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    Jeanne d'Arc ( bataille 1429 - 1431)

     

      Comme nous l’avons vu précédemment, Charles VII, en 1429, n’avait pas réussi à s’opposer efficacement face aux Anglo-bourguignons. Au contraire, c’était le duc de Bedford, le régent anglais, qui était en passe de remporter la victoire contre Charles VII.

     

     

    Royaume de France, royaume d'Angleterre et duché de Bourgogne en 1429.

     

    Depuis octobre 1428, l’armée anglaise assiégeait alors Orléans. Si la cité tombait, le chemin vers Bourges, où résidait Charles VII, était tout tracé.

     

    Le Valois, qui avait quitté Bourges pour Chinon, dans un souci de sécurité, était alors dans une situation difficile.

     

    C’est alors qu’apparut Jeanne d’Arc, figure jugée providentielle par de nombreux historiens. A noter que le récit de la vie de cette figure historique est à prendre au conditionnel, de nombreux hagiographes[1] ayant embelli l’histoire de Jeanne d’Arc.

     

     

    Croquis représentant Jeanne d'Arc, exécuté de son vivant dans la marge d'un registre du Parlement de Paris par le greffier Clément de Fauquenbergue.

     

     

    Portrait de Jeanne d'Arc, selon une miniature du XV° siècle, musée de Rouen.

     

     

    Jeanne d'Arc au sacre du roi Charles VII, par Jean Auguste Dominique INGRES, 1854, musée du Louvre, Paris.

     

     

     

    1° Le voyage vers Chinon (mars 1429) – Jeanne, cadette d’une famille de cinq enfants, naquit en janvier 1412 à Domrémy, en Lorraine. Très pieuse dès son plus jeune âge, la jeune fille fut bergère lors de son enfance.

     

     

    Jeanne d'Arc gardant les moutons, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

     

    C'est alors qu'elle aurait entendu les voix de l’archange Saint Michel, de Sainte Catherine et de Sainte Marguerite, dès l’âge de treize ans. Ces dernières lui demandèrent instamment de partir à la rencontre de Charles VII, de le conduire à Reims, et de bouter les Anglais hors de France.

     

     

    Jeanne d'Arc écoutant ses voix, par François RUDE, 1845, musée du Louvre, Paris

     

     

    Jeanne d'Arc entendant la voix de l'archange Saint Michel, par Jules Eugène LENEPVEU, 1874, le Panthéon, Paris.

     

    A l’âge de 17 ans, Jeanne décida de se rendre à Vaucouleurs, demandant à Robert Baudricourt, capitaine de la cité, de bien vouloir l’engager dans les troupes royales.

     

    Chassée par le capitaine à deux reprises, Jeanne parvint toutefois à s’attirer la sympathie des habitants de la cité, enthousiasmés par l’idée qu’une aussi jeune fille ait la volonté de lutter pour défendre le royaume de France.

     

    Lors de leur troisième rencontre, Jeanne affirma à Baudricourt qu’il était impératif pour elle de se rendre à Chinon, et qu’elle était prête à faire le voyage jusqu’à Chinon à pied, dût elle user ses jambes jusqu’aux genoux.

     

    Finalement, le capitaine décida d’accepter la requête de la jeune femme, lui confiant un cheval et une petite escorte.

     

     

    Le périple de Jeanne d'Arc jusqu'à Chinon, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XV°siècle.

     

     

    Jeanne d'Arc part de Vaucouleurs, 1429, son oncle et un autre paysan se cotisèrent pour lui donner un cheval, Baudricourt lui donna une épée et lui dit, va et advienne que pourra, par Jules Eugène LENEPVEU, 1874, le Panthéon, Paris.

     

    Revêtant l’habit d’homme, Jeanne voyagea jusqu’à Chinon, traversant des territoires alors entre les mains des Anglo-bourguignons.

     

     

    La forteresse de Chinon en 1429, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

     

     

     

    Après avoir rencontré des conseillers du roi à Chinon, en mars 1429, ces derniers acceptèrent la requête de Jeanne, qui insistait pour rencontrer Charles VII. En apprenant qu’une jeune pucelle[2] de 17 ans venue de Lorraine souhaitait bouter l’Anglais hors de France, le Valois crut à une farce. Il décida alors de tromper Jeanne, s’habillant simplement, et demandant à un de ses proches de vêtir ses habits de roi. Pénétrant dans la pièce ou se trouvait le roi et sa cour, la jeune femme ne tomba cependant pas dans le piège et marcha alors directement vers Charles VII.

     

     

    Ruines de la forteresse de Chinon, dans laquelle Jeanne d'Arc rencontra Charles VII.

     

    Jeanne exposa alors les raisons de sa visite au Valois, affirmant qu’elle venait le trouver sur les ordres de Dieu, et qu’elle désirait entrer au service du roi afin de chasser les Anglais hors du continent.

     

     

    La première rencontre entre Charles VII et Jeanne d'Arc, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XV°siècle.

     

     

     

    Charles VII décida alors d’emmener la jeune femme à Poitiers, la faisant interroger par des professeurs de l’Université de Paris réfugiés dans la cité. N’ayant rien retenu contre elle, Jeanne fut alors nommé chef de l’armée par le roi.

     

    Au début du mois d’avril, il fut donc décidé de se rendre au secours d’Orléans (la cité étant assiégée par les Anglo-bourguignons depuis octobre 1428.). A noter qu’au même moment, les assiégés acceptèrent de se rendre aux Bourguignons, se plaçant sous la protection de Philippe le Bon. Cependant, le duc de Bedford refusa cette proposition, ce qui entraina un vif mécontentement de la part du duc de Bourgogne. Ce dernier, excédé, décida alors de retirer ses troupes.

     

     

     

    2° La campagne de la vallée de la Loire (avril à juin 1429) – Avant de partir en campagne, Jeanne se fit confectionner une armure adaptée à son gabarit, et trouva peu de temps après l’épée de Charles Martel, enterrée derrière l’autel de l’église de la petite commune de Sainte Catherine de Fierbois (la légende raconte que le Franc avait déposé là son épée, suite à la bataille de Poitiers, en octobre 732[3].). La chronique raconte que la rouille qui gangrenait l’épée disparut dès que la Pucelle posa la main dessus.

     

    La jeune femme reçut aussi un grand étendard blanc, orné d’une fleur de lys, et portant l’inscription Jesus Maria. Jeanne déclara qu’elle aimerait quarante fois plus sa bannière que son épée.

     

    Une fois les préparatifs achevés, Jeanne, à la tête d’une armée de 4 000 hommes, se dirigea vers Orléans (fin avril 1429.). Passant par Blois, la jeune femme fut immédiatement rejointe par de nombreux petits chevaliers et hommes d’armes, subjugués par le courage de la Pucelle.

