'ont pas moins à souffrir de ces combats intérieurs que des assauts qui leur viennent du dehors. Aussi les capitaines et les hommes nobles qui sont ici présents, et nous-mêmes, voyant que l'entreprise de nos alliés ne pouvait réussir, nous les avons invités à plusieurs reprises, et avec des sentiments fraternels, à pourvoir à leur sûreté, à renoncer à la poursuite d'un dessein qu'il est impossible d'accomplir et contre lequel la Providence s'est prononcée; mais, n'ayant pu les y déterminer, nous avons enfin pris soin de notre salut, pour ne pas nous trouver par notre imprudence enveloppés dans de semblables calamités. Et maintenant, si vous le jugez convenable, et si les illustres qui vous entourent sont du même avis, cessez de poursuivre de pareils projets, afin que les heureuses légions qui suivent vos pas échappent du moins aux mêmes périls. Il vaut mieux eh effet se retirer avec ses forces intactes devant cette multitude innombrable que l'Orient a rassemblée, sans tenter une entreprise impossible, que d'aller témérairement se livrer à de si grands hasards. Les hommes illustres qui sont en votre présence et qui ont eu part au même sort, vous attesteront la vérité de nos paroles; et Tanin, cet homme prudent et habile, que votre Grandeur avait envoyé à notre suite, aura pu vous rendre compte aussi des mêmes choses, puisque, connaissant les malheurs de nos armées, il s'est prudemment soustrait à tant de calamités, sans doute pour venir en informer Votre «  Majesté Impériale  ». Il y avait alors dans l'armée de l'empereur un nommé Gui, frère du seigneur Boémond, qui devint presque fou en entendant le récit du comte de Blois, et déplora amèrement les infortunes de son frère et de ses amis. D'abord il voulut contredire les rapports du comte, et lui reprocha d'avoir cédé à un sentiment de crainte, en abandonnant imprudemment une réunion de princes si illustres; mais Guillaume de Grandmesnil, qui avait épousé la sœur de Boémond, homme illustre selon la chair, et non selon les oeuvres, parvint enfin à le calmer.
    Sources : Guillaume de Tyr - Histoire des faits et gestes dans les régions d'outre-mer depuis le temps des successeurs de Mahomet jusqu'a l'an 1184.

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    187 Guillaume de Montrond (1140) (1e Croisade)
    Templiers.netGuillaume de Montrond ou de Montrotier (Monterotrudo), possédait dans la paroisse d'Amplepuis, avec son frère Pierre, le quart des dîmes du lieu de Savonière. A l'exemple de sa mère Ameline, il fit don de ces dîmes à l'abbaye de Savigny, au moment de son départ pour Jérusalem, et il reçut en retour de Hugues Rainier, cellérier de cette abbaye, une somme de 40 sous de la plus forte monnaie, pour lui aider à faire son voyage.
    (Cartulaire de Savigny, charte 941. - Aubret, I, 326)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

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    105 Guillaume de Sabran (1e Croisade)
    Templiers.netGuillaume de Sabran, était un des soixante chevaliers qui, au siége d'Antioche, défendirent un pont contre toute une armée de Sarrazins. Sa maison, aujourd'hui ducale, porte: de gueules, au lion d'or.

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    170 Guillaume et Jean de Mauvoisin (1096) (1e Croisade)
    Templiers.netPlusieurs chevaliers du nom de Mauvoisin ont pris part aux diverses croisades. Ce sont :
    1º Guillaume de Mauvoisin, dont la présence à la première croisade nous est révélée par un manuscrit de la Bibliothèque nationale;
    2º Jean de Mauvoisin, qui fut de la même expédition;
    3º Robert de Mauvoisin, souvent cité par Villehardouin, parmi les seigneurs de France qui allèrent, en 1202, à la conquête, de Constantinople et qui, plus tard, prit part à la croisade des Albigeois;
    4º Guy ou Guyon de Mauvoisin, qui accompagna saint Louis en Egypte, en 1248.

    Ces deux derniers appartenaient à l'ancienne famille du Vexin, qui possédait notamment la terre de Rosny, près de Mantes. Mais Guillaume et Jean de Mauvoisin pourraient bien être de la famille forézienne du même nom, qui joua, au moyen-âge, un si grand rôle dans notre province, où elle apparaît, dès le commencement du XIe siècle, dans la personne de Pierre de Mauvoisin, témoin dans la charte de donation du prieuré de Randans, près de Feurs, à l'abbaye de Savigny (vers l'an 1000). Il paraît incontestable, du moins, que les deux familles avaient une origine commune, qui nous est révélée par la ressemblance de leurs armoiries.

    En effet, les Mauvoisin, seigneurs de Rosny, portaient :
    D'or, à deux fasces de gueules, et les Mauvoisin, seigneurs de Chevrières en Forez et de Rébé en Beaujolais, les armes qui figurent en tête de cet article : D'or, à la fasce ondée de gueules.
    (Roger, 182, 232, 313. - Cartulaire de Savigny, chate 124. - Villehardouin. - Joinville. - Galeries de Versailles, I, 435)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

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    109 Guillaume Ier, vicomte de Melun (1e Croisade)
    Templiers.netGuillaume Ier, vicomte de Melun, dit le Charpentier, à cause de sa force, parent par les femmes de Hugues de France, comte de Vermandois, l'accompagna en Palestine. Il portait: d'azur, à sept besants d'or, posés 3, 3 et 1, au chef d'or.

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    118 Guillaume III, comte de Lyonnais et de Forez (1e Croisade)
    Templiers.netGuillaume III, comte de Lyonnais et de Forez, fut tué au siége de Nicée en 1097. Sa soeur porta son comté dans la maison d'Albon. Armes: d'or, au lion de sable, armé et lampassé de gueules.

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    33 Guillaume IX (1e Croisade)
    Templiers.netduc de Guyenne et de Poitiers, après avoir refusé de prendre la croix en 1096 et avoir scandalisé l'Occident par ses honteux désordres, résolut de les expier, et partit en 1101, pour la Terre-Sainte. Les ducs de Guyenne portaient: de gueules, au léopard d'or, armé et lampassé de gueules. La réunion de ces armes et de celles du duché de Normandie ( voyez n. 4) composa plus tard l'écu des rois d'Angleterre: de gueules, à trois léopards d'or.

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    182 Guillaume le Chauve (vers 1121) (1e Croisade)
    Templiers.netGuillaume le Chauve fit le pèlerinage de la Terre-Sainte avec Ponce Palatin qui précède. Une charte, de l'an 1090, le désigne comme fils de Girin le Chauve et frère de Girin le Chauve, chanoine de l'Église de Lyon. Une autre, comme possesseur du château de Donzy avec son frère Artaud (1121).
    D... à l'aigle de...

    Au moment de sa mort, Guillaume le Chauve restitua au prieuré de Sait en Donzy, avec ses fils Girin et Roland, les droits qu'il exerçait injustement sur le village de ce nom. Il donna, en même temps, aux religieux de Salt ce qu'il possédait à la Bardine et aux Chavannes, ainsi que le curtil de Guigue d'Azolette, à Saint-Barthélemy-Lestra.

    La famille des Chauve porta aussi le nom de Salt où elle avait établi sa principale résidence. Guillaume le Chauve était donc, suivant toute vraisemblance, un descendant de Roland de Salt cité plus haut (nº 2). Les Chauve possédèrent une foule de fiefs dans le Forez et le Lyonnais, notamment le Palais, Randans, Donzy, la Vaurette (Cottance), Chamousset, etc. Cette famille a donné aussi deux chanoines à l'Église de Lyon.
    (Cartulaire de Savigny, charte 829, 906, 921, 924. - Aubret, I, 304, 309. - De La Mure, III, 11)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

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    94 Guillaume Taillefer comte d'Angoulême (1e Croisade)
    Templiers.netComte d'Angoulême, mourut au retour de la première croisade en traversant l'Allemagne. Armes: losangé d'or et de gueules.

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    131 Guillaume V, seigneur de Montpellier (1e Croisade)
    Templiers.netGuillaume V, seigneur de Montpellier, donna tous ses biens à l'église de Maguelonne avant de partir pour la Terre-Sainte. D. Vaissète raconte ses nombreux exploits contre les Sarrazins, et lui donna pour armes, d'après d'anciens sceaux: d'argent, au tourteau de gueules.

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    110 Guy de Thiern, comte de Châlons-sur-Saône (1e Croisade)
    Templiers.netGuy de Thiern, comte de Châlons-sur-Saône, dont il avait hérité de sa mère, partit pour la croisade en 1096. Son petit-fils, Guillaume II, comte de Châlons, suivit Philippe-Auguste en Terre-Sainte. Armes: de gueules, à la bande d'or.

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    126 Guy III, sire de Laval (1e Croisade)
    Templiers.netsire de Laval, avec cinq de ses frères, suivit à la croisade Alain Fergent, duc de Bretagne. A son retour il passa par Rome, où le pape Pascal II ordonna que le nom de Guy, illustré par ses exploits, serait héréditairement transmis de mâle en mâle par ordre de primogéniture. Philippe Ier, roi de France, confirma ce privilège. Cette maison s'éteignit dans une branche de celle de Montmorency au XIIIe siècle. Armes: de gueules, au léopard d'or.

    Guy III de Laval
    Les cinq fils de Guy III, sire de Laval, partent en 1097 pour la Palestine, d'où ne doit revenir que l'aîné. (Cabinet historique XIX, Catalogue page 67)
    Sources : Annuaire du Conseil Héraldique de France. Paris 1888

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    38 Henri Ier comte d'Eu (1e Croisade)
    Templiers.netcomte d'Eu, d'une branche bâtarde des anciens ducs de Normandie, prit la croix en 1096. Le P. Anselme donne aux comtes d'Eu pour armes: d'azur, semé de billettes d'or, au lion du même.

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    123 Héracle, comte de Polignac (1e Croisade)
    Templiers.netHéracle, comte de Polignac, portait le grand étendard de l'église à la première croisade, et fut tué devant Antioche en 1098. Sa maison s'étant éteinte au XIVe siècle, celle de Chalençon lui fut substituée. Armes: fascé d'argent et de gueules.

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    112 Host, seigneur de Roure (1e Croisade)
    Templiers.netHost, seigneur de Roure, ancienne baronnie du Gévaudan, accompagna Raymond de Saint-Gilles, et fut tué à la bataille de Ramla en 1102, selon le récit d'Albert d'Aix. Armes: d'azur, au chêne d'or, à trois racines et quatre branches passées en sautoir et églantées du même.

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    113 Houdetot, Jean et Colard (1e Croisade)
    Templiers.netJean et Colard et Houdetot, suivirent Robert, duc de Normandie, à la conquête de la Terre-Sainte. Jean, seigneur de Houdetot, avait déjà fait le pèlerinage de Jérusalem en 1034, avec Robert-le-Magnifique. L'ancienne maison de Houdetot portait: d'or, à six porcs de sable.

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    180 Hugues de Bully (vers 1121) (1e Croisade)
    Templiers.netHugues de Bully, frère du précédent, approuva avec ce dernier la donation faite par leur père, Itier de Bully, à l'abbaye de Savigny. Hugues de Bully mourut aussi à Jérusalem.
    (Cartulaire de Savigny, charte 903)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

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    28 Hugues de France (1e Croisade)
    Templiers.netHugues de France, surnommé «  le Grand  », comte de Vermandois. Frère de Philippe Ier, roi de France, après s'être distingué dans la première croisade par des exploits qui lui méritèrent le surnom de Grand, il revint dans sa patrie avec les débris de sa chevalerie échappés aux maladies et aux coups des infidèles.
    Mais, au bout d'une année, la même ardeur qui l'avait enrôlé au concile de Clermont sous la bannière de la croix lui fit reprendre le chemin de la Terre-Sainte et il alla y mourir en héros.
    Il succomba à de nombreuses blessures qu'il avait reçues en combattant, le 18 octobre 1102, à Tarse, en Cilicie.

    Le père Anselme donne pour armes aux comtes de Vermandois de la maison de France : «  échiqueté d'or et d'azur, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or.  »
    Sources : Versailles, Salles des Croisades ? CH. Gavard Editeur rue du Marché Saint-Honoré Paris IV


    Hugues de France (fils Du Roi Henri Ier), Comte De Vermandois dit «  le Grand  » et le Maisné (1057 - Tarse 1101 ou 1102) - Croisé En 1095.

    Le premier seigneur ayant franchi la mer était le frère de Philippe Ier roi de France, Hugues le Grand, comte de Vermandois, il fut aussi le premier qui arriva à Constantinople.

    Nous ne savons pas exactement l'époque à laquelle il quitta la France ; tout porte à croire que ce fut vers la mi-août. Il prit la route d'Italie et, par Rome, gagna Bari, où il s'embarqua. Par une lettre pleine de hauteur il avait avisé le basileus de son arrivée, demanda qu'on le reçoive avec les honneurs dus à son rang. Alexis rempli de méfiance et qui, de plus, ignorait quelles forces le comte de Vermandois amenait avec lui, ordonna à son neveu, Jean Comnène, gouverneur de Durazzo, de surveiller le littoral dalmate, tandis que la flotte de Nicolas Mavrokatakalon croisait au large afin d'éviter un débarquement secret. Hugues, avec magnificence, se fit annoncer par une ambassade de 24 chevaliers, qui accrut encore la méfiance dont il était l'objet ; mais son arrivée n'eut rien de grandiose car, ayant perdu une grande partie de ses vaisseaux au cours d'une tempête, il débarqua presque seul entre Durazzo et le cap Palli. Un des postes qui patrouillaient la côte le mena à Durazzo, où Jean Comnène le reçut avec honneur et le garda jusqu'à ce que l'empereur eut envoyé Boutoumitès pour le chercher et le ramener à Constantinople. Aux yeux d'Alexis, Hugues était un otage important dont il convenait de s'assurer.

    Avec Philippopoli, le comte de Vermandois se rendit à Constantinople, où il dut arriver en novembre. Alexis le reçut très bien, et lui remit une grosse somme d'argent. Rien ne permet de croire que les reports de l'empereur et du prince français aient été mauvais, au contraire Hugues semble avoir prêté sans difficulté le serment de fidélité et être resté volontiers à la cour impériale. Nous allons le voir par la suite et suivant l'arrivée des armées des barons servir d'intermédiaire entre Alexis et le duc de Lorraine, première armée arrivé à Constantinople.
    Sources : Histoire de la première croisade ? Foulcher de Chartres

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    48 Hugues de Payens (1e Croisade)
    Templiers.netpremier grand-maître de l'ordre du Temple. Il avait fondé, avec huit autres chevaliers, une confrérie militaire pour la défense des saints lieux et la protection des pèlerins. Ils prirent le nom de Templiers, du temple de Salomon, près duquel ils s'étaient établis. Honorius en fit un ordre régulier, dont le concile de Troyes confirma l'institution en 1128. Les armes du Temple, qu'on donne ici à son fondateur, étaient: d'argent, à la croix patée et alaisée de gueules.

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    178 Hugues de Payens (1118-1136) (1e Croisade)
    Templiers.netHugues de Payen ou Payan (Pagani) fut le premier grand maître de l'ordre des Templiers, qu'il fonda avec huit autres chevaliers, et qui prit son nom de son établissement dans le voisinage du temple de Salomon (1118). Hugues de Payen se rendit à Rome, avec Geoffroy de Saint-Aldemar, l'un de ses compagnons, pour demander au pape Honorius III une règle et le titre d'ordre religieux. Cette règle leur fut donnée par saint Bernard, et la nouvelle institution fut confirmée, en 1128, par le concile de Troyes, sous le nom de l'ordre des Pauvres soldats du Temple de Salomon.

    Hugues de Payen revint en Palestine, en 1130, et mourut en 1136. Quelques historiens ont avancé qu'il était originaire de la Champagne. Mais les derniers travaux historiques ont démontré que la famille du fondateur de l'ordre des Templiers appartenait à la Haute Provence. C'est de là qu'elle vint s'établir, dès le XIIe siècle, dans le Forez, où elle posséda la seigneurie d'Argental, et, au siècle suivant, celles de Meys, Miribel, Cuzieu, Kervieu et Grézieu-le-Fromental (l).

    1. D'après Sonyer du Lac, Hugues de Payen, était fils de Willelme de Payen, seigneur de Miribel, Meys et Cuzieu en Forez et frère d'Arthaud de Payen, qui épousa Béatrix d'Argental, fille unique et héritière d'Adhémar d'Argental. (Observations sur l'état ancien et actuel des Tribunaux de justice de la province de Forez, 1781, p. 55)

    Cette biographie est une hypothèse, basée sur des travaux qui n'ont plus cours
    (Galeries de Versailles, I, 117. - Roger, 185. - Annuaire de la Société de l'histoire de France, 1845, 173. - Revue du Lyonnais, 3e série, I, 382. - Aug. Bernard, Histoire du Forez, 1, 173. - Marquis de Villeneuve-Trans. Histoire de saint Louis, II, 558).
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

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    194 Hugues de Raimond (1e Croisade)
    Hugues de Raimond, l'un des vassaux de l'illustre et puissante maison d'Adhémar de Grignan en DaTempliers.netuphiné, reçut, le 21 septembre 1099, de Giraud et Giraudet Adhémar, frères, seigneurs de Monteil et de Grignan, le fief de la Combe du Fesc, à titre de récompense des services qu'il avait rendus dans la première croisade, en 1096, sous Raimond de Saint-Gilles, comte de Toulouse.

    Hugues de Raimond fut la souche d'une nombreuse et illustre postérité, qui, depuis 1200 jusqu'à la fin du dix-septième siècle, porta le surnom de Chantemerle, dont elle rendait hommage à la maison d'Adhémar, branche de Grignan, et qui avait adopté pour armoiries : De gueules à trois croissants d'argent, surmontés chacun d'une molette d'éperon d'or.
    Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, Volume 6. Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles. 1826

      

     

    119 Hugues de Saint-Omer (1e Croisade)
    Templiers.netHugues de Saint-Omer, s'établit en Terre-Sainte après la prise de Jérusalem, et eut en partage la seigneurie de Tibériade. Guillaume de Tyr raconte qu'il remporta en 1102 une victoire sur les Sarrazins bien supérieurs en nombre, mais il y reçut une blessure dont il mourut. Armes, selon le P. Goussencourt: d'azur, à la fasce d'or.

      

     

    142 Hugues, comte de Saint-Pol (1e Croisade)
    Templiers.netHugues, comte de Saint-Pol, dit l'Ancien, et son fils Enguerrand se distinguèrent au siége d'Antioche. Enguerrand mourut de la peste au siége de Marrash. Ils étaient de la première maison des comtes de Saint-Pol, appelés Champs-d'Avesne, qui portaient: d'azur, à la gerbe d'avoine d'or.

      

     

    121 Hugues du Puy (1e Croisade)
    Templiers.netHugues du Puy, chevalier dauphinois, partit pour la conquête de la Terre-Sainte avec ses trois fils. Rodolphe, l'aîné, périt au combat de la vallée de Ran; Romain mourut en possession des fiefs qu'il tenait de Godefroy de Bouillon; Raymond du Puy fut le premier grand-maître de Saint-Jean de Jérusalem. Armes: d'or, au lion de gueules, armé et lampassé d'azur.

      

     

    43 Hugues VI sire de Lusignan (1e Croisade)
    Templiers.netdit le Diable, sire de Lusignan, fut tué à la bataille de Ramla le 26 mai 1102, selon Foulcher de Chartres. Armes primitives de la maison de Lusignan: burelé d'argent et d'azur.

      

     

    173 Hugues, archevêque de Lyon (1101-1106) (1e Croisade)
    Templiers.netHugues, successeur de saint Jubin sur le siège archiépiscopal de Lyon (1084), avait été d'abord abbé de Saint-Marcel, près de Chalon-sur-Saône, puis évêque de Die, en 1073. Grégoire VII, qui l'avait en profonde estime, le fit son légat pour toute la Gaule, fonctions qui lui furent confirmées, avec le titre de primat des Gaules, par une bulle du pape Urbain II, datée de Clermont (1095). Hugues fit le pèlerinage de la Terre-Sainte, en 1101. Le 13 mars de cette même année, au moment de son départ pour Jérusalem, il fit don de l'église de Feurs à l'abbaye de Savigny, l'utilité de son église, et pour s'assurer un heureux voyage (tracturus de utilitate ecclesiae suae et de suo itinere). Vers la même époque, il confirma aussi au même monastère l'église de Saint-Polycarpe de Bully.

