• LE FRANÇAIS , LANGUE "LATINE" ?

     

     

     

    LE FRANÇAIS , LANGUE "LATINE" ?

     

    Civilisations aryennes

     

    Alors que beaucoup trop de gens s’obstinent à considérer le français comme une langue prétendument « latine », je m’inscris en faux contre une telle assertion.

    Contrairement à l’ italien, à l’espagnol, au portugais et au roumain, qui sont effectivement des langues latines à part entière, le français n’est en fait que partiellement une langue « latine » (romane, devrait-on d’ailleurs dire de façon plus juste en ce qui le concerne)…

     

    En effet, outre le latin, les apports qui l’ont formé sont également constitués d’éléments grecs, celtiques (beaucoup plus de traces du celtique continental gaulois qu’on ne le croit généralement sont en effet passées dans la langue française, contrairement aux idées reçues. Environ 300 mots courants -voire « populaires »- nous viennent directement du celtique ancien), et germaniques (francique mais pas seulement, et l’ apport germanique dans le français est loin d’être négligeable).

     

    Femelles guerrières Scythes

    Femelles guerrières Scythes

    En fait, le français est un « patchwork ». C’est une langue qui se situe à l’exact carrefour des idiomes greco-latins, celtiques, et germaniques.

    Beaucoup n’ont pas conscience, par exemple, du rôle capital qu’a rempli le celtique ancien dans la formation de la langue française.

     

    Quelques exemples parmi beaucoup d’autres :

     

    à ==> du gaulois « ad » (même sens)
    abriter ==> du gaulois « abbritto/abbratto »
    agacer ==> du gaulois « agacio »
    aigre ==> du gaulois « acer/acros »
    ainsi ==> du gaulois « ensindo/insindo »
    ajonc ==> du gaulois « ation/action »
    alise ==> du gaulois « alisia/alesia »
    aller ==> du gaulois « alo »
    alouette ==> du gaulois « alauda/aloda »
    alpe ou alpes ==> du gaulois « alpa »
    ambassade ==> du gaulois « ambactiata » (« ambactos » = serviteur, envoyé, ambassadeur)
    andouiller (de cerf) ==> du gaulois « antolio »
    anguille ==> du gaulois « angis »
    ardoise ==> du gaulois « artesia/ardesia »
    argent ==> du gaulois « argenton »
    argot ==> du gaulois « arcato/arcoto »
    arpent ==> du gaulois « arependis »
    arracher ==> du gaulois « arraco/arranco/exraco »
    arrimer ==> du gaulois « arrimmo »
    attelle ==> du gaulois « astella »
    auvent ==> du gaulois « aubannos »
    bac (bâteau) ==> du gaulois « baccos/bascos »
    bâche ==> du gaulois « basca/bascia »
    bachelier ==> du gaulois « baccalarios »
    badine, baderne, bâton ==> du gaulois « batina/basterna »
    bagarre ==> du gaulois « bago »
    bague ==> du gaulois « bacca/baga »
    baie (maritime) ==> du gaulois « bacia/bacco »
    baille (eau) ==> du gaulois « badila »
    baiser ==> du gaulois « basio », dérivé de « busio » (bouche, lèvre)
    balai ==> du gaulois « banatlos »
    balcon ==> du gaulois « balacon »
    balise ==> du gaulois « balisia/balidia »
    balle/boule/ballon ==> du gaulois « balla/bolla »
    bancal ==> du gaulois « bancalis »
    baril ==> du gaulois « barriclo »
    barrique ==> du gaulois « barrica »
    bas ==> du gaulois « bassos »
    bassin ==> du gaulois « baccinon »
    bec ==> du gaulois « beccos »
    bêche ==> du gaulois « besca/bethica »
    beigne ==> du gaulois « begna/bogna »
    berceau ==> du gaulois « barcio/bertho »
    béret ==> du gaulois « berron »
    berge ==> du gaulois « berga »
    bernique ==> du gaulois « bernica »
    béton ==> du gaulois « betomen/beto »
    billot ==> du gaulois « bilia »
    bitume ==> idem que béton, du gaulois « betomen »
    blague ==> du gaulois « balga/bolga »
    blaireau ==> du gaulois « blaria »
    blason ==> du gaulois « blatio/mlatio »
    bloc ==> du gaulois « bloco/blocco »
    bagnole ==> terme dialectal du nord-ouest, de « banniole » = mauvaise carriole
    braguette ==> du gaulois « braga », les braies (pantalon)

     

    Etc etc etc…

     

    On pourrait continuer ainsi très très longtemps, avec toutes les lettres de l’alphabet.
     

    Mais c’est déjà assez édifiant, non ??…

     

    Bataille entre Scythes et Slaves (Viktor Vasnetsov, 1881)

    Bataille entre Scythes et Slaves (Viktor Vasnetsov, 1881)

     

    Des mots français directement dérivés du gaulois, il y en a plusieurs centaines (si on compte les dérivés de chaque substantif), et la plupart d’usage très courant. A ce sujet, je vous recommande d’ailleurs un petit ouvrage (dont je possède un exemplaire) intitulé « DICTIONNAIRE DES MOTS FRANCAIS D’ ORIGINE CELTIQUE », par Jean-Marie RICOLFIS (« Celtes et Gaulois » Troisième partie, Editions Paris-Aubusson / Cercle Lugos, 1995).