     

     

    Les populations entières se jetaient à genoux autour d'elle, ceux qui n'étaient pas assez heureux pour s'en approcher et pour baiser ses mains et ses vêtements baisaient la terre des pas de son cheval, 1429, par Jules Eugène LENEPVEU, 1874, le Panthéon, Paris.

     

     

     

    a) Le siège d’Orléans (avril à mai 1429) : Jeanne, arrivant devant Orléans à la fin du mois d’avril, voulut s’attaquer immédiatement aux Anglais qui étaient en possession du fort des Tourelles, et qui contrôlaient donc l’unique pont menant à la ville (à noter que le pont avait été en partie démoli par les Orléanais, afin d’empêcher les assaillants de progresser jusqu’aux portes de la ville.).

     

     

    Orléans en 1429.

     

     

    Plan d'Orléans en 1429 (faites un clic droit sur la carte, suivi d'un zoom avant, afin d'avoir une vision plus précise).

     

    Cependant, les généraux refusèrent de suivre le plan de la jeune femme, préférant traverser la Loire en bateau afin d’éviter de se heurter aux Anglais.

     

    Elle rencontra alors Jean de Dunois (fils illégitime de Louis d’Orléans, il était surnommé le bâtard d’Orléans.), auquel elle exposa ses griefs à l’encontre de ses généraux.

     

     

    Jean de Dunois, 1843, musée du Louvre, Paris.

     

    Les premiers navires, chargés d’armes et de vivres, parvinrent à rentrer dans la ville ; cependant, ils ne purent revenir, à cause de vents contraires et d’une pluie diluvienne.

     

    L’armée royale n’avait donc pas d’autre solution que de se heurter aux Anglais afin de parvenir à rentrer dans Orléans.

     

    Cependant, Dunois insista auprès de Jeanne afin que cette dernière traverse la Loire et se rende dans la cité, afin de redonner courage à ses habitants. La Pucelle accepta à contrecœur, franchissant le fleuve, et pénétrant dans la ville par la porte de Bourgogne (29 avril 1429.).

     

     

    Jeanne d'Arc pénètre dans Orléans, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

     

     

    Entrée de Jeanne d'Arc à Orléans, par Jean Jacques SCHERRER, 1887.

     

     

     

    Le 4 mai, l’armée royale, commandée par Dunois, parvint à franchir la Loire, traversant sans encombre les bastilles détenues par l’ennemi.

     

    C’est alors que les Anglais décidèrent de contre-attaquer, sortant de la bastille Saint Loup, qui se trouvait à l’est de la porte de Bourgogne. Jeanne, apprenant l’offensive anglaise, lança ses hommes au combat. Victorieux, les Français parvinrent à s’emparer de Saint Loup dans la soirée.

     

     

     

    Le 5 mai eut lieu l’Ascension, une fête chômée. Respectant le calendrier liturgique, les deux armées ne s’affrontèrent pas.

     

    Jeanne décida alors d’envoyer un message aux Anglais : vous, hommes d’Angleterre, qui n’avez aucun droit en ce royaume, le roi des Cieux vous mande et ordonne, par moi, Jeanne la Pucelle, que vous quittiez vos bastilles et retourniez en votre pays…

     

     

    La signature de Jeanne d'Arc.

     

    Fixant sa lettre autour d’une flèche, la missive fut ainsi envoyée aux Anglais. Ces derniers s’éclaffèrent en lisant la lettre de la « putain des Armagnacs », le surnom dont ils avaient affublé la jeune femme.

     

     

     

    Le lendemain, Jeanne fit traverser la Loire à son armée, et s’attaqua à la bastille Saint Jean, qui se trouvait au sud ouest de la bastille Saint Loup.

     

    Les Anglais décidèrent de fuir devant l’armée royale, se réfugiant aux Tourelles et dans le couvent Saint Augustin (l’édifice en ruine, se trouvant au sud du pont menant à Orléans, avait été transformé en forteresse par les Anglais.).

     

    La Pucelle fit alors donner l’assaut contre le couvent, dont les Français parvinrent à s’emparer non sans mal. Quelques Anglais parvinrent à rejoindre les Tourelles, mais un grand nombre d’entre eux trouvèrent la mort ce jour là.

     

    Au soir de la bataille, Jeanne décida de retourner à Orléans, bien décidée à s’emparer de l’imposante bastille le lendemain.

     

     

     

    Le 7 mai, les Français traversèrent à nouveau la Loire, et commencèrent le siège des Tourelles. Cependant, dès le début de la bataille, Jeanne fut blessé d’une flèche à l’épaule.

     

     

    Jeanne recevant une flèche dans l'épaule lors du siège d'Orléans, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

     

    Enlevant elle même le trait qui l'avait transpercée, Jeanne fut transportée à quelque distance du combat, où fut soignée de manière rudimentaire.

     

    Reprenant conscience, elle aperçut Dunois faire reculer l’armée royale. Bondissant sur son cheval, elle harangua les soldats de l’armée royale, et lança un nouvel assaut contre les Tourelles.

     

     

    Les Français s'emparent de la bastille des Tourelles, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XV°siècle.

     

     

    Jeanne d'Arc à l'assaut des Tournelles, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

     

    Les Français, enthousiasmés par l’ardeur de la Pucelle, se ruèrent à l’assaut de la bastille. Peu de temps après, ils parvinrent à s’en emparer, tuant ou emprisonnant tous les Anglais se trouvant là.

     

     

    Jeanne arc en armure devant Orléans, par Jules Eugène LENEPVEU, 1874, le Panthéon, Paris.

     

    Dans la nuit du 7 au 8 mai 1429[4], les Anglais, vaincus, décidèrent alors de lever le siège et de se retirer.

     

     

     

    Le 13 mai, Charles VII entra dans la ville, accueilli par Jeanne d’Arc. Au début du mois de juin, elle insista auprès du Valois afin que se dernier accepte de se rendre à Reims pour se faire sacrer roi.

     

    Cependant, avant de se lancer dans un tel périple, les Français devaient encore éliminer les restes de l’armée anglaise, qui s’était retranchée dans plusieurs villes avoisinant Orléans.

     

     

     

    b) Bataille de Jargeau (mi juin 1429) : suite au siège d’Orléans, le moral était au beau fixe au sein de l’armée royale. En outre, enthousiasmés par cette victoire, de nombreux civils décidèrent de s’engager parmi les troupes du roi de France.

     

    Suite à cette victoire, les Français poursuivirent alors leur offensive dans la vallée de la Loire.

     

     

     

    Peu de temps après l’abandon du siège d’Orléans, une partie des troupes anglaises trouvèrent refuge dans le village de Jargeau, située au nord de la Loire. Assistée par le bâtard d’Orléans et Jean II de Valois, comte d’Alençon[5], Jeanne d’Arc décida de marcher vers la petite cité, et installa son campement aux portes de la ville.