    A son passage à Rome, le pape le nomma son légat en Asie. Après quelques années de séjour à Jérusalem, Hugues revenait de son pèlerinage, pour assister au concile que venait de convoquer le pape Pascal II, quand il mourut le 5 novembre 1106, suivant les uns, à Famagouste, dans l'Ile de Chypre, et suivant les autres, à Suse, dans les Alpes.
    (Cartulaire de Savigny, charte 819. - De La Mure, Histoire ecclésiastique du diocèse de Lyon, 157, 392. - Histoire des ducs de Bourbon, 118. - Gallia christiana, IV, 107. - Aubret, I, 267, 283, 286. - Obituarium Lugdunensis ecclesioe, 128, 244. - Morel de Voleine et de Charpin, Archevêque de Lyon, 34, 247)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    184 Humbert de Marzé (1137) (1e Croisade)

    Templiers.netAu moment de son départ pour la Terre-Sainte, Humbert de Marzé, frère du précédent, donna à l'abbaye de Savigny les trois quarts des terres et des serfs qui lui appartenaient au lieu d'Apinost, et dont le surplus avait été cédé au même monastère par son frère Bernard, en retour de la somme de 14 marcs et demi d'argent qui fut payée aux deux frères par l'abbé Pons. Mais à la différence de son frère, Humbert ne fit aucune réserve pour les serfs qui devaient être partagés entre les religieux et Bernard de Marzé, au cas où ce dernier reviendrait sain et sauf de la croisade.
    (Cartulaire de Savigny, charte 937. - Aubret, I, 312)
     

    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    103 Ithier II seigneur de Tocy (1e Croisade)
    Templiers.netIthier II seigneur de Tocy, mourut en Palestine en 1097. Plusieurs membres de sa famille figurèrent aussi aux croisades. Armes: de gueules, à trois pals de vair, au chef d'or, chargé de quatre merlettes.

      

     

    162 Jean de Foudras (1096) (1e Croisade)
    Templiers.netJean de Foudras, fils de Philippe de Foudras, chevalier, seigneur d'Estieugue (Cours), en Beaujolais et d'Etiennette de la Guiche, se croisa au concile de Clermont (novembre 1095). Pour subvenir aux frais de son voyage en Terre-Sainte, il vendit, avant son départ, en se réservant le droit de rachat, sa part de la seigneurie d'Estieugue, à sa soeur Béatrix, épouse de N. d'Amanzé.
    Fascé d'argent et d'azur, blason créé.

    Jean de Foudras mourut dans l'Anatolie, des suites de blessures.
    (Archives de la maison de Fondras; note communiquée par M. Mulsant, bibliothécaire de la ville de Lyon)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    165 Jean de Harenc (1096) (1e Croisade)

    Templiers.netSuivant M. D'Assier de Valenches, Jean de Harenc ou ses successeurs auraient fait construire la forteresse de Harenc près d'Antioche. Mais cette forteresse, qui joue un grand rôle dans les opérations du siège de cette dernière ville par l'armée chrétienne, en 1098, existait déjà sous le nom de Hareng ou Hareg, au moment de l'arrivée des Croisés en Syrie. D'un autre côté, Jean de Harenc n'a pu lui emprunter son nom, car la famille de Harenc apparaît dans nos cartulaires dès le commencement du XIe siècle.
    D'azur, à trois croissants mis en bande d'or. Blason non créé

    Ce qui a pu induire le savant auteur, cité plus haut, en erreur, c'est que Jean de Harenc, chevalier de la première Croisade, s'établit effectivement dans la Palestine, où il possédait, dans la baronnie d'Acre, un fief pour lequel il était tenu au service militaire envers le roi de Jérusalem, auquel il devait fournir deux chevaliers. L'une de ses descendantes, Sibylle de Harenc, devint, en 1180, l'épouse de Bohémond III, prince d'Antioche, après que ce dernier eût répudié Théodora, nièce de l'empereur Manuel Comnène ; ce prince la répudia, plus tard, à son tour, quoiqu'elle lui eût donné deux enfants.

    A leur retour de la Terre-Sainte, les Harenc se fixèrent dans le Forez, à la Condamine, près de Bourg-Argental, dont ils prirent le nom. Leur dernière héritière épousa, en 1340, Josserand de la Roue, damoiseau, dont les descendants ont porté le nom et les armes des Harenc de la Condamine jusqu'en 1866, que cette maison, établie à Ampuis, en Lyonnais, s'est éteinte, dans la personne du marquis d'Harenc de la Condamine, mort sans postérité.
    (Peyré, Histoire de la première Croisade, I, 403, 457, II, 10, 12. - Michaud, Histoire des Croisades, I. Pièces justificatives. Eclaircissements sur les Assises de Jérusalem. - Roger, 64, 178. - Père Anselme, Histoire des grands officiers de la Couronne, II, 592. - D'Assier de Valenches, Noblesse bailliagère du Forez, 62)
     

    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    44 Josselin de Courtenay (1e Croisade)
    Templiers.netpassa en Terre-Sainte l'an 1101 avec étienne, comte de Blois, et reçut des rois de Jérusalem la seigneurie de Tibériade en 1115, le comté d'édesse en 1120. Armes: d'or, à trois tourteaux de gueules.

      

     

    37 Louis comte de Bar (1e Croisade)
    Templiers.netfils de Thierry Ier, comte de Bar, fit, en 1096, le voyage de la Terre-Sainte, où Albert d'Aix raconte qu'il se distingua par sa valeur. Armes : d'azur, semé de croix d'or recroisettées et fichées; à deux bars d'or adossés.

      

     

    116 Montlaur, Pons et Bertrand (1e Croisade)
    Templiers.netPons et Bertrand de Montlaur, sont cités par D. Vaissète comme s'étant croisés en 1096. Un ancien armorial, manuscrit, de la Bibliothèque royale, donne leurs armes: d'or, au lion de vair.

      

     

    176 Philippe de Montdor (1106) (1e Croisade)

    Templiers.netQuand Bohémond, prince d'Antioche, vint en France, au mois de mars 1106, pour solliciter des secours en faveur des chrétiens de l'Orient, l'un des chevaliers qui le suivirent à la croisade, fut Philippe de Montdor, l'un des plus anciens représentants connus de la famille chevaleresque de ce nom.

    L'origine des Montdor remonte à une époque si reculée qu'on les a rattachés au fameux paladin Roland, dont ils se flattaient de posséder le cor. Suivant Le Laboureur, l'archevêque de Lyon, Aluvala, mort en 895, appartenait à la famille de Montdor, qui a fourni aussi deux chanoines comtes à l'église métropolitaine, en 1193 et 1514. Ses diverses branches ont possédé les seigneuries de Collonges, Hoirieux, Rontalon et Châteauvieux dans le Lyonnais, et celle de Chambost dans le Beaujolais. L'une de ces branches est encore représentée à la Guadeloupe.
     

    (Symphorien Guyon, Histoire de l'église et diocèse, ville et université d'Orléans, 1e partie, 355. - Lachesnaye des Bois, X, 303. - Morel de Voleine et de Charpin, Archevêque de Lyon. 18. - Mazures de l'Isle-Barbe, 448)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    140 Philippe de Montgommery (1e Croisade)
    Templiers.netPhilippe de Montgommery, nous dit Orderic Vital, mourut à Antioche en 1098. La généalogie de cette famille mentionne que Guillaume et Guy de Montgommery se croisèrent avec Louis-le-Jeune en 1147. Ils portaient: d'azur, au lion d'or. armé et lampassé d'argent.

      

     

    91 Philippe le Grammairien (1e Croisade)
    Templiers.netComte d'Alençon, de la maison de Belesme, mourut au siége d'Antioche. Armes: d'argent, à trois chevrons de gueules. (ce blason est copie sur celui de la commune de Chambellay).

      

     

    133 Pierre, vicomte de Castillon (1e Croisade)
    Templiers.netPierre, vicomte de Castillon, fut l'un des soixante chevaliers qui, au siége d'Antioche, défendirent un pont contre toute l'armée des infidèles, et l'un des quatorze chevaliers qui enlevèrent un troupeau escorté par soixante Sarrazins. La maison de Castillon, long-temps souveraine en Guienne, conserva pour devise le cri de la guerre sainte Dieu lo volt, et pour armes: de gueules, au château d'argent, sommé de trois tours donjonnées et crénelées du même.

      

     

    177 Pierre de Réotier (de 1107 à 1116) (1e Croisade)
    Templiers.netUne charte, qui se place entre l'année 1107 et 1116, nous apprend que Pierre de Réotier (cognomine Reortherius), chevalier, voulant se rendre à Jérusalem (Jherosolimam volens ire), vint à Lyon, sur le conseil de son archiprètre Ponce, et fit donation à l'évêque Gaucerand des dîmes qu'il possédait à Crespol (Crespo) et à Mépieu (Maipeo), ainsi que du presbytère de ces deux paroisses (1). Il rendit pareillement à l'église de Saint-Just de Lyon les dîmes de Vercieu (Vertiaco), dont il s'était emparé au préjudice de cette église (2).
    La situation des biens restitués dans cette charte ne permet guère de supposer que le donateur devait son surnom au village de Riottier dans la Dombes. Il est plus vraisemblable qu'il avait pu l'emprunter au bourg de Réotier, près d'Embrun.

    1. Crespol, canton de Romans (Drôme) - Mépieu, prêt de Faverges, canton de Morestel (Isère).
    2. Vercieu, canton de Morestel (Isère).
    (Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 18e année, tome III, 373. - Monfalcon, Monumenta Historioe Lugdunensis, II, 388. - Delandine, Cartulaire, des Manuscrits de la Bibliothèque de Lyon, III, 169)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    137 Pierre et Pons de Capdeuil (1e Croisade)
    Templiers.netPierre et Pons de Capdeuil, chevaliers du Vélay. D. Vaissète cite Pierre et Pons de Fay comme s'étant croisés en 1096; mais, d'après les preuves de cour de la maison de Fay-Latour-Maubourg, son nom primitif étant celui de Capdeuil, on l'a rendu aux deux chevaliers mentionnés par l'historien du Languedoc.

    Pons de Capdeuil, célèbre troubadour, engagea par ses chants les seigneurs du Midi à prendre la croix avec Philippe-Auguste en 1190. Armes de Latour-Maubourg : de gueules, à la bande d'or, chargée d'une fouine passante d'azur.

      

     

    171 Pierre et Pons de Salemard (1096) (1e Croisade)

    Templiers.netD'après une notice inédite sur la ville de Néronde en Forez, lue, en 1783, à l'Académie de Lyon, par Delandine, Pierre et Pons de Balemard, seigneurs de la Fay, près de Néronde, accompagnèrent Guillaume, comte de Forez, à la première croisade, dans le corps d'armée de Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse. L'auteur nous laisse ignorer sur quels documents il s'est appuyé. Mais il est bien certain, du moins, que la famille des Salemard remonte à cette époque reculée. Le nom d'Etienne de Salemard figure, en effet, dans deux chartes de l'an 1090.
    Coupé d'argent et de sable, à une bande dentelée de l'une en l'autre, blason non créé.

    On place le berceau des Salemard près de Néronde, dans l'ancien manoir de la Salle ou la Celle, appelé Aula dans les chartes du moyen-âge. Suivant une ancienne tradition, le premier possesseur de cette terre salique portait le nom de Marc. De là, le nom de Salle de Marc, et par contraction, de Sallemarc, aurait été donné à ce domaine, et serait devenu plus tard le nom féodal de l'ancienne famille des Salemard.

    Quoi qu'il en soit de cette tradition, qui semblerait confirmée par la forme primitive de son nom dans les cartulaires (Salemarc), la maison de Salemard, dont on possède la filiation suivie, depuis le XIIIe siècle, joue un rôle important dans l'histoire du Forez. Indépendamment de la terre de la Fay, près de Néronde, elle posséda encore le Cognet, la Colonge, Chirassimont, Saint-Cyr-de-Valorge et Ressis.

    Deux de ses membres furent chanoines comtes de Lyon ; un autre, moine à l'abbaye de l'Ile-Barbe. Devenus possesseurs de la terre de Montfort dans le Dauphiné, au milieu du XVIe siècle, les Salemard se sont retirés dans cette dernière province, où ils sont représentés aujourd'hui par Raymond-Marie, comte de Salemard, ancien magistrat, et chevalier des SS. Maurice et Lazare.
     

    (Delandine, Notice historique sur la ville de Néronde en Forez. - De Rivoire de la Bâtie, Armorial du Dauphiné. - Mazures de l'Isle-Barbe, 538. - Saint-Allais, Nobiliaire de France, II, 154. - Cartulaire de Savigny. Charte 832 et 834)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    18 Pierre l'Ermite (1050-1115) (1e Croisade)

    Templiers.netNé au milieu du XIe siècle, Pierre d'Archères, dit l'Ermite, probablement originaire d'Amiens, avait vraisemblablement déjà parcouru ce que le monde chrétien considérait comme la Terre sainte quand Urbain II lança son appel à la croisade le 27 novembre 1095 lors du concile de Clermont. Le motif du pape était que les Turcs qui avaient conquis Jérusalem sur les Arabes Abbassides en 1073, interdisaient désormais l'accès des Lieux saints aux pèlerins chrétiens.


    Parfois appelé Pierre le Petit, Pierre d'Achères ou Pierre d'Amiens, ascète, fondateur d'un monastère, croisé, et prédicateur dont l'influence fut considérable ; on le considère comme l'un des principaux instigateurs de la première croisade. On rapporte qu'il se rendit en Terre sainte vers 1093, avant toute croisade.

    Lorsque Urbain II proclama la croisade au concile de Clermont, en novembre 1095, Pierre commença à la prêcher. Il partit du centre de la France, du Berry, traversa la Champagne et descendit la vallée de la Meuse, puis se rendit à Cologne, qu'il atteignit en avril 1096. Son éloquence toucha des milliers de gens. Pierre quitta Cologne en mai, et sa troupe enthousiaste traversa l'Europe jusqu'à Constantinople où, à la fin juillet, d'autres contingents vinrent la renforcer. Les 5 et 6 août, les croisés avancèrent jusqu'à Nicomédie (aujourd'hui Izmit, Turquie).

    Incapable de maintenir la discipline, Pierre retourna bientôt à Constantinople pour demander l'aide de l'empereur byzantin Alexis Ier. En son absence, la plus grande partie de son armée fut anéantie par les Turcs (21 oct.). Il attendit à Constantinople que les expéditions des princes de l'Europe occidentale s'y soient enfin rassemblées (mai 1097) et les accompagna vers le sud-est à travers l'Anatolie.

    Jérusalem enfin atteinte, Pierre fut nommé aumônier de l'armée chrétienne au printemps de 1099. Il prononça un sermon sur le mont des Oliviers, peu avant la mise à sac de Jérusalem, en juillet, et il conduisit les processions en août. Il revint en Europe en 1100, devint prieur du monastère augustinien de Neufmoutier à Huy (Belgique), qu'il avait fondé, et y mourut.

      

     

    127 Pierre Raymond de Hautpoul (1e Croisade)
    Templiers.netPierre Raymond de Hautpoul, se distingua au siége d'Antioche, où Raymond, comte de Toulouse, le mit à la tête de l'avant-garde avec le vicomte de Castillon. Il fut l'un des soixante chevaliers qui défendirent un pont contre l'armée des Sarrazins, et il mourut de la peste en 1098. La maison d'Hautpoul porte encore: d'or, à deux fasces de gueules, accompagnées de six coqs de sable, la patte droite levée, crêtés et barbés de gueules.

      

     

    186 Pierre, archevêque de Lyon (1139) (1e Croisade)

    Templiers.netPierre, archevêque de Lyon, appartenait à une famille de Bourgogne, dont nous ignorons le nom. D'abord moine à Cluny, il devint successivement évêque de Viviers et archevêque de Lyon en 1131. En 1139, il fut envoyé en Syrie, comme légat apostolique, par le pape Innocent II, pour terminer les différends qui existaient entre Rodoalde, patriarche d'Antioche et son clergé. Il mourut au port d'Acre, le 29 mai de la même année. D'après M. Pericaud, sa mort devrait être attribuée au poison. Guillaume de Tyr, après avoir rapporté cet événement, s'exprime ainsi à son sujet : Erat vir vitae venerabilis, simplex ac timem Deum, longoevus et jam in senium vergens.
    (Guillaume de Tyr, 1. XV. - Obituarium Lugdunensis ecclesioe, 47. - Manuscrits de la Bibliothèque de Lyon, III, 170. - Morel de Voleine et de Charpin, Archevêché de Lyon, 38)
     

    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    181 Ponce Palatin (vers 1121) (1e Croisade)
    Templiers.netPonce Palatin se rendit à Jérusalem avec Guillaume le Chauve qui suit. Avant son départ, il engagea le quart qui lui appartenait dans la terre de Murevallel, au prieuré de Saint-Julien-de-Salt, en Donzy, moyennant la somme de 16 sous d'argent que lui remit le prieur André.

    Aubret a observé avec raison que les Palatin du Forez ne doivent pas être confondus avec les Palatin de Dio de la Dombes. Et, en effet, il résulte de plusieurs documents cités par de La Mure que les Palatin du Forez appartenaient à la famille forézienne de Lavieu.
    (Cartulaire de Savigny, charte 921. - Aubret, I, 309. - De La Mure, Histoire des ducs de Bourbon, III, 25. - Mazures de l'Isle-Barbe, 478)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    166 Pons de Roannais (1096) (1e Croisade)
    Templiers.netPons de Roannais, chevalier, fils de Dalmace Ier, seigneur de Roanne en Forez, suivit le comte Guillaume à la première Croisade, en 1096. Ce chevalier appartenait à une ancienne famille chevaleresque dont M. La Mure place le berceau à Saint-Maurice-sur-Loire et qui prit le nom de Roannais, quand elle eut acquis la ville de Roanne du comte de Forez, Gérard II, vers l'année 1020.
    D'argent, au lion de gueules, blason créé.

    Dès le commencement du XIe siècle, sa puissance s'était accrue au point que les principales seigneuries du Roannais étaient en sa possession : Crozet, Cordelle, Vernay et plus tard Saint-Haon-le-Châtel.

    Cette famille a fourni quatre chanoines-comtes à l'Eglise de Lyon. Sa descendance masculine s'éteignit à la fin du XIIIe siècle, époque où la seigneurie de Roanne passa aux de la Perrière et aux Chauderon.
    (Alphonse Coste, Histoire de la ville de Roanne, p. 64 à 86. - De La Mure, I, 92, 93, 108. - Notice sur la ville et l'arrondissement de Roanne, 8)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    169 Pons Rufus (1096) (1e Croisade)

    Templiers.netPons Rufus, chevalier, mourut à son retour de la Terre-Sainte, où il avait pris part à la délivrance de Jérusalem (cum rediret de liberatione Jérusalem). Il donna en mourant, à l'église collégiale de Saint-Paul de Lyon, une somme de cent sous et une bannière.
    D'argent, à 3 pals de gueules, à la bande d'azur chargée de 3 besants d'or sur le tout, blason non créé, blason non créé.

    La famille des Rufus ou Rufi était ancienne. Le 7 juin 1087, elle fit don à l'abbaye de Savigny de l'église et des dîmes de Duerne. Le château du Perron, à Oullins, lui appartenait au XIIe siècle. Jean Rufus, abbé d'Ainay, en 1213, fit bâtir le château de Vernaison, qui appartenait à son abbaye, et érigea le prieuré de Saint-Thomas-la-Garde, en Forez, pour dix-sept religieuses. Cette famille a donné aussi plusieurs chanoines à l'église de Lyon et notamment Robert Rufus, qui vivait en 1220, et qui donna à cette église, pour célébrer son anniversaire, 60 livres fortes sur sa maison du cloître et sur sa grange du Perron.
     

    (Guigue, Obituaire de Saint-Paul, 44. - Obituaire ecclesiae Lugdunensis. - Cartulaire de Savigny, charte 822. - Manuscrits de la Bibliothèque de Lyon, Catalogue Delandine, III, 228. - Perret de la Menue, Notice sur le château du Perron, 5 et 6. - P. Gras, Obituaire de Saint-Thomas-en-Forez, p. 44)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    115 Raimbaud Creton, seigneur d'Estourmel (1e Croisade)

    Templiers.netRaimbaud Creton, seigneur d'Estourmel, chevalier du Cambrésis, entra le premier dans Jérusalem, selon Orderic Vital. Un morceau du bois de la vraie Croix s'est transmis héréditairement, depuis le XIIe siècle jusqu'à nos jours, d'aîné en aîné, en souvenir de ce fait glorieux. Les descendants de Raimbaud Creton ont porté indifféremment les noms de Creton ou d'Estourmel jusqu'au XVIe siècle; mais depuis lors ce dernier a prévalu: Armes: de gueules, à la croix engreslée d'argent.

    Dans la chanson d'Antioche composée en alexandrins au XIIème siècle par le Père Richard et seul récit revêtu du caractère historique par les souvenirs d'un témoin oculaire "Les chrétiens venaient de livrer la fameuse bataille du pont d'Antioche où Reimbold avait signalé sa bravoure aux côtés de Godefroy de Bouillon et d'Enguerrand de Saint Pol. Ils mettaient tous leurs soins à ne laisser échapper aucun sarrasin qui fuyait à la nage dans les eaux qui baignent les murailles de la ville. Aucun des français n'osait traverser le cours d'eau rapide et profond, sachant que, du haut des remparts, une pluie de traits l'assaillirait.

    N'écoutant que son courage le chevalier Reimbold Creton sauta de son coursier, se débarrassa de son heaume, ne garda que son haubert, sa lance et son épée et se jeta à l'eau. Le courageux gagna le côté du pont opposé à celui où se reposaient les Turcs désarmés et les attaqua à l'improviste. A l'issue de ce fait d'armes, Reimbold fut accablé par les traits que les assiégés tiraient du haut des murs d'Antioche. des écuyers le ramenèrent sur le rivage et il reçut les soins des médecins sous la tente de Godefroy de Bouillon.

    Dans la suite de cette première croisade, Reimbold; guéri, ne démentit pas la haute idée qu'il avait donnée de son courage lors de la bataille d'Antioche.