     

    Tirés du net, quelques exemples de l’apport germanique (francique) dans la langue française :

     

    abandonner (de bannjan = bannir)
    astiquer (de steken = pousser, utiliser un bâton pointu, relaté à stakka)
    bâtir, bastille (de bast = écorse, écorse de bouleau en lamelle, ficelle, matériel de construction)
    bière (de bera)
    blanc (de blink = briller)
    bleu (de blao)
    bordure (de boord = bord)
    brun (de bruin)
    chic (de schikken = bien ranger, donc être valable)
    choc, choquer (de scoc, schok = secousse)
    cresson (de kresso = plante signifiant nourriture)
    dard (de darod = lance à jeter)
    détacher, attacher, tailler, étal (de stakka = pieu, bâton pointu)
    écran (de scherm = protection)
    épieu, pieu (de speut = pointu)
    épier (de spieden)
    escarmouche (de skirmjan = défence limitée)
    étale, étalage, étable (de stal = construction où l’on ‘case’ un animal)
    fief (de fehu, vee = troupeau de bovins)
    fouquet (de fulko = écureuil)
    frais (de frisk, fris)
    fauteuil (de faldistôl = chaise stôl pliable faldi)
    galop(er) (de walalaupan, wel lopen = bien courir)
    gant (de want)
    garant (de warand, ware hand = vrai (et en) main)
    garçon (de wrakjo = diminutif de wraker = tueur, donc: petit guerrier )
    garde, gardien (de warding, dérivé de wachten = attendre, observer, se tenir prêt)
    gaspiller, gaspillage (de wostjan, woest = rendre sauvage , sauvage)
    grappe (de greip, greep, grip = prise par une main)
    gris (de grîs, grau = brillant mais foncé)
    guerre (de werra, war = confusion)
    haïr (de hatjan)
    honnir (de haunjan, honen)
    jardin (de gaarden, dérivé de wachten = (plur.) les parcelles gardées, entourées d’une protection)
    landes (de land= terre sableuse)
    loge(r) (de laubja)
    marche(r) (de marka = marquer d’un pas)
    marque (de mark, merk = signe, signe d’une délimitation, frontière)
    marquis (de mark = comte d’un région frontalière)
    maréchal (de marhskalk= gardien skalk des juments maren royales)
    randonnée (de rant, rand = coté)
    rang (de hring = chaînon, anneau)
    saisir (de sakjan = revendiquer)
    standard (de standhard = tenir debout fermement)
    trot(ter) (de trotton = mouvement de haut en bas)

     

    Etc etc.

     

    Celtes et Gaulois - 1

    Celtes et Gaulois

     

    Enfin, en guise d’appendice, pour tous ceux qui s’imaginent que le français ne comprend que quelques rares mots d’origine celtique et dérivés du breton, précisons aussi que beaucoup de termes bretons sont en fait eux-mêmes apparentés au…gaulois (eh oui !).
     

    Par exemple :

     

    Marc’h ==> du gaulois « marcas » (cheval)
    Bagad (et français bagaude) ==> du gaulois « baccatos » (troupe)
    Men ==> du gaulois « meno » (pierre, montagne)
    Bara ==> du gaulois « barago » (= pain)
    Gwin = du gaulois « oinos » (= vin)
    Anaon ==> du gaulois « anatmon » (= âme)

     

    Etc… (les exemples sont légion, mais vu que je ne connais moi-même que 60 à 80 termes de la langue bretonne, je ne pourrais pas énormément développer le sujet)

     

    CONCLUSION

     

    A l’origine, le celtique continental ancien (auquel se rattachaient les divers dialectes gaulois) était lui-même une langue très proche du latin, dans ses structures grammaticales, syntaxiques, son vocabulaire etc. C’est d’ailleurs pour cette raison que le latin des envahisseurs romains a été si facilement assimilé par les populations des Gaules.

     

    Et à ce titre, il est franchement réducteur de parler de langue « latine », puisque le latin dont découlent les langues romanes ultérieures (langues d’Oc et d’Oïl, dont procède le français) n’a fait que se superposer aux parlers gaulois préexistants.

     

    En outre, comme je l’expose dans le cadre de ce petit article, il y a eu énormément d’apports gaulois et germaniques dans la formation du vocabulaire français. Ce qui n’est pas le cas des langues véritablement latines (Italien, espagnol, portugais etc).

     

    Si le français a été classé officiellement comme langue « latine », c’est surtout parce que jusqu’à une époque récente, on n’avait que très peu de connaissances au sujet de la langue celtique continentale. Mais ces connaissances ont nettement progressé depuis les vingt dernières années, et il est donc aujourd’hui tout à fait légitime de remettre en question certaines « certitudes » en matière de linguistique.

     

    En ce sens, le français est une langue quelque peu « bâtarde », ce qui en fait toute la richesse et la singularité. Et c’est pourquoi il est très réducteur de la classer parmi les langues « latines ». Ce qui ne peut être vrai qu’en partie seulement.

     

    Gaulois

    Gaulois (cliquer sur l’image)

    L’objet de ce petit exposé est donc juste de vous encourager à en finir avec une idée fausse : non, nous ne parlons pas une langue latine, et oui, il y a beaucoup de celtique, d’ hellénique et de germanique dans notre parler quotidien !

     

    Korreos

     

    http://www.propagandes.info/blog/le-francais-langue-latine-a-dautres-par-korreos/

     

     http://france.eternelle.over-blog.com/pages/LE_FRANCAIS_LANGUE_LATINE_-8679685.html

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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