     

    Dans la nuit du 11 au 12 juin 1429, les Anglais décidèrent d’attaquer l’ennemi, mais leur charge fut vaillamment repoussée par les Français.

     

    Le lendemain, ces derniers lancèrent l’assaut contre Jargeau, et parvinrent à chasser les Anglais de la cité. Au soir de la bataille, alors que Jeanne pénétrait dans Jargeau, les troupes anglaises se repliaient en désordre.

     

     

    La bataille de Jargeau, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XV°siècle.

     

     

     

    Le 17 juin, approchant de Beaugency, la cité capitula, ouvrant ses portes à Jeanne et son armée. John Fastolf, commandant l’armée anglaise, fut contraint de reculer une nouvelle fois.

     

     

     

    c) La bataille de Patay (18 juin 1429) : suite à la prise de Beaugency, en juin 1429, Français et Anglais se retrouvèrent une nouvelle fois. Cependant, si les batailles précédentes n’avaient été que de simples escarmouches, la bataille de Patay fut une vraie bataille rangée, opposant 1 500 Français à près de 5 000 Anglais.

     

     

     

    La bataille de Patay, par Jean Chartier, enluminure issue de l'ouvrage Chronique, Belgique, XV°siècle.

     

     

     

    Comme à leur habitude, les troupes anglaises (commandées par John Fastolf et John Talbot.) décidèrent de faire intervenir leurs archers, qui avaient causé de grands ravages depuis le début de la guerre de Cent Ans. Ces derniers, comme à leur habitude, plantèrent des épieux en terre afin de se protéger contre une éventuelle charge de cavalerie.

     

    Les Français, commandés par Ambroise de Loré, La Hire, et Jean Poton de Xaintrailles, décidèrent alors d’envoyer des piquiers attaquer l’ennemi sur ses flancs. Les archers anglais, qui n’étaient pas équipés pour le combat au corps à corps, furent alors massacrés.

     

     

    La bataille de Patay, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XV°siècle.

     

    Au même moment, la cavalerie française, qui n’avait plus rien à craindre des flèches ennemies, parvint à l’emporter sur la cavalerie anglaise.

     

     

     

    La victoire fut éclatante pour les Français, qui perdirent moins de cent hommes au cours de l’affrontement. Les Anglais, par contre, eurent plus à souffrir des conséquences de la bataille, perdant près de la moitié de leur effectif. Talbot fut capturé, et Fastolf décida de s’enfuir avec quelques hommes (disgracié, il fut radié de l’Ordre de la Jarretière par le duc de Bedford.). A noter que les Français avaient l’habitude de sectionner l’index des archers anglais, afin que ces derniers ne puissent plus tirer à l’arc.

     

     

     

    3° La chevauchée vers Reims, le sacre de Charles VII (juin à juillet 1429) – Suite à cette victorieuse campagne, Charles VII accepta de se rendre à Reims afin de se faire sacrer roi de France, entreprenant une périlleuse chevauchée au sein de territoires alors contrôlés par les Anglo-bourguignons.

     

     

    Royaume de France, royaume d'Angleterre et duché de Bourgogne lors de la campagne de Jeanne d'Arc (1431).

     

    L’armée royale, comptant près de 12 000 hommes, partit alors de Gien à la fin du mois de juin 1429.

     

     

     

    Début juillet, l’armée royale arriva devant Auxerre. Après d’habiles négociations, la garnison bourguignonne se trouvant dans la cité décida de rester neutre.

     

    Le 10, le cortège se trouva devant Troyes, alors occupée par une garnison anglaise. Jeanne, refusant toute négociation avec les Anglais, persuada Charles VII de mettre le siège devant la cité. Les habitants de la ville, impressionnés par cette démonstration de force, décidèrent alors de capituler.

     

     

    La capitulation des Troyens, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XV°siècle.

     

    Progressant inéxorablement vers son objectif, Charles VII reçut aussi la soumission de Chalons en Champagne, alors que son armée se trouvait non loin de cette cité.

     

     

    La soumission des habitants de Chalons en Champagne, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XV°siècle.

     

    Le 16 juillet 1429, l'armée royale arriva finalement à Reims.

     

     

    L'entrée de Charles VII dans Reims, par Guillaume Fillastre, enluminure issue de l'ouvrage Toison d'Or, France, Paris, XV° - XVI° siècle.

     

    Dès le lendemain, Charles VII fut sacré roi de France dans l'église de la cité, en présence de la famille royale, de nombreux seigneurs, et de Jeanne d’Arc.

     

     

    Le sacre de Charles VII, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XV°siècle.

     

     

    Le sacre de Charles VII, par Jules Eugène LENEPVEU, 1874, le Panthéon, Paris.

     

     

     

    La portée de ce couronnement fut majeure. En effet, le nouveau souverain n’était plus le fruit de l’union illégitime entre Isabeau de Bavière et Louis d’Orléans, mais le représentant de Dieu sur terre, digne successeur des Valois. De ce fait, le traité de Troyes n’avait plus de valeur, et le jeune Henri VI, qui apparaissait déjà comme un souverain déjà peu légitime, perdait ainsi toute crédibilité.

     

     

     

    Dès l’annonce du sacre, les habitants de Laon décidèrent d’envoyer à Charles VII les clefs de la ville.

     

    Au cours de l’été, de nombreuses cités firent allégeance au nouveau souverain : Sens, Soissons, Crécy, Coulommiers, Provins, Château Thierry, etc.

     

     

     

    Les habitants de Sens font soumission à Charles VII, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XV°siècle.

     

     

     

    Le duc de Bedford, voyant d’un œil inquiet le spectaculaire redressement du Valois, proposa à celui qui se disait dauphin et qui ose maintenant se dire roi, de s’affronter au cours d’une vraie bataille rangée. Charles VII refusa la proposition, préférant user l’ennemi, décidant de suivre la même tactique que son grand père Charles V.

     

     

     

    Enfin, à la fin du mois d’août, Charles VII signa une trêve de quatre mois avec le duc de Bourgogne.

     

     

     

    4° Jeanne d’Arc chef de guerre (été 1429 à mai 1430) – Suite à la signature de la trêve entre Charles VII et Philippe le Bon, Jeanne décida de marcher sur Paris (la cité était alors entre les mains des Bourguignons.).

     

     

     

    Assistée par Jean II, duc d’Alençon, Jeanne entreprit le siège de la ville au début du mois de septembre 1429.

     

     

     

    Blessée à la cuisse devant la porte Saint Honoré, les combats cessèrent, malgré les protestations de la Pucelle. En outre, Charles VII décida d’interdire à l’armée royale de reprendre les combats, soucieux de respecter la trêve signée avec les Bourguignons.

     

     

     

    Le siège de Paris, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XV°siècle.

     

    Souhaitant rester prudent quant à la suite des évènements, le roi de France préféra se retirer vers la Loire. A la fin de mois de septembre, se trouvant alors à Gien, Charles VII décida de licencier son armée.