    Les historiens sont unanimes à faire son éloge lors de la conquête de Jérusalem, le 15 juillet 1099. Ils présentent le Seigneur Reimbold Creton comme l'héroïque soldat de la Croix à la bannière de soie blanche qui, le premier monta à l'assaut des murailles pour repousser l'ennemi et entrer en ville sainte. Pour immortaliser cet exploit, Godefroy de Bouillon inscrivit sur l'étendard "Vaillant sur la crête". Pour reconnaitre et immortaliser la façon dont il l'avait vu monter le premier sur la crête de la ville, le roi offrit au vaillant chevalier un éclat de la vraie croix enchâssé dans un reliquaire d'argent. Cette sainte relique est conservée précieusement par ses descendants. Madame Elisabeth d'Estourmel est venue plusieurs fois la présenter à la population d'Estourmel.

    Reimbol revint dans son château d'Estourmel en 1105.

    En 1536, Jean III d'Estourmel est un des défenseurs de Péronne lors du siège de la ville. Une place porte encore aujourd'hui son nom. C'est lui qui a fait édifier le gisant de ses parents, Gilles et Elayne.

      

    96 Raimbaud III comte d'Orange (1e Croisade)
    Templiers.netComte d'Orange, commandait un corps de croisés au siége d'Antioche, et entra l'un des premiers dans Jérusalem. Il portait: d'or, au cor d'azur, lié, enguiché et virolé de gueules.

      

     

    129 Raoul seigneur d'Escorailles ou de Scoraille (1e Croisade)
    Templiers.netRaoul seigneur d'Escorailles ou de Scoraille, et Guy, son frère, firent le voyage de Jérusalem en 1096; ce fait est consigné dans les preuves de cour de cette famille, qui porte: d'azur, à trois bandes d'or.

      

     

    138 Raoul, seigneur de Beaugency (1e Croisade)
    Templiers.netRaoul, seigneur de Beaugency, se signala au siége d'Antioche. Le P. Anselme parle aussi de Simon II de Beaugency, qui se croisa en 1248. Armes: échiqueté d'or et d'azur, à la fasce de gueules.

      

     

    104 Raymond Bertrand, seigneur de l'Isle-Jourdain (1e Croisade)
    Templiers.netRaymond Bertrand, seigneur de l'Isle-Jourdain, l'un des plus grands vassaux du comte de Toulouse, l'accompagné en Terre-Sainte. D. Vaissète donne aux seigneurs de l'Isle-Jourdain les mêmes armes qu'aux comtes de Toulouse: de gueules, à la croix cléchées, vidée et pommetée d'or.

      

     

    47 Raymond du Puy (1e Croisade)
    Templiers.netgentilhomme dauphinois, qui avait succédé à Gérard de Martigues comme recteur de l'hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem (voyez nº 7), fut le premier qui prit le titre de grand-maître de l'ordre. Il portait: écartelé, aux 1 et 4 de la religion, aux 2 et 3 d'or, au lion de gueules, qui est du Puy.

      

      

     

    46 Raymond I vicomte de Turenne (1e Croisade)
    Templiers.netvicomte de Turenne, est cité par D. Vaissète au nombre des 60 chevaliers qui défendirent un pont contre une armée de Sarrazins au siége d'Antioche. L'année suivante, à la tête de 14 chevaliers, il s'empara d'un troupeau qu'escortaient 60 Sarrazins. Raymond II mourut au siége d'Acre en 1190; Raymond IV, se trouva au siége de Damiette, et Raymond VI suivit saint Louis en égypte. Armes: coticé d'or et de gueules.

      

      

     

    20 Raymond IV comte de Toulouse (1e Croisade)

    Templiers.netcomte de Toulouse, prit la croix au concile de Clermont et partit à la tête de ses plus puissants vassaux. Il mourut, en 1105, au siége de Tripoli. Armes: de gueules, à la croix cléchée, vidée et pommetée d'or.

    Fils cadet de Pons, comte de Toulouse, comte de Rouergue (1066) puis comte de Toulouse (1088), son frère aîné, le comte Guillaume, lui ayant cédé son comté avant de partir en pèlerinage pour la Terre sainte, Raymond de Saint-Gilles marqua très tôt son goût pour les grandes entreprises, et sa foi très vive, servie par un tempérament enthousiaste, le poussa d'abord à participer aux combats de la Reconquête espagnole (1087). Peut-être fut-il aussi, comme son frère, pèlerin en Terre sainte. Choisi par le pape Urbain II comme chef militaire de la Première Croisade (1095), il sacrifia délibérément, en partant pour l'Orient et en y demeurant, une position politique et sociale - c'était le plus grand seigneur de la France méridionale - dont il ne retrouva pas l'équivalent.

    Son comportement souvent fantasque nuisit à son autorité, tout de suite battue en brèche par les autres croisés. Ses ambitions furent déçues lorsque les barons choisirent Godefroi de Bouillon pour gouverner Jérusalem, et la masse des croisés ne voulut pas le suivre dans une politique incertaine de coopération avec Byzance. Ayant reçu de l'empereur Alexis Comnène la direction des croisades de renfort, qui auraient à la fois consolidé l'oeuvre des Francs et les droits de Byzance, Raymond fut responsable de leur désastreuse disparition en Asie Mineure. Alors que tous les autres barons de la croisade étaient depuis longtemps dotés ou repartis pour l'Occident, Raymond de Saint-Gilles finit par jeter son dévolu sur Tripoli, dont il occupa les abords (Tortose en 1102, Mont-Pèlerin en 1103) et put instituer le blocus. Il mourut en vue de la ville, qui ne devait être prise que quatre ans plus tard et dont ses successeurs devaient faire la capitale d'un comté.

    Raymond IV de Saint-Gilles
    Le puissant Comte de Toulouse, Raymond IV de Saint-Gilles fut, à Clermont, l'un des premiers à prendre la Croix. Il partit vers la fin d'octobre 1096, amenant sous sa bannière les principaux nobles ou gentilhomme du Midi. Parmi ceux du Quercy, on remarquait Raymond IV vicomte de Turenne, Géraud de Gourdon, Raymond l'Espère, plusieurs chevaliers des maisons de Castelnau-Bretenoux, de Thémines, de Cardaillac, de Béduer, de Saint-Cirq-Lapopie, de Cabrerets, de Luzech, de Pestillac, de Castelnau-Montratier, de Montpezat, chacun, à la tête d'un certain nombre de vassaux.

    On sait que pour mieux se reconnaître au milieu de la multitude des Croisés, les nobles placèrent sur leurs armures certains signes qui furent l'origine des armoiries; le Comte de Toulouse choisit une croix percée à jour; le Vicomte de Turenne un chevalier armé de pied en cap; les Barase, de Réduer, un lion et un taureau, ceux de Gramat deux lions et deux châteaux; les seigneurs de Cardaillac, un lion d'argent; le Seigneur de Thémines, deux chèvres...

    L'armée du comte de Toulouse traversa les Alpes, la Dalmatie, la Thrace et par Constantinople gagna l'Asie-mineure; elle se distingua à la prise de Nicée, aux sièges d'Antioche et de Jérusalem. Lorsqu'après la prise de cette dernière ville, les chefs de la Croisade voulurent choisir un roi, Raymond IV obtint presque tous les suffrages, mais il refusa la couronne qui fut donnée à Godefroy de Bouillon (1099).

    La plupart des seigneurs qui n'avaient pas trouvé la mort en Orient rentrèrent dans leurs domaines, mais pendant quelques années les expéditions de nouveaux Croisés furent continuelles : en 1108, Bertrand qui avait succédé à son père Raymond IV comme Comte de Toulouse, accompagne de l'évêque de Cahors, Géraud III, de Dieudonné de Barasc, seigneur de Béduer, de Hugues de Castelnau-Bretenoux, de Géraud de Gourdon, gagna la Palestine par mer. Comme son père, le Comte Bernard mourut en Orient. L'évêque Géraud rentra vers 1113, rapportant, dit-on, la célèbre relique connue sous le nom de Sainte-Coiffe.

    L'enthousiasme qu'avait suscité la première Croisade tomba rapidement ; à peine trouve-t-on quelques seigneurs quercynois dans les expéditions suivantes. Le vicomte de Turenne et quelques-uns de ses vassaux dont Mafre de Castelnau-Bretenoux, accompagnèrent Philippe-Auguste à la 3e Croisade ; le vicomte mourut au siège de Saint-Jean-d'Acre en 1253 ; un autre vicomte de Turenne, Raymond VI, alla rejoindre en Palestine le roi Saint-Louis avec trente chevaliers.

    La guerre des Albigeois détourna des expéditions lointaines beaucoup de ceux que la foi ou le lucre poussaient aux aventures, et, après cette malheureuse guerre, des hérétiques convertis, à peu prés seuls, iront encore guerroyer dans l'empire latin de Constantinople.
    Sources : L. Saint-Marty. Histoire populaire du Quercy. Des origines à 1800. Cahors 1920

      

     

    45 Raymond Pelet de Narbonne (1e Croisade)
    Templiers.netdit le Croisé, vicomte de Narbonne, accompagna le comte de Toulouse à la croisade de 1096 et s'empara de Tortose en Phénicie. Armes: de gueules.

      

     

    120 Renaud de Pons et Pierre (1e Croisade)
    Templiers.netRenaud de Pons et Pierre, son frère, tous deux seigneurs de grande noblesse, dit le chroniqueur Raymond d'Agiles, partirent pour la première croisade, et furent massacrés par les Grecs à Durazzo. On retrouve d'autres seigneurs de Pons à la croisade de 1147, et à celles de 1191 et de 1248. La maison des sires de Pons, qui s'est éteinte de nos jours, portait: d'argent, à la fasce bandée d'or et de gueules.

      

     

    36 Renaud et Etienne comtes de Bourgogne (1e Croisade)
    Templiers.netdit Tête-Hardie, comtes de Bourgogne, cités avec honneur par les historiens de la première croisade, où ils moururent l'un et l'autre, portaient : d'azur, semé de billettes d'or, au lion du même.

      

     

    167 Robert d'Anse (1096) (1e Croisade)
    Templiers.netRobert d'Anse fut l'un des chevaliers qui suivirent Bohémond, prince de Tarente, à la croisade, au mois de décembre

    1096. A la bataille de Dorylée (juillet 1097), il est désigné par les chroniqueurs comme faisant partie du corps d'armée de Bohémond et de Tancrède, qui formait l'aile gauche de l'armée chrétienne. Après l'occupation de Mamistra, nous le retrouvons encore au nombre de ceux qui furent faits prisonniers par Baudoin, comte de Flandre, dans le combat que ce dernier eut à livrer contre les troupes de Tancrède. Mais à compter de ce moment, il n'est plus fait aucune mention de ce chevalier.
    (Bongars. - Robert le Moine. - Peyré, Histoire de la première Croisade, 1, 174, 351, 400, II, 504, 518. - Guichenon, Histoire de Dombes (2e édition, note de M. Guigue) II, 112. - Roger, La Noblesse de France aux Croisades, 167)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    175 Robert Damas (1106) (1e Croisade)
    Templiers.netRobert Damas, fils de Dalmace, sire de Cousan en Forez, et tige de la branche de Vandenesse, se croisa en 1106. La même année, au moment de son départ pour la Terre-Sainte, il fit donation au monastère de Cluny, pour le salut de son âme, en présence de Lobita, sa femme, d'Anselme de Sernur, chevalier, et d'autres personnes qualifiées, dés domaines (mansi) de Colonges et de Pommiers et du moulin de Vandenesse. Une autre charte de Pabbaye de Cluny nous apprend que Robert Damas vivait encore en 1130.

    Les fables, que l'on a débitées sur l'origine de la famille de Damas, et notamment celle qui lui donne pour auteur un soudan de Damas, amené en France par Hugues de Bourgogne, ne souffrent pas le plus léger examen. Il suffit, en effet, d'ouvrir nos cartulaires pour s'assurer que les Damas sont originaires du Forez, où ils étaient déjà puissants dès le milieu du XIe siècle.

    Cette famille a possédé dans le Forez : Cousan, Sauvain, Boën, Durbise, Saint-Héand, les deux Chalain, une partie de Roanne, Saint-Rirand, et dans le Lyonnais, la seigneurie de Rontalon.
    (Galeries de Versailles, I, 324. - Roger, 174, 373. - P. Gras, Les Sires de Cousan, dans la Revue forézienne, I, 213. - Guichenon, Histoire de Dombes, 2e édition, II, 164. - Manuscrits de la Bibliothèque de Lyon, nº 888. - Annuaire de la Société de l'histoire de France, 151. - Lackesnaye des Bois. V, 463. - P. Anselme)
    Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais, aux croisades, par M. A. Vachez - De la Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, année 1874-1878. Lyon Auguste Brun librairie de la Société Littéraire, 1876.

      

     

    114 Robert de Nevers, dit le Bourguignon (1e Croisade)
    Templiers.netRobert de Nevers, dit le Bourguignon, tige de la maison de Craon, mourut en Palestine vers l'an 1098. Robert de Craon, son petit-fils, fut le second grand-maître du Temple. Plusieurs autres membres de la même maison figurèrent aux croisades. Armes: losangé d'or et de gueules.

      

     

    141 Robert du Vieux-Pont (1e Croisade)
    Templiers.netRobert du Vieux-Pont, d'une famille normande des environs de Lisieux, s'attacha à la fortune de Tancrède. Ses armes étaient, selon le P. Goussencourt, d'argent, semé d'annelets de gueules.

    La bataille du champ du sang

      

     

    30 Robert duc de Normandie (1e Croisade)
    Templiers.netRobert II Courteheuse, 8e Duc de Normandie, fils de Guillaume le Conquérant, frère de Guillaume-le-Roux, roi d'Angleterre.

    Les ducs de Normandie portaient: de gueules, à deux léopards d'or.


    Voir la liste des Normands qui ont participés à la première croisade, dont le seigneur de Méautis : Guillaume de Méautis

      

     

    31 Robert II comte de Flandre (1e Croisade)
    Templiers.netcomte de Flandre, se signala devant Antioche, Jérusalem et Ascalon; il revint en 1100 dans ses états. Armes: d'or, au lion de sable, armé et lampassé de gueules.

      

     

    108 Roger de Choiseul, en Bassigny (1e Croisade)
    Templiers.netRoger de Choiseul, en Bassigny, est également cité par le P. Anselme comme ayant été en Palestine. La maison, aujourd'hui ducale, à laquelle il appartenait porte : d'azur, à la croix d'or, cantonnée de 18 billettes de même.

      

     

    41 Roger I comte de Foix (1e Croisade)
    Templiers.netcomte de Foix, mourut en Palestine en 1098. Raymond-Roger, un de ses successeurs, prit part à la troisième croisade. Les comtes de Foix portaient: d'or, à trois pals de gueules.

      

     

    93 Rotrou II comte du Perche (1e Croisade)
    Templiers.netRotrou II, comte du Perche, seigneur de Mortagne et premier comte du Perche, il fut l?un des seigneurs qui suivirent à Jérusalem Robert, duc de Normandie, en 1096. Il descendait en droite ligne des comtes d?Alençon de la maison de Belesme. Au siège d?Antioche, Rotrou commandait un des corps de l?armée chrétienne, et il signala son courage en diverses occasions. Il rentra dans sa patrie en 1100. Rotrou III, son successeur, se croisa aussi en 1190 avec son fils Geoffroy III, et mourut au siège d?Acre l?année suivante. Etienne du Perche, cinquième fils de Rotrou III, prit la croix en 1200 avec les conquérants de Constantinople, alla en Syrie en 1203, et se rendit en 1204 à la cour de l?empereur Baudouin, qui lui donna le duché de Philadelphie. Il fut tué à la bataille d?Andrinople le 24 avril 1205. Les comtes du Perche portaient d?argent, à deux chevrons de gueules.

    Sources : Versailles, Salles des Croisades ? CH. Gavard Editeur rue du Marché Saint-Honoré Paris IV

      

     

    99 Etienne et Pierre de Salviac (1e Croisade)
    Templiers.netSe croisèrent en 1096, moururent tous deux peu de temps après leur retour en France, et furent inhumés dans un même tombeau, dont l'épitaphe, gravée au XVe siècle, leur donne le nom de Salviac et de Viel-Castel; ce qui accrédita la tradition d'une communauté d'origine entre les deux maisons. Un jugement de maintenue au siècle dernier admit ce fait comme authentique. La maison de Viel-Castel en Quercy porte les armes qu'on donne ici aux Salviac: de gueules, au château d'or, sommé de trois tours du même.

      

     

    201 Cardaillac (de) (1e Croisade)
    Templiers.netCardaillac (de)
    Barons et marquis de Cardaillac ; comtes de Bioule, Saint-Cirq-la-Popie, la Capelle-Marival, Themines, Varayre, Brengues; seigneurs du Cluzel, la Ramière, Saujac, Saint-Sernin-du-Causse, Saint-Cernin (d'Auvergne), Rudelle, Labathude, Cabrerets, Montsalès, Sérignac, Foissac, Montbrun, Fourques, Ligoussou, Genoullac, Privazac, Caulin, Aujols, Bach, Concots, Grèzes, Marsa, Saint-Jory, la Roques, Cadrieu, Camboulan, etc ; seigneurs des châteaux de Maleville, Saint-Cirq, Concots, Aujols, Biars, Saint-Michel-de-Vayrols, Etampes, Siorac, Esclauzels ; co-seigneurs de Camboulit, Corn, Falguières, Curemonte, Végène, Aynac, et des châteaux de Mirabel, Belcastel, Peyrusse, Salvagnac, le Breuil, Marsac, Nozières, etc.

    Aux archives du Lot : folio 146, se trouve un extrait d'un manuscrit intitulé : «  Noms et surnoms, avec les armoiries des nobles qui se croisèrent pour aller oultre-mer contre les Sarrazins, l'an 1096  », ledit extrait contenant les noms des nobles du Quercy ayant fait partie de cette Croisade.

    On y voit : Le sire de Cardaillac : d'azur à un lion d'argent rampant, onglé et couronné d'or.

    L'autre seigneur de Cardaillac : d'azur, à un lion d'argent rampant, à une bordure besantée d'or. Ce serait-là les armes primitives des Cardaillac du Quercy.

    De gueules, au lion d'argent, armé, lampassé et couronné d'or ; à l'orle de treize besants d'argent.
    (Salle des Croisades, à Versailles)

    Supports : deux griffons au naturel.
    Cimier : un demi-vol issant d'argent.
    Devise : Toto noscuntur in orbe.
    Légende : Igneus est nobis vigor et regalis origo.
    Cri : Cardaillac !
    Sources : L. Saint-Marty. Histoire populaire du Quercy. Des origines à 1800. Cahors 1920

    Le seigneur de Cardaillac.
    L'Abbé de Foulhiac, dans ses Chroniques du Quercy, dit qu'un chevalier de Cardaillac combattit à la première croisade.
    Armoiries : De gueules, au lion d'argent, armé, lampassé et couronné d'or.
    Sources : M. L'Abbé Migne. Dictionnaire de numismatique et de sigillographies religieuses. Paris 1852

      

     

    23 Tancrède de Hauteville ou d'Antioche (mort en 1112) (1e Croisade)
    Templiers.netPetit-fils du baron normand Robert Guiscard, fondateur de la grande principauté sicilienne. Tancrède prit, avec son oncle Bohémond Ier, une part active à la première Croisade (1096) où, dans la plus pure tradition des Normands de Sicile, il se montra l'adversaire résolu de l'empereur byzantin, qui revendiquait la souveraineté des terres reconquises sur l'Islam. Evincé de Jérusalem au profit de Godefroi de Bouillon, il tenta de se tailler une seigneurie en Galilée et s'empara de Tibériade. Capitaine énergique et combattant redoutable, Tancrède se vit confier la principauté d'Antioche où les barons ne pouvaient s'accommoder, à la mort de Bohémond Ier, du gouvernement d'un enfant, le jeune Bohémond II. Bohémond Ier avait d'ailleurs confié lui-même le gouvernement d'Antioche à son neveu dès son départ pour l'Europe en 1104.

    Tancrède peut être considéré comme le véritable fondateur de la principauté d'Antioche, où il restaura l'autorité, compromise par les maladresses militaires et politiques de Bohémond Ier. Il assura aussi la sécurité de la ville et de ses relations économiques en prenant définitivement le port de Lattaquié en 1108 après plusieurs passes d'armes avec les Byzantins. Enfin, en 1110, il occupa, entre Tortose et Homs, une forteresse musulmane sur laquelle fut établi l'énorme ouvrage fortifié que l'on appela le krak des Chevaliers.

      

     

    100 Thomas de Marle sire de Coucy (1e Croisade)
    Templiers.netThomas de Marle, sire de Coucy, se signala aux siéges de Nicée et de Jérusalem. Son fils, Enguerrand, mourut à la seconde croisade. Raoul de Coucy fut tué au siége d'Acre; un autre Raoul, à la Massoure. Enguerrand VII, sire de Coucy, dernier mâle de sa maison, fait prisonnier à Nicopolis en 1396, mourut l'année suivante en Bithynie. Armes: fascé de vair et de gueules.

