• LE CLOUTIER

     

     

      

      

    CLOUTIER : De nos jours, on dit souvent : "C’est un vieux clou, cela ne vaut pas un clou, travailler pour des clous, clouer le bec..." Mais il y a aussi "le clou du spectacle" ! Autrefois, la fabrication de ce petit objet métallique indispensable était le fruit de tout un savoir-faire;

      

    Les trois coups
     

    Dès le Moyen ge, situées à la proximité des mines de fer et des forges, les clouteries essaiment le long des cours d’eau afin d’utiliser la force hydraulique pour actionner le soufflet qui active le foyer. Dans certains cas, faute de ruisseaux, des roues à hommes puis à chiens ont été utilisées. Autour de la forge proprement dite, plusieurs plaques sont disposées, chacune étant la propriété du cloutier.   

      

    La plaque, ou cloutière, est composée d’un cylindre de fer d’une quarantaine de centimètres de diamètre sur vingt de hauteur, dans laquelle sont implantés différents outils : la tranche, ou tranchet, pour couper les vergelines ou carreaux de fer (tiges de matière première), l’enclumette pour les forger et amincir la pointe, et différentes formes pour travailler les têtes, différentes pour les clous de charpente, d’ébénisterie, de maréchal-ferrant ou de sabotier.   

    Tout réside dans le coup de main et chacun réussit avec plus ou moins de virtuosité tel ou tel type de clou.   Un travail d’artiste répété à longueur de journée et, rentabilité oblige (déjà !), avec le moins de coups de marteau possible : c’est le fameux clou à tête à trois facettes ou trois coups.

     

    La concurrence et le déclin
     

    De nombreux artisans cloutiers étaient installés dans les Pyrénées (voir page de droite). Mais un texte daté de 1772 atteste déjà de la concurrence exercée par les clous issus des manufactures parisiennes dans le comté de Foix. Il annonce déjà un proche déclin pour la production des artisans ariégeois, pourtant excellente.   

    "Depuis deux ans, la fabrique a diminué parce que la production demeure invendue, les marchands de Toulouse et de la Gascogne, qui la consommaient, achetant des clous parisiens, qui sont à meilleur marché, quoique très inférieurs par la qualité, et de là il est arrivé qu’une quantité considérable d’ouvriers ont été travailler du côté de Bayonne, de Bordeaux et en Espagne. Il sera difficile de favoriser cette partie de commerce tandis que le fer aura un prix qui obligera les fabricans de vendre leurs clous plus chers que les clous parisiens."
     

    Il existe peu de témoignages et encore moins de documents photographiques sur cette corporation qui a disparu au début du XXème siècle. L’industrialisation a remplacé le clou de section carrée par la pointe, plus ronde et facile à fabriquer.

      

    Extrait du chapitre concerné, dans l’ouvrage Les métiers d’autrefois, de Marie-Odile Mergnac, Claire Lanaspre, Baptiste Bertrand et Max Déjean, Archives et Culture.

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