     

     

     

    A cette époque, la guerre était loin d’être finie : en octobre, le duc de Bourgogne reçut du duc de Bedford le titre de lieutenant général du royaume de France ; en novembre, le jeune Henri VI fut sacré roi de France et d’Angleterre à Westminster.

     

     

    Le sacre d'Henri VI, par Jean de Wavrin, enluminure issue de l'ouvrage Chroniques d'Angleterre, Belgique, XV° siècle.

     

     

     

    Jeanne d’Arc fut alors envoyée dans le Berry afin de lutter contre les compagnies qui causaient à cette époque de graves déprédations.

     

    Début novembre, elle parvint à s’emparer de Saint Pierre le Moûtiers, mais échoua devant La Charité sur Loire, alors aux mains du Bourguignon Perrinet Gressart. Cependant, l’hiver arrivant, Jeanne dut abandonner le siège et regagner le château de Mehun sur Yèvre où séjournait le roi.

     

    A la fin du mois de décembre, en guise de remerciement, la Pucelle fut anoblie par le roi, ainsi que ses parents, ses frères, et tout son lignage.

     

     

     

    Au mars 1430, la Pucelle décida finalement de quitter le château de Sully sur Loire, où elle avait accompagnée le roi. Elle ne voulait pas rester inactive alors que le duc de Bedford, afin de renforcer son alliance avec la Bourgogne, avait donné la Champagne et la Brie à Philippe le Bon.

     

    Quittant le roi sans prendre congé, Jeanne participa à quelques combats au printemps 1430, sans toutefois réussir à l’emporter. Cependant, sa présence et sa renommée parvenaient à terrifier certains capitaines et soldats anglais, tant et si bien que leurs supérieurs durent prendre des mesures contre ceux qui tremblaient devant la Pucelle.

     

     

     

    En mai 1430, Jeanne répondit à l’appel des habitants de Compiègne, alors assiégés par les Bourguignons (en effet, au lendemain du sacre, Charles VII avait chassé la garnison bourguignonne se trouvant dans la cité.).

     

     

    Le siège de Compiègne, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XV°siècle.

     

    Le 23 mai 1430, la Pucelle pénétra dans la cité, accompagnée par des forces très réduites. Tentant une sortie le soir même, elle se lança à l’assaut des troupes de Jean II de Luxembourg, comte de Guise (ce dernier était un fidèle allié des Bourguignons, confirmé dans ses droits par le duc de Bedford.).

     

    C’est alors qu’une troupe anglaise arriva en renfort, prenant les compagnons de Jeanne d’Arc entre deux feux. Se sentant en danger, la jeune femme ordonna à ses hommes de reculer vers Compiègne. Cependant, le pont levis se releva, abandonnant la Pucelle aux mains des Anglo-bourguignons.

     

    C’est alors qu’un des vassaux de Jean de Luxembourg tira une flèche sur le cheval de Jeanne, la faisant tomber à terre. C’est ainsi que cette dernière fut capturée par les Bourguignons.

     

     

    L'arrestation de Jeanne d'Arc, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XV°siècle.

     

     

    Jeanne est entourrée (sic) et prise à Compiègne, tous ses ennemis se ruaient à la fois contre elle, un archer la tira violemment par sa huque de drap et la fit tomber de cheval, 1430, par Jules Eugène LENEPVEU, 1874, le Panthéon, Paris.

     

     

     

    5° Le procès de Jeanne d’Arc (janvier à mai 1431) – Suite à sa capture, les Bourguignons retinrent Jeanne prisonnière pendant près de six mois.

     

     

    Jeanne d'Arc endormie, par George William JOY, 1895.

     

     

     

    Pendant ce temps, alors que la Pucelle était entre les mains de Jean de Luxembourg, Charles VII parvint à remporter plusieurs victoires.

     

    En juin, l’armée royale stoppa les troupes bourguignonnes, qui tentaient de s’emparer du Dauphiné ; en juillet, Charles VII conclut une alliance avec Frédéric III, archiduc d’Autriche[6] ; en novembre, la ville de Liège, soudoyée par le roi de France, se révolta contre les Bourguignons, et Charles VII parvint à s’en emparer.

     

     

     

    Jeanne, quant à elle, fut finalement vendue aux Anglais pour 10 000 livres. Ce fut alors Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, qui fut chargé d’instruire son procès pour hérésie.

     

    Emprisonnée à Rouen dans un château ayant appartenu à Philippe II Auguste, le procès de la Pucelle s’ouvrit en février 1431.

     

     

    Jeanne d'Arc interrogée par Pierre Cauchon, gravure issue de l'ouvrage Cassell's history of England, Angleterre, 1902.

     

    Bien qu’étant innocente des crimes qu’on lui reprochait, les Anglais voulaient se débarasser de la jeune femme de manière légale. De ce fait, le tribunal déclara Jeanne coupable d’être schismatique, apostate[7], hérétique, etc.

     

     

    Jeanne d'Arc devant ses juges, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

     

     

     

    Le 23 mai, suite au procès, Cauchon et les juges tentèrent d’effrayer Jeanne, la menaçant de la condamner au bucher si elle ne se rétractait pas. Apeurée, la jeune femme décida alors de se rétracter, reconnaissant ses erreurs et se « offenses » envers l’Eglise. En échange, Cauchon jura à Jeanne qu’elle serait condamnée à la prison à vie, enfermée dans une cellule ecclésiastique.

     

    Cependant, Cauchon ne respecta pas sa promesse, et la Pucelle fut renvoyée dans sa prison, entre les mains des Anglais. C’est alors que le 28 mai, la jeune femme fut surprise en train de porter des habits d’homme (l’on ne sait pas exactement dans quelles conditions Jeanne décida de revêtir ces vêtements masculins.).

     

    Déclarée relapse[8] par Cauchon et les juges, la Pucelle fut alors condamnée au bûcher.

     

     

    Jeanne d'Arc attachée au bûcher, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XV°siècle.

     

    Le 30 mai 1431, les Anglais firent brûler vive la condamnée sur place du Vieux Marché de Rouen. Cette dernière n’avait pas vingt ans…

     

     

    Jeanne d'Arc sur le bûcher, par Jules Eugène LENEPVEU, 1874, le Panthéon, Paris.

     

    Afin que ses restes ne soient pas utilisés comme des reliques, les Anglais décidèrent de récolter les cendres de la Pucelle, qu’ils jetèrent ensuite dans la Seine[9].

     



    [1] On appelle hagiographes les personnes écrivant des hagiographies ; c'est-à-dire des récits de vies de Saints.

    [2] Jeanne d’Arc fut surnommé la Pucelle car elle était encore vierge.

    [3] Pour en savoir plus sur la bataille de Poitiers, qui eut lieu le 17 octobre 732, voir le 2, section II, chapitre premier, les Carolingiens.