      

     

    25 Urbain II, Odon de Lagny ou Eudes de Châtillon (1042 env.-1099) pape (1088-1099) (1e Croisade)

    Templiers.netFrançais d'origine, issu de la noblesse champenoise, Eudes de Châtillon, qui devint pape sous le nom d'Urbain II, fut d'abord élève aux écoles de Reims dirigées par l'écolâtre Bruno, qui devait par la suite fonder la Grande Chartreuse. Après avoir été pendant quelques années clerc séculier, Eudes se fit moine à Cluny et il y devint prieur. En 1078, Grégoire VII le nomma cardinal évêque d'Ostie. En mars 1088, à la mort de Victor III, il fut élu pape.

    Il incomba à Urbain II de poursuivre la réforme grégorienne en un moment où l'intransigeance de Grégoire VII et la hardiesse de Henri IV avaient conduit l'Eglise romaine à une impasse. Entièrement d'accord avec les thèses de son illustre prédécesseur, et décidé à accroître le prestige moral de la papauté, il sut agir avec prudence et habileté. Après quelques années de sage patience, il renouvela les décrets contre la simonie, le concubinage des clercs et l'investiture laïque (concile de Plaisance en 1094, de Clermont en 1095). Il parvint à gagner à sa cause de nombreuses sympathies en Italie, en France, en Espagne, en Angleterre et jusque dans le clergé germanique, mais il évita de heurter trop directement l'empereur, lequel se trouvait d'ailleurs en position de faiblesse par suite de querelles princières en Allemagne. Par-dessus tout, il lança en 1095, au concile de Clermont, un appel à la croisade pour permettre à la chrétienté de récupérer les Lieux saints et pour associer tous les chevaliers d'Occident à cette grandiose entreprise religieuse et politique. Il organisa cette première croisade, dont il fut officiellement le chef - il y fut représenté par un légat - et qui aboutit à la prise de Jérusalem en 1099.

      

      

    SOURCES . http://www.templiers.net/personnages-croisades/

      

      

     

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    La terrible et merveilleuse vie de Robert le Diable

       

    Cy commence la terrible & merveilleuse vie de Robert le diable, lequel

    aprés fust nommé l'homme Dieu.


     

     

     

    Au commencement de Chascune oeuvre invoque l'ayde de nostre seigneur ainsi que boece de consolation: sans laquelle nulle autre chose ne peult bien estre commencee moyenné ne terminee: mais pource que nous autres pecheurs ne pouons riens ouyr ne obtenir de dieu que premierement il ne passe par les mains de la vierge Marie, ainsi que dit monseigneur Sainct Augustin.

      

    Et aussi car l'histoire cy aprés escripte: laquelle j'entens narrer a esté par le merite de la vierge Marie miraculeusement conduicte: ainsi que plus a plain par la Lecteure d'icelle pourrez cognoistre. Afin que a icelle plaise impetrer enver dieu le createur que je pauvre & simple entendement puisse ceste presente histoire decreter & reciter au proffit & salut de ceulx qui icelle liront.

      

    Au commencement de ce present traicté je veulx a icelle dame de grace presenter la salutation angelicque que l'ange Gabriel luy presenta du ciel en terre. C'est ave maria priant & supliant a tous ceulx qui d'icy en avant lirons ce present livre qu'ainsi le facent pour mieulx entendre & pour mieulx retenir les grands enseignemens & bons exemples en ce dit livre contenus.

      

    Tout homme qui a sens: raison: & entendement s'il cognoist qu'il soit en peché mortel: de celuy peché se doit repentir & demander pardon a Dieu ou autrement le diable au lien duquel il est lyé le menera a perpetuelle damnation de laquelle jamais ne sera rachepté, mais il sera en enfer eternellement tourmenté avecques les damnez Et se le pecheur prent cognoissance de son peché & d'iceluy aye repentance & pardon en la gloire de Paradis ainsi que i a long temps advint a iceluy duquel vous orrez tantost en iceluy livre parler.

     

    La declaration du nom de Robert le diable.

     

    Il est vray qu'en la cité de rouen au pays de normandie nasquit un enfant lequel fut nommé Robert le diable: qui est un nom fort terrible & espouentable: mais la cause pourquoy il fut ainsi nommé je la vous vueil declarer. En celuy temps y avoit un noble duc en Normandie: vaillant, sage & chevaleureux doux & aussi courtoys a merveilles: lequel craignoit & aymoit dieu de bon cueur: & si faisoit faire bonne & droicte justice a un chascun: hardy: Preux, puissant & plaisant a Dieu & au monde, lequel Duc estoit appellé Hubert de ses beaulx faitz & vaillances en plusieurs cronicques anciennes est faicte mention. Tant avoit de biens & de vertu en luy que a les racompter seroit chose trop longue & quasi impossible.

      

    Or advint que un jour de Noel celuy Duc tint court ouverte a Vernon sur seine: a laquelle vindrent tous les nobles Barons & chevaliers de la duché de normandie. Et pource que le duc Hubert n'estoit point encores marié les nobles barons du pays qui la estoient luy prierent que ce fut son plaisir de se marier a fin qu'il augmentast sa lignee: & aussi qu'il eust successeur aprés luy. Ausquelz barons le duc voulant obtemperer a leurs prieres respondit & dit que ce qu'il leur plaisoit il feroit mais tant y a qu'il ne pouoit trouver femme ce que a luy apartient car de prendre femme de plus hault lieu que je ne suis a moy n'apartient & aussi de moy abaisser je feroye honte a tout mon lignage, parquoy me semble soubz vostre correction qu'il vault mieulx demourer ainsi que faire chose que a moy n'apartienne, de laquelle chose me porrois repentir lesquelles choses ouyes par les barons qui la estoient le plus ancien se leva & dist. Seigneur Duc vous avez parlé sagement: mais se vous me voulez croire je vous diray chose dont serez joyeux. Parlez dit le Duc.

      

    Sire dit le baron: le Duc de Bourgongne a une belle fille: sage, honneste & benigne: qui est chose informee a vostre estat & au moyen de ce pourrez acroistre vostre honneur & puissance: & si aurez alliance a plusieurs haulx & puissans hommes se vostre plaisir estoit de la faire demander: je suis seur que vous l'auriez voluntiers & ne vous la reffusera len point. Adonc respondit le duc que cela luy plaisoit bien & que c'estoit sagement parlé au baron. Adonc sans plus attendre le duc fist demander la damoyselle, laquelle par le duc de Bourgongne son pere luy fut octroyee, & furent faictes les nopces triumphantes.

     

    Comme aprés que le Duc de Normandie eut espousé la fille du duc de Bourgongne l'emmena triumphamment a rouen.

     

    Aprés que le duc eust espousé la damoyselle, il l'emmena en la cité de Rouen acompagnee de plusieurs Barons & chevaliers, Dames & Damoyselles. Tant du pays de Bourgongne que d'ailleurs: en laquelle cité de rouen fut receue a tresgrand triumphe & magnificence, & fust faicte chere plantureuse entre Bourguignons & Normans qui la estoyent, desquelles choses a cause de briefveté et me tais: pour plustost venir au principal de ma matiere.

     

    Le Duc & la duchesse vesquirent long temps ensemble, sans pouoir engendrer enfant jusques a dixsept ans par leur faulte, pour ce qu'il ne plaisoit pas a dieu estre fait car aucunesfois c'est grand profit a L'homme et a la femme, de non avoir enfant. Et seroit plus profitable aux peres et aux meres, de n'avoir jamais engendrez ne conceu: que par faulte de doctrine et enseignement de Parens enfans estre damnez. Pourquoy je dy que L'homme ne doibt demander a Dieu sinon ce qu'il luy plaist & qui est necessaire au proffit de l'ame.

      

    Comme le Duc et la Duchesse feussent gens devotz craignans et aymans Dieu: souventesfoys en oraison confessez et repentans de leurs pechez: grands ausmoniers et faisant grand secours a pauvres gens, doulx humains & begnins au monde & tant misericordieux & tant charitables aux pauvres: que c'estoit chose merveilleuse, tant que tous biens et toutes vertus en eulx habonderent Quand il advenoit que le Duc vouloit habiter avec la duchesse sa femme, il faisoit priere a Dieu: qu'il luy pleust donner & envoyer lignee & enfans: par lesquelz Dieu peust estre servy & honnoré, & aussi pour prendre plaisir & soulas. Mais pour oraison ne pour prieres que ilz sceussent faire ne pouoient avoir nulz enfans.

     

    Comme le Duc en venant de l'esbat se complaignoit a la duchesse de ce qu'ilz ne pouoient avoir enfant.

     

    Advint un jour que le Duc & la Duchesse venoient de l'esbat. Le Duc luy dit Dame, il nous va mal: car nous ne pouons avoir nulz enfans. Celuy qui nous assembla fist grand peché. et si a un autre fussiez donnee, je croy que eussiez portez enfans: & aussi se j'eusse eu une autre femme, je croy que j'eusse engendré enfans: comme je puis bien faire: que je suis mal fortuné. Mais non pourtant si n'auray je jour de ma vie charnelle compagnie de femme que de vous je vous asseure. Et quand la duchesse eut ouy ce que le duc avoit dit elle dit Sire Duc il nous fault prendre en gré puis qu'il plaist a Dieu: et avoir patience en toutes choses.

     

    Comme Robert le diable fut engendré. Et comme sa mere le donna au diable a son concepvement.

     

    Advint un jour que le duc alla a la chasse: courroucé & quasi comme enragé de dueil, & a soy mesmes se complaignoit et disoit je voys plusieurs notables Dames lesquelles ont plusieurs beaux enfans auquelz elles prengnent plaisir & soulas: je cognois bien maintenant que dieu me hayt: A quoy tient il que je ne le regnie & toute sa puissance: car trop me fait le cueur dolent cest que je ne puis nul enfant avoir. Le duc fist une grande folie de dire telles parolles, car jamais ne dit parolle dequoy tant se repentist ne qui si cher luy coutast, car le diable qui est tousjours prest a decepvoir le genre humain tempta le duc & luy troubla l'entendement tellement que quand il fut retourné en son palays il trouva la duchesse laquelle semblablement estoit courroucee, & lors l'acolla et baisa, et du surplus je n'en dis rien, mais lors le duc fist sa priere a Dieu que a celle heure luy pleust qu'il engendrast un enfant duquel il fust honoré & servy & qu'il donnast grace qu'il luy pleust faire chose qui a dieu fust agreable & qu'il fust a son service.

      

    Adonc la dame qui estoit courroucee dit, mais soit au diable puis que dieu n'y a puissance: car ce je conçoy aujourd'huy enfant au diable soit il donné et de cy & desja luy donne de bonne volunté. Or advint que sur ce point le duc qui du diable fut tempté engendra un enfant lequel fist plusieurs maulx en sa vie: & destruisit maintes gens ainsi que verrez cy aprés, car il estoit enclin a tous vices maulx & delitz: mais toutesfois a la fin il se corrigea & convertit si qu'il paya amende salutaire de ses forfaitz a Dieu, et a la fin il fut sauvé comme dit L'escripture.

     

    Comme robert le diable fut né et de la grand douleur que sa mere eut a l'enfantement.

     

    La Duchesse comme dit est devant grosse de l'enfant Robert & le porta son Terme ainsi que femmes ont a coustume de porter leurs enfans combien qu'elle l'eust ja donné au diable, et est a sçavoir que la duchesse en grand angoisse peine et douleur enfante son enfant: car a la peine de l'enfantement demoura l'espace d'un moys ou plus, et se n'eust esté les bonnes prieres, jeusnes, aumosnes que faisoit chascun jour le duc pour la pitié de la duchesse a laquelle il veoit tant de travail endurer, la Duchesse ne fut point delivree de son enfant ainsi que len tient estre vray, ains a l'enfantement fut comme morte. Plusieurs haultes Dames et Damoyselles lesquelles a l'enfantement de la Duchesse que estoient esbahies de la peine qu'elles veoient souffrir et endurer a la duchesse, car elles cuidoient bien qu'elle fust au dernier de ses jours.

     

    Des terribles signes qui furent ouys et veuz au naissement de Robert le diable.

     

    Et quand l'enfant duquel je parle fut né il estoit de horrible stature et lors sourdit une nuee, ainsi que dient les cronicques si obscure qu'il sembloit qu'il deust venir nuict et commença a tonner et esclairer tellement que il sembloit que le ciel fust ouvert & le feu parmy la maison. Les quatre vens aussi furent mis sus par telle maniere que la maison trembloit si fort que une partie tomba par terre. Les seigneurs dames et Damoiselles qui la estoient pensoient bien alors prendre fin veu les terribles tempestes & vens que lors couroient.

      

    Ainsi que Dieu voulut le temps s'apaisa & fut serain et doulx: adonc on porta baptiser l'enfant qui fut nommé Robert, car chascun qui l'enfant veoit s'esmerveilloit de ce que il estoit si grand & si bien fourny: car a le veoir on eust juré qu'il eust eu un an antier il estoit nourry quasi a demy et en portant & raportant ledit enfant a l'eglise il ne cessoit de plorer & tantost les dentz luy saillirent desquelles il mordoit les nourrices qui l'alaictoient tellement que nulle femme ne le vouloit plus alaicter, et fut force que on luy baillast a boire par un Bubert qu'on luy mettoit en la bouche, et avant qu'il eust un an antier il alloit & parloit aussi bien que font les autres enfans a cinq ans: tant plus croissoit: tant plus se delectoit a mal faire: car depuis qu'il sceut aller tout seul il n'estoit homme ne femme quil le peust tenir.

      

    Et quand il trouvoit les autres petis enfans il les batoit et frapoit et leur jettoit pierres et frapoit de gros bastons et quelque part qu'il fust il ne cessoit de mal faire. Il commença bien jeune a mener mauvaise vie: il rompoit les bras a l'un les jambes a l'autre. Les Barons qui ce veoient desoient que ce estoit jeu: et prenoient plaisir a ce que l'enfant faisoit: dont puis aprés en furent courroucez.

     

    Comme les enfans tous d'un commun accord le nommerent Robert le diable.

     

    Puis peu de temps l'enfant devint grand en corsage et aussi en tresmauvais et despiteux courage: lon dit communement que mauvaise Herbe croist: plus voluntiers que la bonne: Tousjours alloit parmy les Rues heurtant l'un et frappant l'autre: et pareillement tout ce qu'il rencontroit comme s'il fust enragé ou hors du sens: nul ne s'osoit trouver devant luy: aucunesfois les enfans s'assembloient tous ensemble contre luy et le batoient: et quand ilz le veoient venir les uns disoient.

      

    Voyez cy venir robert le diable et s'enfuyoient devant luy ainsi que le diable fait devant l'eaue beniste. Et pource que il estoit mauvais les enfans qui avec luy conversoient le nommoient tous d'un accord robert le diable & tellement fut divulgué par tout le Pays que depuis ce nom ne luy fut mué ne jamais ne sera tant que le monde durera. Quand l'enfant eut environ six a sept ans, le duc voyant les manieres de son filz l'appella et luy dit. Mon filz il est temps que tu ayes maistre pour t'aprendre & instruire, et pour te mener a l'escolle: car tu es ja assez grand pour aprendre tous honneur et pour suivre bonne meurs et aprendre a lyre et a escripre, et de fait le duc luy bailla un maistre a fin que par luy fust nourry et gouverné.

     

    Comme Robert le diable tua son maistre

     

    Nous trouvons que le maistre voulut corriger robert pour le retraire des maux que il faisoit: mais Robert tira son cousteau duquel il frapa son maistre tel coup par le ventre que il luy fist yssir les boyaux tellement qu'il en mourut: puis dit Robert a son maistre en luy jettant son livre par despit. Voila vostre science jamais prebstre ne clerc ne sera mon maistre, je le vous ay bien fait a cognoistre: & onc depuis ne fut maistre si hardy qui osast entreprendre de l'instruire & chastier: mais il fut force de le laisser tel que il estoit, a tout mal faire se deduisoit & de bien faire ne luy chaloit il desprisoit Dieu et nostre mere saincte eglise, en luy n'avoit raison ne mesure: et estoit enclin a tous vice, car quand il alloit a l'eglise & il veoit que les prebstres et clercz vouloient chanter il avoit des cendres, pouldres et autres ordures que il jectoit en leur bouche par grand trahison et derision de Dieu: il s'appliquoit a tout mal faire, quand il veoit aucun a l'eglise Dieu prier il le frapoit par derriere, chascun le maudissoit pour les horribles maulx qu'il faisoit, & le duc voyant son filz estre mauvais & si mal moriginé il en estoit si courroucé qu'il eust voulu qu'il eust esté mort: et la Duchesse aussi en estoit si angoisseuse que c'estoit merveilles, et un jour elle dit au duc, l'enfant a ja beaucoup de temps et est grand et bien fourny, il me semble qu'il seroit bon de le faire chevalier et par ainsi il pourra changer ses conditions. Le Duc dit a la duchesse qu'il en estoit content: & si n'avoit Robert que dixsept ans.

     

    Comme Robert le diable fut fait chevalier.

     

    A une feste de Penchecouste le duc voulant assembler plusieurs de ses barons & principaulx amys a la presence de ses barons. Adonc il appella robert et luy dit aprés qu'il eust ouy l'opinion des assistans. Robert mon filz entendez ce que je vous vueil dire: par conseil de noz bons amys je suis deliberé de vous faire chevalier a fin que d'icy en avant vous frequentez les autres Chevaliers preudhommes/ et que changez conditions et ayez meilleures manieres que par avant qui sont desplaisantes au monde, ains serez doulx courtois: humain: humble et begnin ainsi que les autres chevaliers: car honneur change meurs Lors Robert respondit a son pere, je feray ce qu'il vous plaira mais quand est a moy il ne me chault que je soye, car soit hault ou bas je suis deliberé de faire ce que mon courage pense & ainsi que mon plaisir me conduira: et je ne suis pas deliberé de mieux faire que le temps passé, je suis dit robert la moytié trop sage: d'estre chevalier ne me chault.

      

    La veille de la Penthecouste fut bien veillee, mais celle nuit Robert le diable ne cessa de frapper l'un & heurter l'autre. Robert ne pouoit demourer en un lieu, car il ne se soucioit gueres de prier dieu: le lendemain fut le jour de Penthecouste Robert fut fait chevalier. Le duc fist crier unes joustes ausquelles fut Robert et si ne craignoit homme tant fust preux et hardy il assailloit un chascun qui la estoit: Les joustes commencerent et eussiez veu chevaliers tomber par terre: car Robert le Diable qui estoit plain de cruaulté n'espargnoit homme, tous ceulx qui devant luy estoient il faisoit tresbucher du cheval a terre. A l'un rompit la cuisse: a l'autre le col. Il attendoit tout homme qui contre luy vouloit jouster: mais nul ne eschappoit de ses mains qu'il n'emportast sa merque aux rains: ou aux cuisses, tous estoient navrez quelque par que ce fust, Robert rompit & gasta dix chevaulx aux joustes: les nouvelles en furent aportees au duc qui en fut marry. Et quand il eust sceu comme robert s'estoit gouverné aux joustes il alla celle part et voulut faire cesser les joustes, mais robert qui sembloit estre enragé ne voulut obeir au Duc son pere et commença a fraper d'un costé & d'autre et abatre chevaulx et chevalier tellement que ce jour il occist trois des plus vaillans chevaliers qui fussent la, tous ceulx qui la estoient crioient a Robert qu'il cessast: Mais c'estoit pour neant: car il n'en vouloit rien faire: nul ne s'osoit trouver devant luy, et pource qu'il estoit si inhumain chascun le hayoit et on luy disoit.

      

    Pour dieu Robert laissez la jouste, car vostre Pere a fait crier que chascun cesse pource que maint preudhomme y a perdu la vie dont il est courroucé, Mais robert qui estoit eschauffé & quasi hors du sens, ne tenoit compte de chose qu'on luy dit, ains de pis en pis navroit & tuoit ceulx qu'il rencontroit. Tant fist Robert que le peuple qui la estoit s'esmeut, et tout esmeut vint vers le Duc disant. Seigneur duc c'est grant folie de souffrir a vostre filz Robert de faire ce que il fait, Pour dieu mettez y remede.

     

    Comme Robert s'en alla au pays de Normandie robant & pillant tout le pays, forçant et destruisant femmes et violant pauvres filles pucelles

     

    Quand robert vit que il n'y avoit plus personne aux joustes, il partit de la & alla a son adventure par le pays & commença a faire grans maulx plus que jamais n'avoit fait: car il efforça femmes & viola pucelles sans nombre: il tua tant de gens que ce fut pitié et n'y avoit homme en Normandie que par robert ne fust desrobé et outragé, mesmement il pilloit les eglises & si leur faisoit guerre: et n'y avoit abaye autour le pays de Normandie que Robert ne fist pillier les nouvelles des faitz de robert furent racomptez au Duc, et tous ceulx qu'il avoit batus et destruis se venoient plaindre au duc & luy comptoient les meffaitz que Robert faisoit par le pays de Normandie, l'un disoit, monseigneur vostre filz robert a efforcé ma femme, l'autre disoit il a violé ma fille, et l'autre disoit il m'a desrobé et pillé, et l'autre disoit il m'a batu et navré, or estoit piteuse chose a ouyr compter les maulx que faisoit Robert.

      

    Le duc qui oyoit dire ces choses de son filz robert, de grand dueil qu'il avoit en son cueur se print a plorer & dit, beau sire Dieu de Paradis j'ay eu si grand joye & estoit tout mon plaisir d'avoir un filz pource que j'esperois en avoir grand soulas et joye. Or j'en ay un lequel me fait tant de douleur et de tristesse que je ne sçay que je dois faire..

     

    Comme le duc de Normandie envoya gens pour prendre son filz Robert: ausquelz Robert creva les yeulx.

     

    l y avoit un chevalier qui estoit la & voyant le duc en si grand douleur il dit: Monseigneur je vous conseille que mandez Robert et le faictes venir devant vous et en la presence de toute vostre cour & luy deffendez qu'il ne face mal a personne ou autrement vous luy direz que le ferez emprisonner & si ferez faire de luy justice. A ce s'acorda le Duc et dit que le chevalier avoit bien parlé: et incontinent envoya gens par le pays chercher Robert et leur commanda que il fust amené devant luy robert qui estoit par le pays sceut les nouvelles que le peuple s'estoit plaint a son pere et avoit commandé qui fust prins et mené vers luy et tous ceulx que robert rencontroit: et mesmement aux messagers du duc il leur crevoit les yeulx par despit de son pere qui les avoit la envoyez

      

    Et quand il les avoit ainsi fait aveugles il leur disoit par grand mocquerie: Galans vous en dormirez mieulx allez et dictes a mon pere que je ne le prise guere et que par despit de luy et de ce qu'il m'a mandé je vous ay les yeulx crevez & ainsi le devez croire par quoy Robert estoit hay de Dieu et du monde. La vie et fame de luy estoit divulguee par tout le monde. Les messagers qui par le duc avoient esté envoyez querir Robert retournerent plorant devant le duc & luy dirent Voyez seigneur duc comme vostre filz nous a aveuglez et mal atournez. Le duc fut courroucé des nouvelles qu'il ouyt par ses messagers & commença a penser qu'il pourroit faire: & comme il en pourroit chevir.

     

    Comme le Duc de Normandie fist faire un commandement par tout son pays que robert fust prins et mis en prison luy et ses compagnons.

     

    Lors un de son conseil se leva et dit au Duc: Seigneur ne pensez plus a cecy, car je vous asseure que veu la rebellion de robert et de ce qu'il a fait aux pauvres messagers jamais ne reviendra vers vous: Mais est necessaire de le pugnir des maulx et homicides lesquelz il a faitz et perpetrez et ainsi le trouvons nous aux loix et droitz escriptz ainsi raison le veult et le doit faire. Le Duc estoit sage si voulut user de son conseil: & incontinent envoya par toutes les ville de sa duché crier et publier & faire exprés commandemens de par luy a tous sergens justiciers & officiers qu'ilz fissent diligence de prendre robert et iceluy prins le garder & enfermer & tout ceulz qui estoient avec luy & qui a mal faire luy tenoient compagnie.

      

    Cest edit fait & publié par le duc: Ledit edit vint tantost a la cognoissance de Robert & quand il le sceut a peu qu'il n'enragea de dueil & peu s'en faillit que il ne yssit hors du sens et aussi semblablement les meurtriers lesquelz estoient en la compagnie de Robert furent espouentez et de la criee que le Duc avoit faicte eurent grand paour: Robert quasi enragé & hors du sens estraignoit les dentz et jura qu'il feroit guerre a son pere et qu'il destruiroit son lignage: car le diable enhortoit Robert a ce faire.

     

    Comme robert le diable fist faire une maison en un grand boys tenebreux et obscur & la fist des maulx sans nombre.

     

    Aprés ces choses dessusdictes ouyes par Robert, il fist faire une maison forte en un boys en un lieu tenebreux et la alla robert faire sa demourance, et estoit le lieu quasi inhabitable, merveilleux, espouentable, estrange & hideux et avec ce le plus perilleux que lon sçauroit penser ne dire: robert fist assembler avec luy tous les plus mauvais garsons du pays et iceulx retint pour le servir et acompagner: car il y avoit gens mauvais de terribles & diverses sortes, comme larrons, meurdriers: escorcheurs, gens pervers et maulditz, agresseurs de chemins: Brigans de boys, et gens bannis et excommuniez et gens du diable toute mauvaise garsonnaille, desirans de mal faire, gens felons et orgueilleux & les plus terribles de dessoubz les cieulx, et de telz gens fist robert grand assemblee et d'eux estoit capitaine robert.

      

    En ce boys fist Robert le diable luy et ses compagnons des maulx innumerables & sans nombre: ilz coupoient gorges et destruisoient marchans: nul ne s'en osoit aller sur les chaus pour la crainte de Robert le diable et de ses compagnons.

      

      

    Chascun en avoit paour: tout le pays estoit par eulx robbé et pillé ne nul n'osoit saillir de son hostel que il ne fust prins et ravy de robert et de ses compagnons. Pauvres pelerint qui passoient par le pays estoient prins et meurtris par robert et ses gens. Chascun craignoit et doubtoit robert et ceux de sa compagnie: ainsi que les brebis craignent les loups car a la verité dire c'estoient loups ravissans & devorans tout ce qu'il pouoient autaindre & rencontrer on s'esbahissoit comme dieu seuffroit telles choses estre faicte. La mena robert mauvaise vie avec ses compagnons: a toute heure il vouloit menger & gourmander ne jamais ne jeusna jeusne Tant fust grande vigile ne la quarantaine ne les quatre temps: Tous les jours mengeoit chair aussi tost le vendredy que le dimenche: mais aprés qu'il eut luy et ses gens fait plusieurs maulx il souffrit beaucoup de peine en ce monde ainsi que verrez cy aprés.

     

    Comme Robert le diable tua sept hermites qu'il rencontra dedans le boys.

     

    Du temps que Robert le diable estoit en ce boys avec ces meurdriers et pilleurs d'esglises, pires que loups ravissans, Il ne craignoit Dieu ne sa doulce mere en mal il n'y avoit son pareil au monde car il ne avoit singulier reffuge a sainct ny a saincte: il ne craignoit ne dieu ne diable: sathan ne lucifer ne autre.

      

    Un jour robert qui estoit entalenté de mal faire s'en alla tout seul dehors son hostel pour chercher quelque malle adventure ou aucun a qui il peust mal faire ainsi qu'il avoit acoustumé de faire. Et d'aventure il rencontra au meilleu du Boys sept Hermites: et incontinent se tira vers eulx comme un homme enragé desgaina son Espee et occist les sept hermites qui estoient gens devotz sainctz et de bonne vie et fors et puissans pour eulx revencher contre Robert Mais ilz ne luy voulurent faire resistence: & souffrirent pour l'honneur de dieu ce qu'il leur voulut faire et quand il les eust occis tous sept: il dit en se mocquant des Hermites qui estoient mors: j'ay cy trouvé une belle nichee laquelle j'ay mise ou elle devoit venir:

      

    Galans dit Robert vostre vie est finee. La fist Robert grand meurdre par despit de dieu & de la saincte eglise: Robert vouloit mettre en sa subjection tout le monde & aprés qu'il eust fait ce bel ouvrage il saillist de la forest comme un diable forcené et pis que un homme enragé tous ses habillemens estoient rouges de sang de ceulx qu'il avoit occis. En cest estat chevauchoit Robert par les champs ensanglanté: mains: piedz & visage.

     

    Comme Robert le diable s'en alla au chasteau D'arques devers sa mere la Duchesse: laquelle estoit la venue disner.

     

    Tant chevaucha Robert que il fust auprés du Chasteau d'arques: mais en son chemin rencontra un berger lequel luy dit que la duchesse sa mere celuy jour devoit venir disner au chasteau par quoy robert se tira celle part mais quand il aprocha du chasteau vous eussiez veu fuyr hommes: femmes & petis enfans ainsi que les brebis font devant le Loup les uns s'enfermoient dedans leur maisons: & les autres en L'eglise se reculoient: Robert voyant que chascun s'enfuyoit ainsi devant luy commença a penser en luy mesme et dit tout en plorant. Beau sire dieu de Paradis a quoy tient il que chascun s'enfuyt en telle maniere de devant moy.

      

    Or suis je bien malheureux & le plus fortuné que homme du monde, il semble que je soye un Juif ou un ladre. Helas dit robert le diable je congnois bien que je suis des mauvais le pire. Or doy je bien mauldire ma vie: car je croy bien que je suis hay de Dieu, et du monde, en ce penser & douleur vint Robert jusques a la porte du chasteau & la descendit de dessus son cheval: mais il n'y avoit homme qui de luy osast approcher pour prendre son cheval.

      

    Si le laissa a la porte du chasteau: & puis desgayna son Espee laquelle estoit toute ensanglantee, & s'en alla a la salle ou estoit sa mere. Quand la duchesse vit robert son filz duquel elle sçavoit la cruaulté fust toute effroyee & s'en voulut fuyr Lors Robert le diable qui ja avoit veu comme les gens s'en estoient fuys devant luy il en eut si grand douleur qu'il s'escria effroyement a sa mere. Madame pour Dieu ayez mercy de moy: & ne vous bougez jusques a ce que j'aye parlé a vous. Lors s'approcha Robert de la Duchesse & luy dit en ceste maniere: Madame je vous supplye humblement qu'il vous plaise me dire a quoy il tient que je suis si cruel: car il fault que cela procede de vous ou de mon pere, pourtant je vous prie que m'en dictes la verité.

     

    Comme la Duchesse mere de Robert luy requist que il luy coupast la teste, & puis luy compta comme elle l'avoit donné au diable.

     

    Moult fut la duchesse esbahye d'ouyr ainsi parler Robert le diable & elle cognoissant son cas se jecta aux piedz de son filz & luy dit en plorant. Mon filz je vueil d'icy & desja que vous me coupez la teste & que vous m'ostez la vie. La Duchesse mere de Robert disant cela pour la pitié qu'elle avoit de son enfant pource qu'elle sçavoit bien que c'estoit par elle que Robert estoit si mauvais pour les parolles qu'elle dit a sa conception. Robert dit a sa mere tout triste: Helas Madame pourquoy vous occiroys je moy qui tant ay fait de maulx: encores feroys je pis que jamais ne fis: pour nulle chose je ne le ferois. La duchesse luy recita de point en point, comme ce luy estoit advenu: & comme premier qui fust engendré elle l'avoit donné au diable en soy blasmant & vituperans d'avoir commis si grand meschef & se reputoit estre la plus malheureuse, que jamais fut sur terre & peu s'en faillit qu'elle ne fut toute desesperee.

      

    Quand Robert eut entendu ce que sa mere luy avoit dit, de la grand douleur qu'il eust au cueur en tomba a terre tresvanouy: & fut une grand piece sans ce celer: & en plorant dit, les diables ont grand envie d'avoir mon corps et mon ame, mais d'icy en avant je vueil delaisser a mal faire & renoncer a toutes les oeuvres du diable. Puis dit a sa mere en plorant laquelle il veoit en si grand douleur: ma treshonnoree dame & mere je vous supplye humblement que soit vostre plaisir me recommander a monseigneur le duc mon pere: car je m'en vueil aller a Rome pour me confesser des Pechez que j'ay faictz ne jamais ne dormiray a mon ayse jusques a ce que j'aye esté a Rome. Mon pere m'a fait bannir de son pays: & tousjours m'a mené grand guerre: mais de cela ne m'en chault: car je ne vueil jamais assembler richesses ne autres biens: je suis deliberé du tout a faire le sauvement de mon ame & a cela d'icy en avant vueil employer mon temps & mon entendement..

     

    Comme Robert print congé de sa mere: laquelle demena grand dueil de sa departie.

     

    Tost aprés Robert monta a Cheval & retourna vers ses gens: lesquelz il avoit layssez en la Forest: & la Duchesse demoura en son hostel faisant grand Dueil, pour l'amour de Robert qui d'eulx avoit prins congé. Souventesfoys elle s'escrioit. Lasse dolente que feray je: mon filz Robert n'a pas tort s'il n'a cure de moy. Car bien me doit hayr & mal vouloir, qui suis cause de tant de maulx que il a faictz.

      

    Ainsi que la Duchesse demenoit ce dueil, le Duc arriva: & quand la Duchesse le vit elle luy compta ce que Robert avoit faict: & le Duc luy demanda se Robert se repentoit point du mal qu'il avoit fait: ouy dit la duchesse le Duc souspira fort & dit. Helas c'est pour neant ce que Robert fait.

      

    Car il ne sçauroit jamais restaurer les dommages qu'il a fais par le pays & toutesfoys je prie a Dieu qu'il le vueille conduire en telle façon que il puisse venir a bonne fin: car je ne croy pas que jamais il puisse retourner s'il est en chemin d'aller a Rome qu'il ne meure si dieu n'a pitié de luy

     

    Depuis que Robert fust party D'arques d'avec sa mere Chevaucha tant par ses journees: qu'il arriva dedans le boys ou avoit laissé ses compagnons lesquelz disnoient. Et quand ilz virent Robert tous ensemble se leverent pour luy faire honneur et reverence. Adonc Robert leur commença a remonstrer leur vie perverse & mauvaise en les voulant Corriger des maulx qu'ilz avoient faitz & leur dit. Pour l'honneur de Dieu compaignons entendez ce que je vous diray: vous sçavez la delectable vie que nous avons mené le temps passé pour noz corps & noz ames vous sçavez quantes eglises nous avons ravies & destruictes, et quantz marchantz destroussez & mis a mort, quantz gens d'eglises & autres vaillans hommes par nous ont esté mis a mort: desquelz le nombre est infiny. Parquoy nous sommes tous en danger de estre damnez se dieu n'a pitié de nous, parquoy je vous suplye pour l'amour de dieu que soit vostre plaisir de laisser ce dangereux train Et que d'icy en avant entendons a bien faire & a faire penitence de tous les pechez que vous avez commis, car quand est a moy je suis deliberé de m'en aller a rome pour mes pechez confesser: esperant obtenir grace et pardon: et la je feray penitence salutaire ainsi qu'il me sera enjoint. Alors l'un des larrons se leva comme enragé et hors du sens & va dire par grand mocquerie a ses compagnons.

      

    Advisez le regnard il deviendra un Hermite. Robert se mocque bien de nous qui est nostre capitaine & nostre maistre & est celuy qui fait pis que nous autres: & qui nous a monstré le train: que vous en semble, cecy durera il en ceste façon. Seigneurs dit Robert je vous prie que vous laissez ces choses & entendez au sauvement de voz ames & de voz corps, et demandez pardon & misericorde a dieu tout puissant & il aura pitié de vous & si vous fera grace: ce seroit une grande erreur a vous de demourer tousjours en tel estat: & pourtant employez voz oeuvres a dieu servir et honorer. Quand Robert eut ce dit l'un des larrons luy dit. Notre maistre laissez toutes ces choses: car vous parlez pour neant: car moy ne mes compagnons pour rien que vous puissiez dire ne faire nous n'en ferons autre chose soyez en seur: & nous donnissiez vous deux cens mille mars tout d'or fin, telle est nostre destinee & intention a cela sommes nous obstinez.

      

    Ne nous ne sçaurions jamais demourer en paix ne nous retraire de mal faire tant a cela nous sommes abandonnez et acoustumé quoy qu'il en doive advenir. Tous les autres qui la estoient dirent tous d'un commun accord: il dit vray: car pour vie ne pour mort nous ne nous tiendrons point de mal faire & occire tous les contredisans: & si dirent encores plus outre s'ilz ont esté le temps passé bien mauvais et divers encores seront ilz pires le temps advenir. Il est conclud entre nous autres que de mal faire ne laisserons jamais jour de nostre vie car c'est nostre plaisir et volunté.

     

    Comme Robert assomma tous ses compagnons.

     

    Or quand Robert eut entendu ce que les larrons luy dirent: il en fut courroucé & s'advisa que ce ses ribaulx pilleurs demouroient en telle opinion qu'ilz feroient encores beaucoup de mal, si se tira vers la porte & la ferma: puis print une grosse massue dequoy il frappa un des ribaulx tel coup qu'il tomba par terre, & tellement exploicta Robert sur ces Larrons que l'un aprés l'autre les assomma. Quand Robert eut ainsi atourné ces galans il dit en luy mesme: Galans je vous ay bien guerdonnez de tel service tel loyer. Pour ce que m'avez bien servis je vous ay bien payez selon voz dessertes: car qui bon maistre sert bon loyer en atend.

      

    Or a la fait Robert un tel exploit, & pour achever son chef d'oeuvre il pensa qu'il mettroit le feu en la maison: & n'eust esté qu'il y avoit tant de biens lesquelz par le feu se fussent gastez & jamais n'eussent proffité robert eust bruslé la maison, mais il pensa en luy mesmes que ce seroit grand dommage que tant de biens perissent tout en un coup, mais cela ne voulut pas faire: ains ferma la maison & print la clef & avec luy l'emporta.

     

    Comme Robert envoya la clef de sa maison a son pere le duc de Normandie.

     

    Puis quand robert cest ce fait il fist le signe de la Croix & puis se print a chevaucher parmy la Forest, & puis il print son chemin a Rome: ce jour chevaucha tant Robert que la nuyct le print, il avoit grand fain & si ne sçavoit ou il debvoit souper. Tant fist Robert que il approcha d'une Abbaye laquelle avoit en son temps haye, & l'avoit plusieurs fois pillee, & toutesfois un sien parent en estoit abbé: & les moynes hayoient Robert a mort autant que le triacle faict le venim. Robert fist tant qu'il arriva en l'abbaye triste & entra leans sans dire mot a personne.

      

    Et quand les moynes le virent si en furent esbahys & espouentez & se mirent a fouyr devant luy en disant. Voyez cy venir robert hors du sens, quel diable l'a icy amené. Adonc renouvellerent les douleurs de Robert & dict a luy mesmes en souspirant en son cueur: bien dois hayr ma vie: car chascun me hayt & me fuyt & deboute: j'ay bien mal usé ma vie & passé mon temps. Robert s'en alla tout droit descendre devant la grand porte de l'eglise de l'abbaye: & la fist son oraison a dieu en ceste maniere: mon Dieu mon createur je te suplye que ayes pitié et mercy de moy, et me vueillez garder de peril & de danger: puis retourna sa parolle vers la table des religieux, & doulcement parla a eulx tant que l'abbé & les religieux vindrent vers luy ausquelz Robert dit. Messeigneurs j'ay grand tort de vous & de vostre eglise: & sçay bien que je vous ay fais plusieurs maulx desquelz je vous requiers pardon: & vous supplie que ayez de moy compassion.

      

    En disant ces parolles Robert estoit a genoulx devant l'abbé & les religieux. Quand Robert eust ainsi parlé en general, il dit a l'abbé. Je vous prie de me recommander a mon pere et que luy baillez ceste clef qui est de la maison ou je me tenois moy & mes compagnons lesquelz j'ay tous occis: en celle maison sont tous mes tresors, lesquelz j'ay a plusieurs desrobez tant ceans que ailleurs dequoy j'ay grand douleur & grande desplaisance a mon cueur.

      

    Si vous requiers pardon, & supplie que tous les biens qui sont en ceste maison qu'ilz soient rendus a ceulx a qui il apartiennent. Robert demoura celle nuict en ceste abaye & le lendemain se departit & laissa son espee de laquelle il avoit fait tant de maulx, & aussi son cheval & a piedz se mist a chemin pour aller a Rome. Celuy jour l'abbé s'en alla devers le duc & luy porta la clef laquelle Robert luy avoit baillee & luy compta la vie de son filz. Le duc fist rendre aux pauvres gens leurs biens, & a chascun ce qu'il luy appartenoit: icy laisserons a parler du duc & de l'abbé: & retournerons a Robert qui s'en alla a Rome a grand humilité & devotion.

     

    Comme robert s'en alla a Rome pour avoir de ses pechez pardon.

     

    Robert s'en alla tout seul a Rome Dieu le vueille conduire & luy doint grace de parvenir a son propos, si chemina tant robert par ses journees qu'il arriva a Rome au jour du jeudy sainct la veille du grand vendredy, il arriva a bon jour pour soy confesser & mettre en bon estat. Je vous prie que etendez ce que aprés s'ensuyt: & vous orrez merveilles de l'extreme penitence que fist robert ainsi que il pleut au saint pere luy enjoindre pour ses pechez et meffaictz: desquelz il avoit grand contriction et repentance. Robert fist tant que il alla jusques a Rome & changea tout son courage, tellement qu'il fut preudhomme: & pour la grand bonté qui en luy fut L'empereur de Rome qui pour lors estoit luy donna sa fille a femme & l'emmena Robert: a grand honneur et triumphe de Rome jusques en Normandie, mais premier il fist penitence l'espace de sept ans comme cy aprés orez.

     

    Comme Robert vint a Rome.

     

    Quand Robert fust arrivé a Rome comme dessus est dict le jeudy absolu, le Pape qui est vicaire de Dieu en terre, estoit en l'eglise de sainct Pierre & la faisoit le divin service ainsi qu'il est accoustumé de faire. Robert s'efforçoit de aprocher pres du Pape, mais les ministres du Pape estoient courroucez de ce que robert se vouloit aprocher du pape. et aucuns qui le veoient frapoient sur luy. Mais tant plus frapoient robert tant plus s'avançoit et fist tant que il vint ou estoit le pape & se jetta a ses pieds en disant. Pere sainct ayez pitié de moy.