    [4] Aujourd’hui encore, le 7 et le 8 mai sont fêtés par les habitants d’Orléans en souvenir de ces évènements. 

    [5] Ne pas confondre Jean II, duc d’Alençon, et Jean II, roi de France. Les deux hommes descendaient de Charles de Valois, frère de Philippe IV le Bel, mais l’un était issu de la branche cadette, l’autre de la branche aînée.

     

    [6] A noter que Frédéric III fut aussi sacré Empereur germanique en 1452.

     

    [7] Les apostats sont des personnes qui ont abjuré leur foi.

     

    [8] L’Eglise considérait comme relapses les gens étant retombé dans leurs erreurs passées, alors qu’ils avaient renié ses dernières.

     

    [9] Bien qu’étant considérée comme une Sainte par beaucoup de Français de cette époque, Jeanne d’Arc ne fut canonisée qu’en 1922.

     

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    Lire Jacques Bainville (XXXIV) : Dix-Huit Brumaire et Deux Décembre

    (Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 130 photos)

    2 DECEMBRE 1851.jpgJe possède de précieux souvenirs de famille sur le Deux Décembre. Par une heureuse fortune, j'en possède aussi sur le Dix-Huit Brumaire. Ces souvenirs ne feront pas une révolution dans la manière d'écrire l'histoire. Mais ils sont bien intéressants tout de même.

    Une arrière-grand-mère que je n'ai jamais connue habitait Saint-Cloud au moment où les grenadiers de Bonaparte envahirent la salle où étaient assemblés les Cinq Cents. Il paraît que ce fut une belle débandade. Qui par les couloirs, qui par les fenêtres, les parlementaires de l'an VIII s'étaient enfuis dans toutes les directions en voyant apparaître les baïonettes dans le "temple des lois". Ils avaient même fui d'une course si éperdue que les pelouses de Saint-Cloud étaient semées d'écharpes et de chapeaux à plumes : car les Cinq Cents avaient un magnifique uniforme.

     

    Mon arrière-grand'mère, comme tous les Français et toutes les Françaises de son temps, fut très joyeuse en apprenant que le règne des bavards était fini. Elle alla voir les fenêtres par où les législateurs avaient si bien sauté. Et elle vit que le bon peuple s'amusait à ramasser les écharpes et les somptueux bicornes que les fuyards avaient abandonnés. On les donnait aux enfants qui les attachaient à la queue des chiens.

    Cependant, quinze ans plus tard, c'était l'invasion. Les cosaques entrèrent dans notre pays et ce furent de grandes souffrances. Quand on avait pu rompre le pain sans alarmes, on se félicitait de son bonheur et l'on disait à la fin du repas avec soulagement : "Encore un que les prussiens n'auront pas." L'enthousisasme de Brumaire était loin et le nom de Napoléon était maudit.

    Mais les années passèrent. Et le règne des bavards revint. Un autre Bonaparte fit un autre coup d'Etat pendant une nuit de Décembre. Seulement, il changea la manière. Il n'entra pas dans l'Assemblée. Il fit prendre les législateurs au lit et ordonna qu'ils fussent conduits au donjon de Vincennes. Ces choses sont encore proches de nous et je les ai entendues de la bouche de mon père. Le bon peuple se réjouit du coup de 1851 autant qu'il s'était réjoui du coup de l'an VIII. De Paris et de la banlieue, on se rendait en partie de plaisir au pied du donjon de Philippe-Auguste. On s'y rendait de préférence à l'heure où les prisonniers prenaient leur récréation. Et l'on se montrait avec de grands éclats de rire les célébrités mélancoliques qui prenaient l'air sur la plate-forme : "Tiens, voilà Berryer !... Le petit Thiers n'a pas l'air content..." On ne s'était jamais autant amusé depuis le jour où l'on avait ramassé les écharpes des législateurs de Saint-Cloud.

    Dix-huit ans plus tard, la France était envahie de nouveau. Les Prussiens entraient encore une fois en France. C'était donc une race funeste que ces Napoléon ? On avait donc tort d'applaudir à leurs coups d'Etat puisque, lorsqu'ils chassaient les Assemblées, c'était pour ouvrir la porte à l'ennemi ?...

    J'ai entendu raconter dans mon enfance le Dix-Huit Brumaire et le Deux Décembre. J'ai entendu raconter aussi les trois invasions, Waterloo, Sedan et le siège de Paris. Et nous sommes beaucoup de Français de ma génération qui pouvons condenser l'expérience historique d'une famille depuis un siècle. Alors notre raisonnement a été simple, aussi simple que fort.

    Le régime des Assemblées est un régime détestable. Le bon peuple de France accueille toujours sa chute par des explosions de joie. Mais, lorsque c'est l'Empire qui s'implante à la place de la République, le résultat est aussi mauvais. L'autorité a du bon, mais l'autorité de tout le monde n'est pas bonne. Alors il ne reste plus, en fait de gouvernement autoritaire, qu'à opter pour la monarchie.

    Voilà comment doit s'orienter la méditation des patriotes à l'anniversaire du Deux Décembre. Ne pas oublier, non plus, que l'Assemblée qui fut dissoute par Louis-Napoléon était bourrée de conservateurs. Ces conservateurs ne surent même pas se conserver eux-mêmes. Le coup d'Etat leur fit une belle peur ! Hugo raconte qu'ils s'étaient réunis pour délibérer à la mairie de la rue Drouot et que l'un d'eux était tellement ému qu'à chaque instant il devait disparaître. Et le spirituel Glatigny de lui dire :

    - Ah ! ça, vicomte, vous croyez donc qu'on éteint les révolutions comme Gulliver éteignait les incendies ?

    Que le bon peuple de France n'aille pas croire que le salut lui viendra de ce qu'il aura peuplé la Chambre de ces... - disons de ces Gullivers.

    L'Action française, 5 décembre 1912

    FLEUR DE LYS SAINT LOUIS KANSAS.jpg

     

     

     

    sources

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2012/10/05/lire-jacques-bainville-xxxii-joffre.html

     

     

     

     

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    Château de BEAUMONT sur OISE

     

    Département : 95- VAL d'OISE

     

    Le bourg : Au sommet du bourg, le ruine surveille les voitures du parking

    Situation : (--> le voir sur une carte)

    Beaumont sur Oise est à 20km au Nord-Est de Pontoise et à 30km au Sud-Ouest de Senlis.

            chateau beaumont

     

    Le château :  

    Avec la construction effrénée d'habitations dans la périphérie de la Capitale, avec l'explosion démographique et l'envie de faire du nef au 19ème siècle puis après guerre, j'imaginais que peu de vieilles ruines poussiéreuses et dangereuses avaient résisté dans les mégapoles Parisiennes.

    Vous comprenez ma surprise en voyant cette beauté sur les hauteurs de Beaumont sur Oise.