      

    Ces motz dit Robert par plusieurs fois, ceux qui estoient pres du pape estoient marris de ce que Robert faisoit si grand bruit & le vouloient oster mais le sainct Pere vayant l'ardent desir de Robert il en eut pitié et dit a ses gens. Laissez le, car a ce que je puis cognoistre de luy il a grand devotion & commanda le Pape faire silence a fin que il peust mieulx entendre ce que robert vouloit dire. Lors Robert parla au pape et dit. Pere sainct je suis le plus grand pecheur & le pire du monde.

      

    Le pape print robert par la main & le fist lever puis luy demanda. Mon amy que veux tu dire: et pourquoy crie tu ainsi. Ha pere sainct dit robert je vous supplye de moy ouyr en confession: car ce je n'ay absolution de vous des pechez que j'ay faictz je seray dampné ainsi que on m'a dit, et si ay grand paour que le Diable ne m'emporte: veu les terribles et enormes pechez desquelz suis renpli plus que nul qui soit sur la terre et pource que estes celuy ainsi qu'on dit qui avez la puissance de donner confort a ceulx qui en ont besoing: je vous supplye en l'honneur de la passion de Dieu que il vous plaise de mes maulx & delitz desquelz la conscience me remort: & par lesquelz je suis tant vil & abohminable le plus que n'est un Diable: que vous me vueillez nettoyer de mes pechez.

      

      

    Et quand le Pape ouyt Robert il se doubta que ce ne fust Robert le diable & luy demanda Beau filz es tu point robert duquel j'ay tant ouy parler qu'on dit estre si mauvais & le pire que onc fust sur terre. Ouy dit robert. Le pape luy dit. Tu auras absolution, mais je te conjure de par Dieu tout puissant que tu ne faces mal a nully: et estoit le Pape et ceulx qui la estoient tous espouentez de veoir robert. Alors robert s'agenoilla devant le Pape en grande humilité contriction & repentance de ses pechez & dist. Ja a Dieu ne plaise que je face mal a personne qui soit icy ne autre tant que je m'en pourray garder: tantost le Pape se tira a part et fist venir Robert devant luy lequel il confessa et declara au Pape comme a sa conception pource que sa mere estoit courroucee elle l'avoit donné au diable, disant que de ce avoit grand douleur paour et crainte.

     

    Comme le Pape envoya Robert a trois lieues de Rome vers un sainct Hermite pour avoir penitence de ses pechez.

     

    Quand le Pape l'entendit parler il s'esmerveilla fort et fist le signe de la croix: devant son visage et dict a robert. Mon amy il fault que tu voyses a trois lieues d'icy en un lieu auquel tu trouverras un prebstre qui est mon confesseur, a luy tu te confesseras de tous les pechez que tu fis onc et luy diras qu'il te donne penitence: selon que tu as merite. Celuy que je dys, et le plus preudhomme et le plus sainct qui soit sur terre, je suis seur que par luy seras bien confessé & absoubz: robert respondit au Pere sainct: je le feray voluntiers puis print congé du sainct Pere en disant: dieu vueille que je puisse faire chose par laquelle je puisse faire le sauvement de mon ame, ce jour se passa et demoura Robert a Rome pource que il estoit presque nuyct. Le lendemain au matin Rober se mist a chemin pour aller vers L'hermite, auquel le pape l'envoya: et fist tant robert qu'il arriva au lieu auquel l'hermite se tenoit: et quand il fust la arrivé il compta a l'hermite comme le pape l'envoyoit devers luy pour se confesser. Adonc l'hermite luy dit vous soyez le bien venu. Et quand ilz eurent un peu demouré ensemble Robert luy compta l'estat de sa vie et luy declara ses pechez.

      

      

    Et premierement luy compta comme par courroux sa mere l'avoit donné au diable par sa conception: dont il avoit grand paour. Et comme aprés qu'il fut un peu grand batoit les enfans Et comme il rompoit la teste a l'un les bras a l'autre, et a l'autre les jambes: & comme il avoit tué son maistre d'escolle pour ce qu'il le vouloit chastier: et comme pour sa malice il n'y eust depuis maistre si hardy qui l'osast prendre en gouvernement, dequoy faisoit conscience pource qu'il avoit ainsi mal employé son temps sans rien aprendre et comme aprés que son pere l'avoit fait chevalier il occist tant de vaillans & nobles chevaliers en la jouste par sa grand cruauté: et aprés comme il s'en estoit allé par le Pays: en destruisant les eglises et efforçant les femmes mariees en violant pauvres filles pucelles & comme par despit de son pere il avoit crevé les yeux aux messagers de son pere & comment il tua les sept hermites, et pour abreger compta toute sa vie a L'hermite depuis le jour qu'il fut né jusques a celle heure: dequoy L'hermite s'esmerveilloit: & non pourtant il estoit fort joyeux de la contriction qu'il veoit avoir a Robert de ses pechez.

      

    Quand ilz eurent longuement parlé ensemble. L'hermite dit a Robert, mon filz vous demourrez aujourd'huy ceans avec moy: & demain au matin au plaisir de dieu je vous confesseray & vous donneray bon conseil de ce que vous avez affaire: robert lequel avoit esté ainsi que dessus avez ouy le pire, le plus cruel, le plus terrible, et le plus felon que jamais fut sur terre: plus orgueilleux et fier qu'un Lyon & estoit alors le plus doulx, le plus begnin, le plus humble: & le plus debonnaire qu'on eust jamais sur terre veu ne sceu: le plus beau: le plus plaisant en touz ses faitz & ditz: & aussi belle contenance que jamais eust prince.

      

    Robert estoit tant las de la peine que il avoit enduree que il ne pouoit boire ne menger: si se mist a part a genoux pour faire son oraison, & commença a dieu prier que par sa saincte misericorde le voulsist garder de l'ennemy d'enfer & qu'il luy pleust donner victoire sur luy. Quand il fut nuit L'hermite fist coucher robert en une petite chapelle laquelle estoit en celuy hermitage gente & plaisante, moult saincte et devote. L'hermite ne cessa toute nuict de prier dieu pour robert le diable lequel il veoit avoir si grande repentance, si fut si longuement L'hermite en oraison: que il s'endormit.

     

    Comme l'ange de dieu annonça a l'hermite la penitence qu'il devoit enjoindre & donner a robert pour le salut de son ame.

     

    Par la volunté de dieu incontinent que il fut endormy il songea: et luy fut advis que un ange lequel estoit envoyé de Dieu luy disoit en ceste maniere. Homme de dieu escoute ce que Dieu par moy te mande. Se Robert veult avoir pardon de ses pechez il fault qu'il contreface le fol & le muet & que il ne menge riens sinon ce que il pourra oster aux Chiens: & si fault qu'il soit en tel estat sans parler & sans menger jusques a ce qu'il plaira a Dieu luy reveler & qu'il aura fait penitence suffisante pour purger ses pechez, en telle maniere se contiendra robert sans parler, et sans menger comme dessus est dist: et adonc l'hermite s'esveilla tout effroyé et commença a penser sur son songe: & quand il eut longuement pensé il commença a louer & remercier Dieu de ce que il avoit prins pitié de son pecheur: et fut joyeux en luy mesmes de son songe, puis se mist en oraison en attendant le jour. Et quand le jour fut apparu il fut esmeu d'ardant amour envers Robert & l'apella & luy dit. Mon amy venez ça vers moy: & lors robert s'aprocha incontinent du sainct hermite & en grand contriction & reverance de tous ses pechez se confessa, et aprés que Robert se fut humblement confessé:

      

    L'hermite luy dit. Mon filz j'ay pensé a la penitence laquelle vous convient faire et acomplir a fin que puissiez grace & pardon obtenir envers dieu de tous les pechez que vous avez faitz: c'est que vous ferez le fol & ne mengerez rien sinon ce que pourrez oster aux chiens quand on leur aura donné a menger & si vous gardez bien de parler nom plus que un muet: ainsi a esté vostre penitence ordonnee a moy de par dieu revelee & durant le temps de vostre penitence: ne feré mal a personne et vivrez en cest estat jusques a ce que il plaira a dieu vous faire assavoir que il suffise et ces choses icy vous commande & enjoinctz faire & accomplir expressement.

      

    Car quand vous aurez fait vostre penitence suffisante il vous sera mandé de par dieu que vous cessez.

      

    Quand robert eut entendu ces choses il fut joyeulx et remercia dieu pource qu'il estoit quite et assoubz pour si peu. Lors print congé robert de l'hermite & s'en alla par grand humilité et devocion commencer son aspre et dure penitence, laquelle luy avoit enjoint L'hermite et si sembloit bien a luy qu'elle estoit petite et de peu d'importance veu et consideré les enormes pechez, lesquelz avoit commis du temps de sa jeunesse Dieu demonstra alors un beau miracle par sa grace & infinie bonté, puissance & misericorde quand d'un homme plus orgueilleux qu'un lyon: plus felon et cruel que n'est un tigre de tous maulx, vices & pechez, plus remply que jamais fut homme: et par sa grand pitié et misericorde: en a fait innocent, humble, gracieux, doulx et begnin comme un Aygneu: & toutes ces meurs & conditions changees de mal en bien.

     

    Comme Robert print congé de L'hermite: & s'en retourna a Rome faire sa penitence.

     

    Disant a Dieu a L'hermite: il s'en alla & pria Dieu que par sa saincte grace, il le voulsist conduire si tresbien qu'il puisse faire et accomplir sa penitence au proffit et a la salvation de son ame. Et tant chemina que il vint a Rome. Et quand fut la venu se print a cheminer par devers la ville contrefaisant le fol, il n'eut gueres cheminé que plusieurs petis enfans qui cuydoient que il fust fol: tous ensemble alloient courant en se mocquant de luy & jettant contre luy souliers vieulx & alloient criant aprés en faisant grand bruyt par les rues les gens de rome qui cela pouoient veoir s'en mocquoient et crioient car c'est la coustume de se rire plustost d'une folie que d'une grand sagesse: Robert avoit plus de gens autour de luy que se il eust esté bien sage.

      

    Quand robert eut longuement demouré a rome un jour advint que il se trouva auprés de la maison de L'empereur, et pource que la porte estoit ouverte il entra dedans, et tantost se print a pourmener par la salle, a l'une fois il alloit fort a l'autre tout bellement: et puis couroit et s'arrestoit tout quoy: mais ne demouroit gueres en un lieu: l'empereur qui la estoit s'en print garde et vit de robert les manieres & puis dit a un de ses escuyers en parlant de Robert.

      

    Voyez le plus bel escuyer que jamais je vis: mais je cuyde qu'il soit fol dont c'est dommage: car il a beau corps et bien formé: faictes luy donner a menger appellez le et le faictes bien servir. Lors l'escuyer appella robert, mais Robert ne respondit mot: puis on le fist seoir a table, et onc ne voulut boire ne manger combien qu'on luy presentast assez pain vin et viandes ceulx qui la estoient presens s'esmerveilloient de ce que robert faisoit malle chere et ne vouloit rien menger tandis que robert estoit a table l'empereur advisa un chien qui estoit soubz la table et estoit blessé d'un autre qui l'avoit mors: auquel chien L'empereur jetta un os auquel os le chien se print a ronger: quand robert vit le chien tenir l'os: saillit de la table en laquelle il estoit & courut vers le chien et tant feist que il print l'os: mais le chien se voulut revencher: et illec eussiez veu beau deduyt & plaisance: car Robert et le chien tiroient chascun de son costé: robert estoit couché par terre, et mengeoit a un bout de l'os et le chien de l'autre.

     

    Il ne fault pas demander se l'empereur & ceux qui la estoient rioient de voir le deduit de robert & du Chien. Mais toutesfois Robert fist tant que il osta l'os du chien, et le commença a menger, car il mouroit de fain: pource que il avoit esté long temps sans menger L'empereur qui regardoit ces choses cognoissant que robert avoit grand fain: lors jetta a un autre chien un pain tout entier: mais incontinent robert luy osta et le rompit & en donna au chien ainsi que raison estoit: car par le chien avoit eu le pain. L'empereur commença a rire quand il vit cela: et puis dit a ses gens nous avons ceans le plus nouveau fol et le plus villain que je vis oncques jour de ma vie, qui oste le pain aux chiens pour le menger parquoy lon peult bien cognoistre sa folie.

      

    Je croy que il ne boit ne menge rien: fors que par le moyen des chiens & affin que Robert peust menger son saoul, tous ceulx de la maison de l'empereur donnoient a grande habondance a menger aux chiens de L'empereur et tant eurent a menger que robert fust saoul. Puis robert commença a soy pourmener par la salle tenant en sa main un baston: duquel il frappoit contre les bancz & murailles comme s'il fust fol, & en se pourmenant par celle salle il vint trouver une porte par laquelle on entroit en un beau verger auquel avoit une belle fontaine et clere laquelle alloit coulant par dedans ledit verger: a laquelle robert qui avoit grand soif alla boire tout son saoul.

     

    Quant la nuyt s'aprocha Robert se tint auprés du chien & tousjours le suivoit le chien qui avoit accoustumé de coucher soubz un degré de la Salle, et Robert qui ne sçavoit ou il debvoit gesir, au plus pres du Chien se alla coucher pour celle nuyt. L'empereur qui ce regardoit eut pitié de Robert et commanda luy apporter un lict et qu'il fust couché bien a droit. Incontinent deux Chevaliers apporterent un lict: mais Robert ne voulut que le lict demourast et fist signe que on le reportast et ayma mieulx coucher sur la terre que sur le lict qui estoit bien mol: et adonc Robert fist signe a ceulx qui la estoient qu'ilz s'en retournassent dont l'empereur s'en esbahissoit fort, et de rechef commanda qu'on apportast de la paille a grand foison pour mettre dessoubz Robert laquelle fut aportee, et Robert qui estoit las et rompu se coucha pour soy dormir et reposer.

     

    Pensez quelle vertu de patience il y avoit en robert: car celuy qui par avant avoit acoustumé de coucher en lict mol et bien encourtiné et linceux fins et deliez: en chambre bien paree et tapissee & avoit accoustumé de boire vin & bruvage delicatz & frians & de menger viandes exquises ainsi qu'a son estat appartenoit estoit venu tant qu'il luy failloit boire et menger & coucher avec les chiens comme avez ouy. Chascun le souloit appeller monseigneur en luy faisant honneur comme le plus craint de la terre, alors chascun l'appelloit fol et se mocquoit de luy. Helas quelle douleur pouoit avoir robert quand estoit contraint de telles choses endurer: mais a un homme qui a hault courage riens ne luy est impossible, et a un homme pacient on ne luy sçauroit faire injure. Ne homme qui est remply de vertu ne peult estre deceu.

      

    C'est proffit & merite a l'homme de souffrir & porter en patience les injures & opprobre lesquelles a tort luy sont faictes en ce monde, car en l'autre il en obtient la grace & amour de Dieu & bien souvent en acroissent en luy vertus. Quia nomine virtutem acuit. En tel estat ainsi que vous avez peu entendre cy devant vesquit robert long temps: & le chien qui cognoissoit que pour l'amour de Robert on luy donnoit plus a menger qu'on n'avoit acoustumé & aussi que pour l'amour de Robert nul ne luy faisoit mal, ledit chien se print a aymer Robert & a toute heure luy faisoit feste.

     

    Comme Robert fist baiser le cul de son chien a un juif lequel disnoit avec L'empereur.

     

    Advint un jour que l'empereur tenoit a Rome court: a laquelle il avoit faict assembler plusieurs grans et puissans hommes: entre lesquelz il y avoit un juif riche et puissant & qui estoit recepveur de la plus grand partie de toute la terre de L'empereur: & quand chascun fust assis a table: robert qui tenoit son chien entre ses bras et cheminoit parmy la salle contrefaisant le fol ainsi qu'il avoit acoustumé vint auprés d'un juif et le tira par derriere. Le Juif qui sentoit qu'on le tenoit par derriere: incontinent se retourna pour veoir que c'estoit, mais robert avoit apareillé le cul de son chien & luy avoit la queue levee incontinent il fist baiser le cul de son chien au Juif. Alors chascun se print a rire du juif: Ducz, Contes, Barons & Chevaliers.

      

    Le Juif qui cognoissoit qu'on se moquoit de luy il en eut grand despit: mais il n'en fist autre semblant pour celle heure. Aprés cela Robert laissa aller le Chien par la salle: mais incontinent le Chien saillit sur la table: & tant aux dentz que aux piedz si fist tumber ce qui estoit dessus la table: napes: pain, tasses & saillieres. A telz jeux passoit Robert son temps sans mot dire ainsi qu'il luy avoit esté enjoinct par le sainct hermite son confesseur. Ainsi faisoit Robert la penitence a luy enjointe, toutesfois sans faire a nul grevance ne desplaisirs aucunement tousjours pensoit robert a faire quelque esbatement pour passer le temps: Si advint un jour que on menoit une Royne a l'eglise pour espouser: laquelle estoit richement paree et vestue & avoit dessus elle de riches joyaulx ainsi que a Royne apartenoit acompagnee de plusieurs nobles et puissans Hommes: Dames & damoyselles: robert qui apperceut celle royne ainsi paree l'alla prendre par la main et puis aprés la va mener en la plus grande fange qui fut en toute la rue: et la fist tomber, tellement qu'elle fut toute souillee: et puis s'enfuit la gueule ouverte et criant comme un fol en riant portant sa massue sur son col & s'en alla tout droit bouté dedans la cuisine en laquelle celle royne avoit fait appareiller le disner des nopces et quand il fut la arrivé sans gueres sejourner il print un chat qui la estoit et le jetta tout vif en une chauldiere en laquelle cuisoient les viandes du disner, cela fait incontinent fut rapporté a L'empereur lequel en rist moult & aussi firent tous ceulx qui estoient avecques luy.

      

    Ainsi fut Robert longuement par la cité de Rome contrefaisant le fol et le muet, combien que il ne le fust pas, mais l'avoit de commandement ainsi que dessus est dist pour sa penitence parfaire: car en tel estat fut robert sans mot dire et sans boire vin jusques a tant que sa penitence fust accomplie: & aussi il ne mengeoit que ce qu'il pouoit oster aux chiens: ne ne couchoit en lit du monde: mais tant seulement gisoit sur un bien peu de paille avecques les chiens il souffroit moult d'ennuy et de tourment en menant telle vie, & quand il pleut a nostre seigneur Jesuchrist l'appeller, & lui faire assavoir qu'il auroit assez souffert il fut exaulcé et eslevé en honneur & magnificence plus que jamais n'avoit esté, aymé et tenu cher de toutes manieres de gens: car il souloit estre debouté et hay de tout le monde alors fut prisé et aymé de tous plus que jamais n'avoit esté, qui est une chose fort miraculeuse, comme icy aprés pourrez veoir et entendre.

     

    Comme le seneschal de L'empereur assembla grand nombre de sarrazins pour faire guerre a L'empereur pour ce qu'il ne luy vouloit donner sa fille en mariage.

     

    Or en ce temps que Robert estoit a Rome faisant sa penitence laquelle estoit achevee ainsi qu'il pleut a dieu lequel prent pitié de son pauvre pecheur quand il se retourne a luy de bon cueur en luy demandant pardon de ses pechez Robert qui estoit purgé de tous ses vices & delitz en lieu de ceulx estoit aorné de belles vertus. Et avoit demouré a Rome par l'espace de sept ans ou environ en faisant sa penitence ainsi comme dessus avez ouy contrefaisant le fol & le muet en la maison de l'empereur: lequel avoit une fille, laquelle estoit muette ne jamais n'avoit parlé. Et nonobstant ce qu'elle estoit muette, le seneschal de L'empereur qui estoit puissant homme l'avoit fait plusieurs fois demander, et la vouloit avoir a femme: mais L'empereur congnoissant qu'il eust fait honte a son lignage.

      

    Ne s'i voulut consentir ne accorder de laquelle chose le seneschal fut iré & mal content contre son seigneur l'empereur et eu grand despit en son cueur: et se pensa en luymesmes qu'il luy feroit guerre & dommage: si commença ledit seneschal a assembler gens a grand puissance pour mener grand guerre a l'empereur son seigneur, car il luy sembloit bien que par sa force & sa prouesse il conquerroit tantost toute la terre de l'empereur: si fist ledit seneschal grand amas de sarrazins & mescreans: & toute sa compagnie vint jusques au plus pres de Rome, & la voulut assieger la cité & tous ceux qui estoient dedans Dequoy l'empereur de Rome fut fort esbahy de l'entreprinse & lors il appella tous ses barons & tous ceulx de son conseil ensemble toute sa noblesse & chevalerie. Et print conseil avecques eux en leur disant. Seigneurs avisons que nous pourrons faire contre ses mauditz chiens sarrazins qui nous viennent ainsi assieger & faire grans outrages & vituperes: dont j'ay si grand douleur que peult s'en fault que je n'enrage: car il tiennent desja tout le pays en leur subjection, & nous destruiront tous se dieu par sa grace & misericorde ne nous ayde.

      

    Si vous prie que trouvons façon & maniere de les destruire et que a grand force et puissance les allons assaillir & reveiller: a fin que nous les puissions mieulx garder de dormir & sejourner trop longuement. Alors les barons et chevaliers qui estoient tous d'une aliance et d'un consentement vont dire a l'empereur. Sire empereur vous avez parlé sagement si sommes tous d'accord tous prestz et appareillez de deffendre nous et noz droitz: & ferons tant qu'au plaisir de dieu tous les ferons mourir de malle mort: & maudiront l'heure que oncques en ceste terre entrerent.

      

    De la responce des barons fust bien joyeulx l'empereur: & incontinent fit crier par toute la cité de rome que tout homme qui sçauroit porter armes s'armast et se mist bien en point, pour aller assaillir les chiens mastins et mauditz sarrazins pour les desconfire et ruer jus: incontinent que la criee fust faite, chacun fust prest et en point par devers l'empereur de franc courage pour l'accompagner: et tous ensemble par belle ordonnance s'en allerent assaillir les mauditz chiens sarrazins & L'empereur mesmement estoit en personne en son ost. Et combien que la puissance de l'empereur & des romains fust grande si eussent ilz esté desconfitz se dieu ne leur eust envoyé ayde et secours par Robert lequel Dieu envoya pour secourir L'empereur et les Romains.

     

    Comme dieu envoya par son bon ange a robert un cheval blanc et armes blanches: et luy commanda qu'il allast secourir l'empereur et les Romains.

     

    Le jour que l'empereur & tous les Romains devoient avoir journee avec les sarrazins & les gens du seneschal. Ainsi comme robert alla a la fontaine ainsi comme il avoit acoustumé de boire laquelle fontaine estoit au jardin de L'empereur. Si vint une voix du ciel laquelle luy fut envoyee de par dieu. Et robert estant pres de ladicte fontaine entendit celle voix en parlant doucement en disant en ceste maniere. Robert dieu te mande de par moy & te commande que incontinent et sans arrest tu te arme de ces blanches armes & que tu monte sur le cheval que je t'ameine & que sans plus sejourner tu ailles secourir l'empereur. Robert ne sceut contredire aux commandemens que l'ange luy dit Et sans faire aucun refus: incontinent s'arma des armes blanches que l'ange du ciel luy avoit aportees & monta sur le courcier.

      

     La fille de l'empereur dequoy cy dessus avez ouy parler estoit au fenestres, par lesquelles on pouoit veoir sur le jardin auquel estoit la fontaine vit comment robert estoit desguisé, comment il estoit armé et se elle eust sceu parler elle l'eust bien revellé: mais elle estoit muette par quoy ne l'eust sceu dire. Nonobstant elle ne l'oublia par ains bien retint en son courage. Robert ainsi armé et monté comme vous avez ouy s'en alla en l'ost de L'empereur que les sarrazins tenoient de bien pres car se dieu et Robert n'y eussent ouvré L'empereur eust esté desconfit, et tous ses gens mis a mort mais quand robert fut armé il se mist en la plus grand presse des sarrazins & commença ferir a dextre & a senestre sur les turcz, la luy vissiez trencher testes & couper bras et jambes: il faisoit tomber gens chevaulx par terre: si ne perdit pas un coup qu'il ne mist a mort de ses Sarrazins: c'estoit merveilleuse chose a veoir ainsi tuer et meurdrir a Robert ses ennemys. Et a bref parler par sa force & prouesse il mist en fuyte tous les sarrazins: et tellement ouvra que le champ demoura a L'empereur.

     

    Comme aprés que Robert eut desconfit les sarrazins il s'en retourna a la fontaine dessusdicte.

     

    Adonc quand le champ & L'honneur de la journee fut ainsi demouré a l'empereur a l'aide de robert tout armé sur son cheval s'en retourna vers la fontaine, & la se desarma, et puis mist les armes sur son cheval. Et incontinent il se esvanouit. Et ne sceut que ledict cheval ne les armes devindrent & demoura tout seul. La fille de l'empereur de Romme qui tout cela veoit: se esmerveilloit moult et l'eust voluntiers dit, mais elle ne sçavoit parler ne dire mot: car elle n'avoit jamais parlé. Or avoit robert le visage tout esgratigné de quelque coup qu'il avoit receu en la bataille. Ne autre mal il n'en avoit aporté l'empereur fut moult joyeux & loua & remercia Dieu grandement de ce qu'il luy avoit donné victoire sur ces ennemys & en ceste joye retourna en son Palais.

      

    Et quand il fut heure de souper robert se presenta a l'empereur ainsi qu'il avoit accoustumé contrefaisant tousjours le fol & le muet comme dessus est dit. L'empereur qui voluntiers regarda robert congneut qu'il estoit blessé & qu'il avoit ainsi le visage atourné cuydoit que ce luy eussent fait aucuns de ses serviteurs: si se courrouça & dit: ceans il y a de mauvaises gens, car ainsi que avons esté aujourd'huy a la journee: ilz ont batu & mutilé ce pauvre homme, & mesmement par le visage dont ilz ont fait mal & grand peché: car il ne dit ne fait nul mal a homme: ne a personne du monde il ne fait tort: il est fol mais est debonnaire & de bon affaire que homme ne pouoit estre: & cuyde qu'il doit estre fort. Lors un chevaliers se print a parler & dit Tandis qu'avons esté en la bataille les gens qui sont cy demourez luy ont fait cela. Alors L'empereur deffendit a tous ses gens qu'ilz ne fussent si hardys de le toucher aucunement puis se print a interroguer ses chevaliers s'il y avoit nul qui sceust qui estoit le chevalier par lequel ilz avoient esté secouruz: & sans lequel ilz estoient perduz: je ne sçay fait l'empereur qui il peult estre: mais ce n'eust il esté nous estions tous honnyz & deshonorez: c'est le plus vaillant & le plus hardy chevalier que oncques je veis quel qu'il soit il a en luy grand hardiesse.

      

     Alors la fille qui ce entendit s'approcha de son pere & luy feist signe que par robert avoient eu victoire & avoient gagné la journee l'empereur n'entendoit pas le patois de sa fille ne ce qu'elle vouloit dire pource qu'elle ne pouoit parler ne exprimer ses parolles sinon par signes il fist venir la maistresse de sa fille par devant luy pour sçavoir qu'elle vouloit dire: la maistresse qui entendoit ce que la fille disoit exposa a l'empereur en ceste maniere: la fille se dit la maistresse se veux dire que ce fol a aujourd'huy tant fait que n'eust il esté vous eussiez esté vaincus & eussiez perdu la journee: & que par luy avez eu victoire contre voz ennemis & qu'en telle façon il a combatu qu'il a la bataille gaignee, lors l'empereur se print a rire & a ce mocquer de ce que disoit la maistresse en luy disant que c'estoit une grand folie & grand abusion: & de cela se courrouça L'empereur en luy disant. Vous la deussiez enseigner & endoctriner en bonnes meurs mais vous l'affolez & gastez.

      

    Se vous n'en pensez autrement je vous feray dolente & courroucee: ce seroit grand abusion de penser que ce fol qui est innocent eust sceu faire une telle vaillance veu qu'il n'a force ne puissance: lors quand la pucelle entendit ainsi parler son pere elle se voulut retraire & s'en alla jaçoit ce qu'elle sçavoit bien comme la chose estoit aucune & semblablement sa maistresse eust grand paour & frayeur des parolles de L'empereur: & pourtant celle chose si demoura en cest estat jusque a une autre fois que le seneschal lequel avoit esté une fois desconfit eut fait grand amas de sarrazins: & vint de rechef assaillir Rome & y vouloit mener dure guerre aux Romains: & de fait les romains eussent esté desconfitz, ce n'eust esté le chevalier que l'autre fois les avoit secouruz: lequel vint au secours de l'empereur par le commandement de l'ange ainsi que a la premiere fois avoit fait & fist si vaillamment que pour abreger il mist tous les chiens sarrazins a desconfiture: car il n'y avoit homme si preux ne si hardy qui l'osast attendre: car il menoit tous ses chiens devant luy comme un loup fait un troupeau de brebis, dequoy tout le monde s'en esbahissoit, car il frapoit sur celle chiennaille comme un diable il les detailloit & trenchoit comme un boucher la chair en la boucherie.

      

    Car nul n'eschapoit de ses mains tant fust il grand & hardy que lors ne fust mis a fin chascun des gens de l'empereur prenoit garde a iceluy chevalier: mais a la fin quand la bataille fut fenee nul ne peu dire que le chevalier devint fors seulement la pucelle fille de l'empereur laquelle luy souvenoit de l'autre fois & prins garde comment Robert se contiendroit & vit comment il se desarma ainsi que a l'autre fois il avoit fait: & toutesfois elle tint secret tout le fait: car autre qu'elle ne l'avoit veu. Et de tout ne fut rien sceu jusques a la tierce fois.

     

    Comme robert gaigna la tierce bataille, a laquelle furent mis a mort tous les sarrazins.

     

    Et peu de temps aps l'ost des sarrazins retourna a plus grand puissance que jamais devant la cité de Romme: dont mal leur en print car il y demourerent tous par ledit Robert: mais premier que l'empereur les alla combatre. Il manda tous ces chevaliers & leur pria que se le chevalier blanc revenoit qu'ilz missent peine de le prendre, a fin qu'il sceust de quelle nation il estoit & leur commanda qu'ilz sceussent quel part il yroit ne dont il viendroit car se dist l'empereur j'ay grand desir de sçavoir la verité. Alors les chevaliers respondirent qu'ilz le feroient voluntiers & quand la journee fut venue un grand nombre des meilleurs chevaliers de l'empereur s'en allerent embuscher en un petis boys pour essayer a prendre le chevalier blanc: mais perdirent leur peine car ilz ne peurent oncques sçavoir dont il venoit mais quand ilz le virent en bataille tous saillirent du Boys et la eussiez veu grans coup donner, harnois reluyre, trompettes & clairons sonner pour sarrazins espouenter et lances rompre & briser gens.

      

    Chevaulx vissiez aller par terre, c'estoit un plaisir a les regarder: robert qui estoit la venu sur son cheval blanc & blanches armes se mist au plus gros de la meslee comme celuy qui riens ne doutoit ses ennemis: car depuis qu'il y fut arrivé nul tant fut hardy ne l'osoit attendre pour les grans coups qu'il donnoit, car il frapa de maint horion & maint coup de lance d'espee il frapoit d'estoc de taille. Il ne perdit pas un coup, car a chacun coup qu'il donnoit vous eussiez veu aller un de ses chiens par terre. A l'un rompoit la teste a l'autre rompoit les rains et illec demouroient tous mors.

      

    Et pour abreger robert fist tant que les chrestiens eurent victoire sur les sarrazins car avec ce qu'il frapoit sur les mastins si donnoit il courage aux Romains tousjours les rallioit ensemble. De la grand joye que les romains avoient de voir ainsi besongner a robert encontre ceste chiennaille la force leur croissoit & tellement besongnerent avec l'ayde de Robert que tous les sarrazins furent desconfitz & mis a mort: dequoy lon mena joye parmy la cité de Rome.

     

    Comme l'un des chevaliers de L'empereur mist le fer de sa lance en la cuysse de Robert.

     

    Donc quand la journee fust passee et la bataille gaignee: chascun s'en retourna en son hostel, et Robert s'en voulut retourner a la fontaine dessusdicte pour se desarmer comme il avoit accoustumé mais les dessusdiz chevaliers qui s'estoient retourné embuscher au bois dessusdit saillirent tous ensemble et luy dirent. Seigneur chevalier parlez a nous, dictes nous se il vous plaist qui vous estes, de quel pays: ne de quelle contree. Quand Robert les ouit ainsi parler il fut tout esbahy, & se print a picquer son cheval contreval a fuyr afin qu'il ne fut cogneu: et de ce tant fist qu'il eschapa aux chevaliers.

      

    Nul d'eulx ne sceut sçavoir que Robert devint fors un lequel le suyvit de pres tenant une lance en son poing de laquelle il frappa en la cuisse tellement que le fer demoura dedans la playe, mais pourtant ne pouoit il pas sçavoir qui estoit le chevalier aulx armes blanches. ains luy eschappa Robert & vint a la fontaine & se desarma & mist les armes sur son Cheval ainsi qu'il avoit accoustumé, & tantost aprés ne sceust que devint cheval ne Lance ne les armes: ains demoura la tout seul, navré de la lance: dont il sentoit grand douleur.

      

    Et incontinent luy mesmes tira le fer de sa cuysse & le mussa entre deux pierres a la fontaine robert si ne sçavoit ou aller pour adouber la playe de paour que il ne feust cogneu il se mist luy mesmes a l'adouber & print de l'herbe et la mist dessus, et puis amassa grande quantité de mousse: de laquelle il enveloppa sa playe tout autour du mieulx qu'il peut: a fin que l'air n'entrast dedans.

      

    La fille de L'empereur, laquelle estoit aux fenestres si veoit tout cela & bien le nota. Et pource qu'elle cogneut Robert estre beau & vaillant chevalier & avoit veu sa maniere de armer et desarmer elle le mist tant en son cueur que ce fust merveilles, et commença fort a l'aymer. Or ne sçavoit homme vivant qui estoit le Chevalier aux armes blanches.

      

      

    Quand robert eust bien adoubbé sa playe il s'en vint a la court pour avoir a soupé: mais il clochoit fort pour le coup qu'il avoit receu: nonobstant qu'il se gardoit de clocher le plus qu'il pouoit: car il sentoit cent mille foys plus grand douleur qu'il ne monstroit Tantost aprés arriva le chevalier, lequel avoit blecé robert & commença a compter a l'empereur comment le chevalier leur estoit eschappé, & comment il le avoit blecé dequoy il estoit fort courroucé et dolent et disoit Je croy que ce soit chose spirituelle: & non pas mortelle.

      

    Car il ne dit mot ne pour beau parler que je luy ay sceu dire ne n'a oncques voulu parler ne respondre mot. Je prie a dieu qu'il le vueille reconforter en quelque lieu qu'il soit: car je suis seur qu'il est fort blecé. Mais sire Empereur je vous diray que vous ferez si m'en voulez croire, et se voulez sçavoir en bref temps qui est le chevalier aux armes blanches.

      

    C'est que vous faciez crier par toutes voz villes citez & chasteaulx que s'il y a chevalier qui aye blanches armes et cheval blanc qu'i vienne par devers vous. Et aussi qu'il apporte le fer de la lance de laquelle il a esté blecé en la cuysse & qu'il monstre la playe et que vous luy donnerez vostre fille a femme, et avec ce luy donnerez la moytié de vostre Empire. Quand l'empereur entendit ainsi parler le chevalier il fut moult joyeulx: et dist que il avoit sagement parlé et incontinent fist publier par tout son Empire ce que ledit chevalier avoit conseillé.

     

    Comme le seneschal se mist un fer de lance en la cuisse pour cuider avoir la fille de l'empereur.

     

    Les criees de par l'empereur faictes & publiees vindrent a la cognoissance du trahistre seneschal qui aymoyt tant la fille de l'empereur qu'il ne pouoit dormyr ne reposer & la cuidoit avoir a femme par son outrecuidance & pour l'amour d'elle avoit fait tant de folles entreprinses desquelles tousjours se trouvoit deceu & marry: & encores en fist un autre bien grande comme cy aprés orrez: car lon dit communement, que plus hault monte qu'il ne doit: plus bas descend qu'il ne voudroit, & n'est rien plus desplaisant a dieu que orgueil ne plus nuisible a l'homme: mais qui a dieu servir entend: en la fin bon loyer en attend Ledit seneschal aps ce qu'il eut ouy les criees dessusdictes: il s'advisa d'une grand malice: laquelle luy tourna depuis a grand deshonneur car incontinent il fist chercher un cheval blanc, lance & armes blanches et print un fer de lance: lequel il le mist en sa cuysse en grand douleur & angoisse: toutesfois pour parvenir a estre empereur il se souffrit & endura paciemment: & pareillement pour avoir la fille de l'empereur: de laquelle il estoit si tresamoureux que peu s'en failloit qu'il n'enrageoit tout vif: dont c'estoit grand follie: car il ne avoit garde de l'avoir: & aussi c'est grande folie a ceulx qui veulent maintenir vie de foles amours: car a la fin mal douleur & honte en vient

      

    Aps cela fait le seneschal fist armer tous ses gens & les fist mettre sur les champs pour le acompagner et tant chevaucha qu'il arriva a Romme a grand honneur & triumphe Or estoit il bel homme grand & plaisant. Mais il estoit tant fier & orgueilleux que au monde n'y avoit point son pareil plus cault ne plus subtil & malicieulx trahistre & frauduleux & cuidoit bien avoir par envie & subtilité ce qu'il n'avoit pas desservy & que a luy n'appartenoit pas: en tel estat vint le trahistre seneschal a la ville de Rome. Et sans sejourner se vint presenter a l'empereur en luy disant fort humblement: sire empereur pour certain je suis celuy qui si vaillanment vous ay par trois fois secouru: & qui tant ay fait mourir de gens pour l'amour de vous.

      

    Alors L'empereur qui ne pensoit point de trahison luy respondit et dit: vous estes moult fort preudhomme et hardy: mais par mon ame je eusse bien pensé le contraire: car on vous tient pour un couart. Lors le seneschal dit tout marry & courroucé. Sire Empereur de ce ne soyez esbahy: car je n'ay pas encores le cueur si failly que on cuyde: & en disant ces parolles il tira un fer de lance: lequel il monstra a l'empereur puis il descouvrit sa playe laquelle il s'estoit faite luy mesmes en la cuysse. Le chevalier qui avoit blessé robert estoit la present

      

    Et quand il vit le fer que le seneschal monstroit il se print a soubzrire: car il congnoissoit bien que ce n'estoit pas son fer, & toutesfois de paour d'avoir debat il n'osat dire le contraire: mais il luy grevoit bien toutesfois il ne dist mot jusques a ce qu'il vit bien son point comme cy aps orrez: mais nous laisserons a parler de l'empereur et du seneschal et retournerons a robert lequel gisoit avec les chiens blessé a mort comme dessus avez ouy.

     

    Comme L'ange vint annoncer a L'hermite que la penitence de Robert estoit accomplie et qu'il allast a Rome le chercher.

     

    Moult servit long temps robert au service de Dieu duquel service par sa volunté il a enduré plusieurs peines & est de present temps que dieu l'en guerdonne, & ainsi qu'il pleut a dieu que le temps fut venu de payer robert selon sa desserte & ses biens faitz il le voulut exaulcer & eslever du lict des chiens auquel il gisoit, navré a mort de la lance ainsi qu'avez ouy & si faisoit lescher sa playe aux chiens & n'avoit autre medecin: & iceluy colloquer & mettre en fort grand honneur & haultesse, robert ne tenoit compte de luy non plus que d'une beste & n'avoit honte de personne ne aussi n'avoit jamais pensé a avoir la fille de L'empereur a femme, mais tousjours estoit en oraison en priant nostre seigneur que il eust pitié de luy & tousjours il plouroit ses pechez.

      

    Si advint un jour que l'hermite duquel avez cy devant ouy parler & lequel avoit confessé Robert & enjoinct sa penitence estoit en son hermitage & dormoit, en dormant luy vint en vision un ange lequel luy dit qu'il allast a rome chercher & enquerir en quel lieu estoit robert & luy dict tout ce qui estoit advenu de Robert, et qu'il devoit avoir la fille de l'empereur en mariage et de fait luy declara de point en point tout le mistere dont l'hermite fut joyeux: & le lendemain au matin l'hermite se leva & s'en alla a Rome, aussi fist le seneschal qui vouloit avoir la fille de l'empereur: & s'en alla vers l'empereur auquel il demanda sa fille ainsi que promise luy avoit en ses criees, laquelle luy fut octroyee sans contredit, quand la fille sceut qu'elle estoit octroyee au seneschal elle cuyda enrager & devenir folle.

      

    Et incontinent se print a desrompre ses cheveulx & a mener grand dueil, mais tout ne luy valut rien: car il convint qu'elle fut habillee & aornee comme une espousee richement ainsi qu'a son estat apartenoit, & comme a fille d'empereur. Son pere la print par la main pour la mener au monstier acompagnee de plusieurs notables seigneurs, Barons, Dames & Damoyselles, mais la Fille ne s'en pouoit resjouyr: mais elle s'en alloit grand dueil demenant.

     

    Comme la Fille de L'empereur par la grace de dieu commença a parler.

     

    Il advint quand L'empereur & sa Baronnie qui la estoit assemblee furent a l'eglise ou devoient espouser le seneschal & la fille de L'empereur laquelle n'avoit jamais parlé commença a parler. La demonstra dieu un grand miracle pour exaucer le preudhomme Robert duquel nul ne tenoit compte, ains chascun se railloit de luy en le reputant pour fol. Ainsi que le prebstre venoit commencer le divin service pour espouser la pucelle & le Seneschal: par la grace de Dieu la fille commença a parler & dict a son pere. Vous estes bien fol & hors du sens de croyre ce que ce mauldit enragé & orgueilleux fol vous a dit & racompté: car tout ce qu'il dit ne sont que bourdes. Bien est vray que ceans a un homme sainct et bien devot: qui par sa bonté & grand merite dieu m'a rendu la parolle dont je suis grandement tenue a luy. Car il y a long temps que j'ay congneu les grans biens qui en luy sont, & toutefoys nul jamais ne m'en volut croire pour chose que j'en sceusse faire.