     

    L'extérieur :

    Le rempart
    Bien que partiellement arasé le rempart offre une belle image de son glorieux passé. Les tours rondes du 13ème siècle ne comportent plus de mâchicoulis ni de créneau (voir vocabulaire), mais impressionnent par leur puissance.
    Les pierres sont asymétriques, peu jointives et pauvrement taillées. C'est surprenant pour une forteresse stratégique pour la défense de Paris.

    Est ce du à de nombreuses reconstructions ou à une consolidation rapide entre chaque bataille ?

    Le mur d'enceinte comporte des pierres de couleurs et d'origines différentes (surélévation ou reconstruction ?). Sa faible hauteur ne permet pas de savoir si des archères existaient.

     

    Le donjon rectangulaireLe donjone n'a que 3 mètres de haut, mais quelle puissance !

    Le donjon est situé dans l'enceinte. Pour comprendre l'architecture globale, je vous propose ce plan en perspective.

    Ce devait être une construction très imposante pour l'époque. Avec ses dimensions (27m x 19m), c'était un donjon habitable. Si les textes affirmant qu'il mesurait 37 mètres de haut sont vrais, ce donjon était aussi un symbole de pouvoir.

    Avec ses contreforts plats (5 d'un coté et 3 de l'autre), il ressemble beaucoup aux constructions fortifiées du 12ème siècle.

    Ce donjon est construit avec des pierre calcaire de taille régulière (33 cm). Quelques archères droites sont visibles coté Nord.

    Évidemment, les aménagement des siècles ont créé des ouvertures peu médiévales.

    Avec un peu d'attention il est possible de voir des marches d'escalier dans une tour (?) intérieure.

    Le vide est derrière chaque porte

    L'intérieur : 

    Hélas, le jour de ma venue le site n'était pas ouvert à la visite. Il me faut donc voler les images depuis les fenêtres et fentes.

    Il est difficile d 'imaginer les salles de l'époque médiévale car 800 ans de modification guerrière ont changé l'architecture, et je doute que cet intérieur ait eu autant d'ouvertures à sa construction.

    Malgré toute l'attention que je porte à cette ruine et aux jumelles qui améliorent ma vision des détails, je ne distingue que des pierres sans décors, comme dans une caserne.

     

    Histoire du château :

    • * En 953, un château en bois sur motte semble existé, certainement construit par Yves "l'ancien" au Pecq.
    • * Au 12ème siècle, un donjon en pierre est construit par le Comte (voir titre de noblesse) Mathieu Ier de Beaumont. Le site contrôle le passage de l'Oise vers Paris.
    • * Au 13ème siècle, une fortification entoure le site.
    • * En 1226, Louis IX (voir liste des rois) devient Comte de Beaumont et séjourne un temps au château..
    • * En 1346, il semble qu'un incendie se déclare suite à une bataille de la guerre de Cent Ans.
    • * En 1358 (?), une partie de la fortification est détruite lors de la révolte des Paysans du Beauvaisis.
    • * En 1403, réfection des fortifications par les maîtres d'oeuvre de Louis d'Orléans
    • * En 1411, la milice de Paris s'installe au château (?).
    • * En 1420, de nombreux assauts sont lancés contre le château.
    • * En 1422, le Duc de Bourgogne abandonne la forteresse aux Anglais. Il fait détruire les remparts avant.
    • * En 1432, nouvelle démolition du château sur l'ordre du Duc de Bedford.
    • * En 1590, le château, aux mains des ligueurs, est assiégé par les troupes du roi de France Henri IV (voir liste des rois).
    • * En 1708, le château appartient à la famille Bourbon-Conti.
    • * En 1814, le château partiellement arasé et en mauvais état n'est plus une place militaire.
    • * En 1888, Emile Zola découvre les ruines du château de Beaumont sur Oise. Il s'en inspire pour l'écriture de son roman : "Le Rêve".
    • * En 1984, des fouilles sont entreprises.
    • * En 1999, les ruines sont classées aux Monuments Historiques.
    • * Au 21ème siècle, la découverte des ruines depuis le parking et le sentier est libre et gratuite. Les bâtiments n'étant pas complètement sécurisés, la visite de l'intérieur n'est possible qu'à certaines périodes. Renseignez vous. Et surtout restez couvert indique ce panneau.

    Voici une ruine bien .... ruinée donc interdite

      

      

    Ce chapiteau de colonne engagée a été trouvé en remploi dans un mur de la collégiale du château. La sculpture souligne les articulations architecturales. Les motifs sont variés et s'inspirent souvent du style corinthien, connu soit par des modèles antiques en place dans la région, soit par l'intermédiaire d'interprétations de formes préromanes. Des chapiteaux de la même époque, qui se retrouvent dans les petites églises rurales, sont conservés dans l'église Saint-Vivien.

      

    sources

    http://chateau.over-blog.net/1-categorie-10082582.html

      

     

     

     

     

     

     

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    Histoire du Moyen Âge

     

     

    476 - 1492... Voici la période couverte par le Moyen Age. Dix siècles d'évolution dans l'art, l'architecture, la science, la guerre... En effet, ces mille ans, bien que florissants dans bien des domaines, restent une période troublée. Tout commence vers 476, à l'époque où l'Empire Romain d'occident, millénaire, s'effondre et laisse la place aux hordes de barbares venues de l'est. Cette année là, l'armée romaine dépose l'Empereur Romulus Augustule et se donne pour roi Odoacer,un Germain. Dés lors, les territoires de l'ancien empire se fractionnent et se constituent en petits royaumes indépendants.

    Parmi ces tributs germaniques, les Francs prennent une place importante dans la naissance de cette nouvelle ère. Clovis, leur Roi, les conduit des Pays-Bas jusqu'en Gaule, vainc les derniers Romains de Gaule (486), les Alamans (495), les Burgondes (500) et les Wisigoths (507), se convertit au catholicisme par le baptême (496) et fonde ainsi les bases d'une fraternité entre la France et l'Eglise qui durera jusqu'à la révolution de 1789. A sa mort en 511, se forment les trois royaumes mérovingiens d'Austrasie, de Neustrie et de Bourgogne. Ses successeurs consolideront et étendrons ces territoires.

    Miniature du bapt�me de Clovis

    VIIe siécle, l'époque des rois fainéants, le pouvoir appartient à l'aristocratie et aux "maires du palais". A cette période, les royaumes perdent l'Aquitaine et l'Armorique et il faut attendre 687 et Pépin de Herstal pour réunifier le royaume. Son fils, Charles Martel, écrase l'armée musulmane de Abd al-Rahman à Poitiers en 732.

    En 751, Pépin le Bref élimine le dernier Mérovingien et se fait couronner roi par les papes Bonifaces (752) et Etienne II (754). Commence alors la dynastie carolingienne. En 768, monte sur le trône, celui qui reste aujourd'hui le "père de l'Europe", Charlemagne. Pendant ses 46 années de règne, il va développer son royaume, au point de l'amener au rang de plus grande puissance d' Europe occidentale. Ses passions pour la culture et l'intellect vont apporter l'essor économique au royaume.

    Ecu dor� flanqu� d'un animal fabuleux

    Il est couronné Empereur du Saint Empire Germanique par le pape Léon III le jour de Noël de l'an 800. Les 14 années qui suivirent, servirent à défendre la chrétienté européenne. Louis le Pieux continua l'oeuvre de son père jusqu'à sa mort en 840 où l'empire fut divisé entre ses trois fils. Charles II le Chauve reçut la Francia occidentalis. Lui et ses successeurs ne surent pas résister aux prétentions de l'aristocratie féodale et aux raids Viking.

    En 911, Charles III le Simple offre à Rollon et à ces Normands "le pays marin de l'Eure " (appelé plus tard Normandie, du nom de leurs nouveaux occupants). Il se prévient ainsi de toutes nouvelles attaques vikings. Ce territoire deviendra le berceau de la rivalité entre la France et l'Angleterre. Duel qui durera près de 9 siècles.

    987. Hugues Capet, élu roi, fonde la dynastie capétienne. Jusqu'en 1108, lui et ses successeurs ne dominent qu'un petit domaine autour de Paris. Le reste de l'ancien royaume carolingien et divisé en seigneurie. Au XIIe siècle, Louis VI le Gros et Louis VII agrandissent ce domaine et affermissent leur pouvoir face aux féodaux, mais l'Angleterre de Henri II Plantagenêt possède plus de terre française que le roi Louis VII lui-même.

    Dés son accession au trône en 1180, Philippe II Auguste se lance dans la reconquête des territoires français détenus par les Anglais. Entre 1202 et 1206, il envahit la Normandie et l'annexe, prend le contrôle du Maine, de l'Anjou, de la Touraine, de la Saintonge et momentanément du Poitou. La victoire sur l'Ennemi Anglois fut définitive en 1214 lors de la bataille de Bouvines. La monarchie révèle enfin son caractère national.

    Sceau royal de Saint Louis

    Avec Louis IX dit Saint Louis, la monarchie étincelle. A la tête de son armée, il repousse l'envahisseur anglais en 1229. Il n'a que 15 ans. Puis recommence en 1242. Il organise la 7e croisade en 1248, signe la paix avec Henri III Plantagenêt en 1259. Il meurt devant Carthage en 1270 après avoir pris la tête de la 8e croisade. Saint-Louis restera, pour le peuple, le meilleur roi du jeune royaume français.

    Pendant son règne, 1285-1314, Philippe IV le Bel renforce l'appareil administratif de la royauté, affermit son indépendance par rapport au pouvoir temporel de l'Eglise et bataille pour consolider son royaume. Toute ces actions vident les caisses de sa trésorerie, il fait alors un procès aux Templiers dans l'espoir de saisir leurs biens et supprime l'ordre en 1312.

    Avec la mort le Charles IV le Bel, en 1328, s'éteint la dynastie des Capétiens et commence la guerre de Cent Ans. Edouard III régent d'Angleterre, revendique la couronne de France. Ignorant sa demande, une assemblée française désigne Philippe, comte de Valois, successeur de Charles IV.

    La mort et sa faux

    Sous Philippe VI et Jean II, les défaites s'accumulent; Ecluse (1340), Crécy (1346), Calais (1347). Parallèlement au conflit, un fléau s'abat sur l'Europe: La Peste Noir. De 1346 à 1353, un tiers de la population européenne, soit plus de 25 millions de personnes, est victime du bacille Pasturella pestis. A Poitiers , en 1356, Edouard III capture Jean II et propose la paix en renonçant à la couronne de France en 1360 par le traité de Calais. Les conditions sont dures. Il veut la domination sur l'Aquitaine, Calais et le Ponthieu et exige une rançon de 3 millions de livres tournois pour la libération du roi de France.

    Quelques années plus tard, Charles V et Du Guesclin redressent la royauté en s'emparant de plusieurs possessions anglaises en France. Au début du XVe siècle, l'alliance du duché de Bourgogne avec la couronne anglaise et le désastre d'Azincourt en 1415 rendent Henri V, roi d'Angleterre, maître du pays par le traité de Troyes (1420).

    En 1429, Jeanne d'Arc libère Orléans et emmène Charles VII, roi de Bourges, se faire couronner roi de France à Reims. Le traité d'Arras (1435) avec les Bourguignons donnent pour la première fois un avantage décisif à la France. Les victoires sont nombreuses et l'Anglois est rejeté à la mer en 1453. Il garde seulement la ville de Calais.

    Lettrine repr�sentant Jeanne d'Arc

    Dés lors, les souverains consoliderons le royaume. En 1482, Louis XI vainc Charles le Téméraire, duc de Bourgogne et annexe son duché. L'unité du pays est rétablie, les frontières ne sont pas tout à fait celles de la France actuelle mais elles s'en rapprochent.

    Dans dix ans, un navigateur du nom de Christophe Colomb redécouvrira un monde oublié depuis près de 500 ans, depuis l'époque où Leif Erikson et ses compagnons avaient parcouru les mers sur leurs drakkars à la recherche de nouvelles terres.

    Cet évènement projettera la France et l'Europe vers les Temps Modernes.

      

      

      

     

     
     
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    Architecture militaire médiévale

      

      

    Du premier château à motte jusqu'à la dernière puissante forteresse royale édifiée, les hommes s'efforcèrent toujours de trouver de nouvelles techniques en matière de défense afin de préserver leur domaine ou leur pays.

     

     

     

    Le donjon

      

    En France, les premières véritables forteresses réapparurent vers le XIème siècle quand les normands introduirent le principe de protection du territoire.

     

    Pour ce faire, ils construisirent sur leur domaine une énorme quantité de donjons et de maisons fortifiés afin de sauvegarder leurs intérêts.

     

     

    les châteaux en Bretagne

    Ces donjons se répandirent rapidement sur tout le territoire français mais n'étaient guère que des lieu de retranchement.

    Leur masse, l'épaisseur de leurs murs et leur difficulté d'accès ne formaient que des défenses passives, en faisant d'excellentes retraites.

     

    A l'abri de ces puissants mur, l'assiégé pouvait se protéger des troupes armées d'arcs et d'arbalètes, possédant quelques engins de sièges imparfaits et ne pouvant recourir,

     

    en dernier ressort, qu'à la sape.

    Afficher l'image d'origine

     

    Par contre, cet assiégé n'avait aucune possibilité pour causer de grosses pertes à l'assiégeant, il ne pouvait pas faire de sortie de par la conception étroite des accès et de leurs situations (les portes se trouvaient souvent à plusieurs mètres au dessus du sol) et bien sûr, de le repousser. De cette manière, le siège du donjon ennemi pouvait durer des mois jusqu'à ce que les assiégeants, fatigués, lèvent le camp ou jusqu'à ce que les assiègés, affamés, se rendent.