      

      

    Quand L'empereur entendit ainsi parler la fille laquelle n'avoit jamais parlé il fust tout ravy de joye & vit que mal alloit & qu'il n'estoit pas vray ce que le seneschal luy avoit dit: & se pensa qu'il l'avoit villainement deceu. Le seneschal qui ce ouyt cuyda enrager de dueil & de courroux: & du grand dueil que il en eust il monta a cheval incontinent, & s'enfouyt tout honteux sans espouser ladicte fille tout yré & courroucé comme felon & hors du sens. Le pape qui la estoit present demanda a la fille qui estoit celuy duquel on parloit tant, lors elle mena le Pape & L'empereur son pere a la fontaine a laquelle Robert s'armoit & desarmoit & la elle chercha entre les deux pierres ou Robert avoit mussé le fer de la lance dessusdicte & tant chercha qu'elle le trouva: & quand elle l'eust trouvé elle demanda la lance de laquelle estoit yssu le fer & incontinent luy fut aporté: & la lance & le fer si se trouverent tout un, car le fer estoit bien proprement joinct au boys & le boys au fer aussi bien que se jamais il ne eust esté brisé puis dit la fille au pape. Pere sainct encores y a bien autre chose, car en ce propre lieu a esté trois fois armé. Celuy par qui avons esté trois foys delivrez des mains de noz ennemys.

      

      

    Car j'ay veu trois foys son cheval & ses armes, desquelles par trois foys je l'ay veu armer, & desarmer: mais je ne sçaurois dire ou le cheval alloit ne dont il venoit ne qui luy bailloit armes ne harnoys ne a qui il les rendoit, mais je sçay bien au vray de luy: que incontinent s'en venoit gesir avec les chiens. Tout ce que je vous racompte est verité & ainsi le demonstrois par signes. Mais on ne m'en vouloit croire. Lors la fille tourna son langage vers L'empereur son pere en luy disant. C'est celuy lequel a bien gardé & deffendu vostre bon droit & vostre honneur, parquoy est raison desormais que par vous guerdonné en soit: & s'il vous plaist tous ensemble yrons parler a luy. Lors le pape, L'empereur: sa fille: & la baronnie vindrent vers robert lequel trouverent couché au lict des chiens: & tous ensemble le saluerent & luy firent la reverence: mais Robert ne leur respondit rien.

     

    Comme l'hermite trouva Robert auquel il commanda qu'il parlast & que la penitence estoit acomplie.

     

    Alors L'empereur commença a parler a robert & dict, vien ça mon amy je te prie qu'il te plaise me monstrer ta cuisse car je le vueil veoir. Quand Robert l'entendit parler il sceut bien pourquoy il le disoit: si faisoit semblant de ne l'entendre point: puis print une paille & commença a la rompre par mocquerie en se jouant: & lors fist mainte folie robert pour faire rire le Pape & L'empereur, & aussi maintz esbatemens pour les faire parler & dire quelque chose nouvelle. Et lors le pape commença a parler a Robert & le conjura de par Dieu qui en croix pendit pour rachepter l'humain lignage & luy dit. Je te commande que ce tu as pouoir de parler que tu parles a nous.

      

    Adonc Robert se leva & en contrefaisant le fol donna la benediction au Pape, & en faisant cela il regarda derriere luy: & vit venir L'hermite auquel il s'estoit confessé: & aussi tost que L'hermite aperceut robert il luy dict si hault que chascun l'ouyt. Mon amy entendez a moy. Je sçay bien qu'estes Robert lequel se nomme le diable. Or est maintenant plus agreable a dieu car au lieu du diable avez nom l'homme dieu, vous estes celuy par lequel ceste contree est delivree des mains des Sarrazins: je vous prie que ainsi qu'avez acoustumé honorez & prisez Dieu lequel m'a icy envoyé. Si vous mande de par moy que d'icy en avant vueillez parler sans plus faire le fol: car ainsi est sa volunté. Et vous a pardonné voz pechez lesquelz aviez commis. Pource que de iceulx avez faict penitence suffisante. Et incontinent, Robert se mist a genoulx & joignit les mains vers le Ciel en disant: Souverain Roy des Cieulx je te remercie: puis qu'il t'a Pleu me pardonner mes offenses & pechez, loué soyes tu.

      

    Lors quand la Fille & ceulx qui la estoient presens entendirent le doulx langage de Robert ilz furent esmerveillez car alors robert leur sembla si beau & gracieux & beau de corps & si bien fourny que c'estoit chose merveilleuse a voir. Adonc l'empereur luy voulut donner sa fille en mariage pour les grands biens & vertus qui sont en luy. L'hermite qui la estoit ne si voulut consentir pourquoy tous se departirent de la: & s'en allerent chascun en son hostel.

     

    Comme par le commandement de Dieu Robert retourna a Rome pour espouser la fille de l'empereur.

     

    En aprés que robert eust obtenu pardon de ses pechez & s'en estoit allé hors de rome, Dieu feist dire trois fois par son bon ange que il s'en retournast a Rome et qu'il espouseroit la fille de L'empereur laquelle estoit tant belle & gracieuse, doulce & benigne, & si avoit en luy tout son cueur mis. Et que d'eux deux descenderoit une noble lignee de laquelle tout le pays en vaudroit mieux & que la foy chrestienne en seroit exaucee. Adonc Robert par le commandement de Dieu s'en retourna a Rome pour espouser la fille de l'empereur a grand honneur & triumphe: car vous eussiez veu demener joye a L'empereur: & a tous ceulx de Rome. Belle feste y eut & belle assemblee honorable & triumphante: car tous demenoient grand joye, a la feste nul ne se pouoit saouler de regarder Robert & disoient tous.

      

      

    Bien sommes tenus a cest homme, car par luy sommes hors des mains de noz ennemys. La feste fut si grande qu'elle dura quinze jours tous entiers & aprés que la feste fut passee robert avec sa femme s'en voulurent retourner en Normandie: pour visiter son Pere & sa mere & demanda congé a l'empereur lequel luy bailla des gens pour l'acompagner: & luy donna de beaulx & riches dons: or & argent & pierres precieuses & alors robert & sa femme bien accompagnez de plusieurs nobles chevaliers, dames & damoyselles: or & argent en abondance: si print congé de L'empereur & de ceulx de Rome & se mirent a chemin pour aller en Normandie.

     

    Comme Robert avec sa femme arriverent a Rouen a grand honneur.

     

    Robert & sa femme cheminerent tant que ilz arriverent a rouen en grand honneur & triumphe dont plusieurs furent joyeux de leur venue: car ceulx du pays estoient en grand desconfort pour ce que le duc pere de robert estoit trespassé et estoyent demourez sans seigneur dont ilz estoyent tristes & dolens. Car c'estoit un tressage prince & de grand renom.

      

    Auprés de rouen demouroit un chevalier tresmauvais et cruel, lequel faisoit a la duchesse mere de Robert souffrir plusieurs tourmens, et luy faisoit plusieurs injures: car il la persecutoit du corps et des biens & si la vouloit faire brusler. Il n'y avoit baron ne chevalier qui osast contredire a luy, sur chascun vouloit estre maistre et pour doubte de luy nul n'osoit ayder a la duchesse: mais quand robert fut venu que chacun l'eut cogneu alors le doubterent & grand joye demenerent & luy firent grand honneur & disoient les uns aux autres nous cuydions qu'il fust mort. Tous les seigneurs & bourgeoys de Rouen s'assemblerent & en grand triumphe allerent tous faire honneur & reverence a Robert leur souverain seigneur, & aprés que tous luy eurent fait & rendu le salut ilz luy compterent la façon comme le seigneur dessusdit traictoit & malmenoit la duchesse sa mere, depuis que son pere estoit mort: & luy reciterent la grand vilennie & outrage qu'i luy avoit fait.

      

    Quand Robert entendit ce que les bourgoys luy avoient dit tant de cela que de la mort de son pere il en fut fort courroucé & demena grand dueil: car il cuydoit trouver son pere en vie. Il jura sainct Pierre de rome que a ce chevalier feroit guerre mortelle, & que s'il le pouoit tenir que vilainement il le feroit mourir comme trahistre & desloyal, incontinent robert mist gensdarmes en oeuvre pour prendre ce trahistre: & ne cessa tant qu'il fust prins: & incontinent fist faire son procés & fut condampné a estre pendu et estranglé: laquelle chose fut faicte, & ainsi fut la duchesse vengee de ce faulx & mauvais paillard qui tant luy avoit fait de peine et de tourment: & combien que la duchesse fut bien joyeuse de la mort de ce trahistre, si fut elle encores plus joyeuse cent mille foys de la venue de son filz lequel elle cuydoit qu'il fut mort: car par luy elle fut delivree de ce trahistre larron: & aussi fut tout le Pays de Normandie auquel il faisoit mainte tirannie & les tenoit en sa subjection.

      

    Quand Robert & sa mere furent ensemble il luy compta comme il c'estoit gouverné a Rome & comme il avoit enduré beaucoup de maulx en faisant sa penitence: & comme l'empereur luy avoit donné sa fille pour femme & luy dict toute la maniere. Et de fait luy compta tout son gouvernement. Quand la Duchesse entendit ce que son Filz luy disoit, elle commença a plorer de la grand pitié qu'elle eut de son enfant qui avoit souffert tant de peine & de tourment.

     

    Comme un messager arriva devant le noble duc robert lequel luy dit que L'empereur luy mandoit qu'il l'allast secourir a l'encontre du Seneschal.

     

    Cependant que Robert estoit a Rouen en grand triumphe avecq sa Mere & sa femme en comptant ses aventures: Si advint un jour qu'il arriva un messager lequel L'empereur envoya a robert. Le messager si vint saluer robert & luy dit. Seigneur duc L'empereur m'envoye par devers vous & vous prie que le veniez secourir contre ce maudit trahistre seneschal lequel c'est rebellé contre luy, & dict qu'il aura vostre femme par force maulgré luy: et vous.

      

    Lors quand Robert eust ouy ces parolles: il fust mal content: & incontinent fist amasser plusieurs gensdarmes les plus vaillans qu'il peult trouver en Normandie: & au plus tost qu'il peust se mist a chemin pour aller secourir L'empereur: & tant chemina luy & ses gens qu'ilz arriverent a Rome & s'en alla droit ou estoit le seneschal qui desja tenoit la ville de rome en sa subjection. Et quand Robert apperceut le trahistre seneschal commença a s'escrier en luy disant, trahistre pas n'eschaperas que je puisses puis que je t'ay trouvé: de malle heure es tu icy venu. Car jamais n'en retourneras: & puis luy dict. T

      

    u boutas le fer de la Lance en ta cuysse par tricherie. Or deffend maintenant ta vie: aussi tu as tué Monseigneur L'empereur par trahison, dont de tous tes faitz fault que tu sois guerdonné selon ta desserte: & en disant ces parolles Robert par grand yre estrainct les dentz par maltalent: & s'en vint courrant contre le Seneschal & luy donna si grand coup sur son heaulme qu'il le rompit & luy fendit la teste jusques aux dentz, & puis luy osta la visiere tellement que la cervelle luy tomba par terre & tomba le trahystre Seneschal tout mort en la place, puis Robert le fist prendre & porter par la Cité de Rome en un lieu propre pour l'escorcher afin qu'il fust mieux de luy vengé, & si fist le Duc robert devant tous ceulx de Rome le seneschal escorcher: & ainsi le fist mourir de malle mort par quoy on peult cognoistre que c'est grand folie de desirer chose qu'il n'apartient d'avoir: car se le seneschal n'eust desiré la fille de L'empereur laquelle ne luy appartenoit pas. Il ne fust pas ainsi mort: ains fust tousjours demouré amy de L'empereur.

     

    Comme aprés que le duc Robert eut fait escorcher le seneschal il s'en retourna a Rouen en Normandie.

     

    Quand Robert de Normandie eust fait escorcher le Seneschal, & mis en paix & seureté les Romains: il s'en retourna a Rouen avec sa compagnie la ou il trouva sa mere & sa femme, laquelle demena grand dueil quand elle sceut que L'empereur estoit mort par le seneschal, mais la duchesse mere de Robert la reconfortoit & luy faisoit tout ce qu'elle sçavoit penser pour la tenir en joyeuseté.

     

    Pour mettre fin a nostre livre nous laisserons le dueil de la jeune duchesse & parlerons de Robert lequel fut en sa jeunesse mauvais & enclin a tout vice & a mal sans ce qu'il luy eust aucune raison et amytié, plus felon qu'un Lyon: sans avoir nulle misericorde: & fut depuis comme un homme sauvage sans parler comme une beste mue, abstinent & plus arresté que jamais fut homme puis fut exaucé en noblesse & honneur comme cy devant avez ouy. Robert vesquit longuement avec sa femme & sainctement: & en bonne renommee, & fust prisé & aymé de grands & de petis.

      

    Car il faisoit a tous bonne justice & tenoit tout son pays en bonne paix. Il eut de sa femme un beau filz lequel fut nommé Richard, & fist avec Charlemaigne Plusieurs proesses. Il ayda a exaulcer la foy chrestienne. Car sans cesser menoit guerre aux sarrazins & les destruysoit.

      

    Car il ne les pouoit aymer, il vesquit noblement a grand honneur & bonne renommee en son vivant par tout son pays ainsi que son pere: car tous deux vesquirent sainctement jusques a la fin de leurs jours: dieu par sa infinie puissance nous doint si bien & sainctement vivre: que a la fin de noz jours noz ames puissent avec les leurs voler lassus en la gloire eternelle: avec tous les Sainctz & Sainctes de Paradis. Amen.

     

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  • Phénomènes inexpliqués - Sourcier : don ou hasard ?

    Sourcier : don ou hasard ?

     

    Le sourcier ou radiesthésiste a la réputation de pouvoir trouver, à l’aide d’une baguette en bois généralement, une source ou une rivière souterraine.
    Le monde scientifique s’est très tôt intéressé aux sourciers et plusieurs expériences ont été menées pour déterminer si le reflexe du sourcier était dû à un sixième sens ou au simple hasard.
    Les résultats sont controversés. Cependant, une chose est sûre, l’activité des radiesthésistes n’a aucune corrélation avec le paranormal.

     

    La technique de la baguette

    Le sourcier tient fermement les deux extrémités de sa baguette les deux avant-bras tendus devant lui. Les paumes tournées vers le ciel, il avance lentement quand soudain la baguette se met à vibrer, puis à piquer irrésistiblement en direction du sol.


    Pourtant, l’observateur ne voit pas les mains, ni les doigts bouger.
    On dirait qu’une force surnaturelle, à un endroit précis, attire la baguette vers les profondeurs du sous-sol.

    C’est ainsi que le sourcier est en général décrit lorsqu’il recherche de l’eau souterraine.

     

    La baguette peut être tout simplement une branche fourchue de noisetier. Certains utilisent un pendule.

    Au Moyen Âge, les mineurs de Bohême utilisaient la baguette pour détecter les filons métalliques.

     

    Aujourd’hui, les sourciers sont beaucoup moins sollicités et n’intéressent plus vraiment ni les médias, ni les scientifiques.

     Il y a une cinquantaine d’années, quelques-uns uns faisaient encore la Une des journaux.


    C’est le cas par exemple de M.Brissaud, un sourcier célèbre de Normandie. En 1959, une grande sécheresse s’est abattue sur la France et ce sourcier a découvert plus de 10 sources pour les cultivateurs.
    Ouest-France n’avait pas hésité à l’époque à publier un article très élogieux sur cette performance.
    Cet homme a d’ailleurs travaillé avec les autorités et les géologues pour chercher de l’eau.


    Honnête, M.Brissaud avait reconnu qu’il connaissait parfaitement  sa région et savait que de nombreuses sources existent sous les champs.
    Encore faut-il savoir où chercher.

    La vraie question est de savoir pourquoi la baguette se met à vibrer ? L’autre question que nous pouvons nous poser est : Le sourcier a t-il un don ou n’importe qui peut-il en faire autant ?

     

    Sourciers et charlatans

    Le monde scientifique se réparti en trois camps. Ceux qui pensent qu’un phénomène naturel est à la base du reflexe du sourcier. Ceux qui pensent que tout ça n’est que du charlatanisme. Enfin ceux qui se montrent plus nuancés et pensent que seules des expériences  très rigoureuses peuvent apporter une réponse.

     

    Eugène Chevreul, un célèbre chimiste, se situe dans le deuxième camp. C’est lui qui, en 1854, a condamné le premier cette « science ».
    Il a effectué plusieurs expériences avec un pendule et s’est aperçu que celui-ci ne tournait plus lorsqu’on immobilisait sur un support en bois la main qui le tenait.


    Cela prouvait donc, d’après lui, que les rotations étaient dues à un tremblement involontaire des muscles et non à la présence d’eau ou de tout autre objet.


    Au 19e siècle, on ne savait rien de la radioactivité et de ses effets sur la matière vivante.

    Suite à cette condamnation officielle, les scientifiques se sont détournés de cette pratique populaire.

     

    En 1930, l’abbé Bouly invente le terme de « radiesthésie ». Fanatique du pendule, il place cette pratique dans les sciences occultes et la parapsychologie ce qui altère encore un peu plus la réputation des sourciers.

     

    Certains qui sont de véritables charlatans prétendent pouvoir découvrir non seulement de l’eau mais également le siège et la nature des maladies ou retrouver des disparus en agitant leur pendule au-dessus d’une carte géographique.

    Ces pratiques sont très éloignées de celle du véritable sourcier et beaucoup d’entre eux ont été démasqués et ridiculisés.

    C’est alors toute la profession qui a été assimilée à une énorme fumisterie.

     

    Pourtant, en 1962, un savant de renommée internationale ose briser les tabous en remettant en cause la conclusion de Chevreul.
    Il s’agit du Pr Yves Rocard, Directeur du laboratoire de physique de l’Ecole normale supérieure et responsable  au Comité de l’énergie atomique du programme de recherches sur la première bombe française.

     

    Sourcier et champ magnétique

    Il est plutôt rare qu’un scientifique aussi reconnu prenne des risques sur un sujet aussi controversé. Le premier livre du Professeur Rocard a été hué par ses collègues.
    Le physicien atomiste a pourtant persévéré pendant plus de 20 ans.

    Ouvert d’esprit et très curieux, il a essayé tout simplement de trouver une solution rationnelle à ce phénomène.

    En résumé, sa théorie part du principe que l’eau, en filtrant à travers le sol, peut créer de très faibles courants électriques et donc des champs magnétiques.


    Disposant d’un magnétomètre à protons, il a fait des relevés sur les zones sourcières. Il a ainsi pu constater qu’à chaque fois que le reflexe du sourcier se déclenchait, il enregistrait sur la zone une « bosse » magnétique, même en l’absence de source.

    Il en a conclu que ce n’était pas l’eau qui provoquait cette vibration de la baguette mais une perturbation locale du champ magnétique terrestre.

    Le Pr Rocard s’est également inspiré des migrations animales. On a la certitude aujourd’hui que de nombreux animaux, les cétacés notamment, s’orientent grâce aux champs magnétiques.

     

    Les oiseaux ou les cétacés entre autres possèdent des cristaux de magnétite qui leurs sont indispensables pour s’orienter.
    Le Pr Rocard s’est donc demandé si l’homme ne possédait pas, lui aussi, cette boussole biologique.

    Il est intéressant de souligner que dans les années 1980, des chercheurs anglais ont découvert des cristaux de magnétite dans les arcades sourcilières de l’homme.

     

    A contrario, des expériences menées entre 1964 et 1966 par le comité Para n’ont pas été concluantes et ce comité a rejeté la théorie d’Yves Rocard.

     

    Cependant, à ce jour, cette théorie révolutionnaire n’est pas totalement écartée par tous les chercheurs.
    Il serait nécessaire que de nouvelles expériences menées de manière très rigoureuse soient mises en œuvre.

     

    Un dossier qui reste ouvert

    D’autres expériences ont été menées dans de nombreux pays. Par exemple, en Russie, à la fin des années 1960, 700 sourciers ont été invités à se « balader » dans les plaines du Kazakhstan. Munis de baguettes en fibre de verre, ils étaient suivis par des hélicoptères munis de magnétomètres à « flux gate ».


    Le rapport a noté qu’il existait une réelle corrélation entre les points sourciers et les anomalies magnétiques.

     

    D’après Y.Rocard, cette sensibilité varie beaucoup d’un individu à l’autre et même au cours d’une même journée, suivant les perturbations magnétiques que l’on subit sans s’en rendre compte.

    Pour le moment on ne peut pas vraiment dire que les expériences organisées aussi bien par les sceptiques que par les « croyants » ont donné des résultats probants.

     

    Le taux de réussite semble équivalent à celui que l’on obtiendrait si on cherchait une source au hasard.

     

    Note sur Yves Rocard

    Yves Rocard est décédé en 1992. C’était le père de Michel Rocard (homme politique français). C'est le père des bombes A et bombes H françaises.


    Il s’est beaucoup intéressé aux sourciers mais également aux ovnis. C’était un homme d’une grande érudition, un savant réputé et un homme curieux qui n’a jamais eu peur d’affronter la communauté scientifique sur des sujets considérés comme tabous.

     

    Ouvrages d’Yves Rocard sur les sourciers: Le signal du sourcier  en 1969. La science et les sourciers ; baguettes, pendules, biomagnétisme, 1989.

      

      

      

     

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