     

     

     

     

     

    Vers le XIIème siècle, avec l'évolution des engins de siège, les donjons carrés montrèrent des signes de faiblesse.

     

    Les coins saillants, mal défendus, devenaient facilement accessible aux sapeurs, qui pouvaient alors, presque sans danger, effondrer un pan de mur et assurer la victoire à leur camp.

     

    Il fallut donc repenser le mode de défense.

     

    chateau fort de Commequiers

     

     

    sources photo : 

    LE CHATEAU DE COMMEQUIERS

    http://www.chateauxmedievaux.com/chateau-commequiers.php

     

    chateaux de Pays de Loire 

    Le premier changement intervint dans la forme principale du donjon.

     

    On lui préféra une surface circulaire plutôt que carrée. De cette manière, les angles morts disparaissaient et le travail de sape redevenait dangereux et long.

     

    Le deuxième problème à résoudre venait des engins de guerre envoyant des projectiles de plus en plus lourd afin d'affaiblir la muraille.

     

    chateau de Tarascon

     

    Château de TARASCON

     

    La solution était soit de les empêcher d'approcher trop près du donjon, soit de pouvoir effectuer des sorties pour les détruire. Il fut donc créé des fossés tout autour du donjon pour ralentir la progression de l'ennemi, puis des remparts (ou chemise) afin de les assaillir de projectiles

    pendant qu'ils étaient à découvert.

     

    L'atout de ce système était double, après avoir contenu les assiégeants loin du donjon, la place créée entre le rempart et le donjon permettait de rassembler des troupes qui n'auraient pu loger dans le donjon et de tenter des sorties afin de briser les assauts de l'ennemi.

     

    chateaux en Normandie 

    D'autres systèmes ingénieux complétaient ces défenses.

     

    On construisit des créneaux en haut des remparts. Ils permettaient aux défenseurs de lancer des projectiles sur l'ennemi et de se protéger juste en se décalant.

     

    De la même manière, pour pouvoir tirer depuis l'intérieur du donjon ou du bas des murailles, on ajouta des meurtrières.

     

    chateau de Loches

    Bâtie par Foulques Nerra au début du XIème siècle, le château de Loches et son donjon rectangulaire de 36 mètres de haut est une des plus imposantes places fortes d'Europe en ce début du bas moyen-âge.

     

     

    Ces ouvertures permettaient à des archers ou des arbalétriers de tirer sur les assaillants tout en restant à l'abri des épais murs.

    Les premières forteresses apparaissaient.

     

     

     

    une échauguette 

     

    Les remparts

     

     

    La grande puissance destructrice des nouveaux engins de guerre et la durée de plus en plus longue des sièges obligèrent les seigneurs à réadapter leurs forteresses.

     

    Un simple donjon avec une chemise n'était plus suffisant, il fallait pouvoir loger au sein de la place forte des troupes armées et des ouvriers, stocker des matériaux de réparation, de défense et des vivres. Pour cela, on éleva une seconde enceinte.

     

    Ce nouveau rempart devait, lui aussi, être construit de manière à protéger

    efficacement le reste du château.

     

    Il fut d'abord accompagné par un profond fossé, parfois remplit d'eau afin, une fois encore de ralentir les assaillants. Certains seigneurs installaient, en prolongement de ces remparts, des barbacanes.

     

    Ces aménagements étaient des réduits fortifiés, avancés vers l'extérieur, afin de briser la ligne de front des assiégeants.

     

     

     

    La poivrière est une échauguette avec une toiture.

     

    On appelle poivrière l'ensemble de la tourelle et du toit.

     

    chateau normand de Pirou 

     

    Chateau de Pirou, XIème siècle 

     

    Pour assurer le flanquement le long du rempart, on ajoutait des tours ou des échauguettes (petite tourelle plantée en haut de la muraille).

     

    Ces tours, de même que tout le reste des remparts, possédaient des meurtrières, ainsi que, si l'endroit en avait besoin, des hourds.

     

    Ces aménagements, permettaient au assiégés de pouvoir tirer sur l'ennemi tout en restant protégés, mais aussi, de par leur avancé de jeter des projectiles sur les sapeurs arrivés près des murailles.

    Plus tard, on reprit le principe de ces hourds en les construisant en pierre, ce furent les mâchicoulis.

     

     

     

    Les portes

     

    Pont muni d’une partie mobile en bois pouvant se rabattre contre la porte au moyen de chaînes et d’un contrepoids et qui interdit, une fois relevé, l’accès à l’enceinte du château.

     

     

     

    Le tablier est le plancher du pont-levis.

     

     

     

     

    La herse est une grille de métal ou de bois qui servait de barrière à la porte du château.

      

      

    Les portes sont les endroits les plus fragiles dans la forteresse. Indispensable pour les allées et venues, elles sont, au début du moyen-âge, en bois et mobile, de façon à les retirer facilement lors d'une attaque.

      

     

      

      

    Lorsque les premiers donjons de pierres font leur apparition, elles sont aménagées en hauteur afin qu'aucun assaillant ne puisse y parvenir.

     

    Malheureusement, le besoin de faire sortir des troupes par ces portes, obligent les architectes à les rapprocher du sol, et à les fortifier.

     

     

     

     

     

     

    Les premières modifications apportent une succession de portes et de herse (grille en fer) afin de retarder l'intrusion des ennemis.

     

    On décide ensuite de les protéger en construisant entre deux portes une petite bastide. Généralement, deux tours flanques la porte principale pour augmenter sa protection.

     

    En fonction de tous les aménagement de la forteresse, une multitude de types de portes est fabriqués, allant de la simple porte en bois, au pont-levis, en passant par la porte à bascule.

     

     

     

     

     

     

    Le mâchicoulis est une construction en pierres au sommet des murs.

     

    Il permettait de lancer des projectiles à la verticale.

     

     

     

    La douve est un fossé rempli d’eau.

     

     

     

     

     

    chateau de Langoiran


    Puissante seigneurie du duché d’Aquitaine, la seigneurie de Langoiran a été mêlée aux luttes incessantes des rois d’Angleterre et de France. Les seigneurs de Langoiran furent tous au service du roi d’Angleterre, alors Duc d'Aquitaine.

     

    Le château de Langoiran passa en 1345 entre les mains de la famille d’Albret avec la mariage de Mabille d’Escoussan avec Amanieu d’Albret.
     

     

    En 1360, Amanieu fut nommé négociateur de la trêve entre les royaumes de France et d'Angleterre par le Roi d'Angleterre lui même.
    En 1379, la seigneurie de Langoiran passe aux Montferrand, par le mariage en 1374 de Rose d’Albret, fille d’Amanieu d’Albret avec Bertrand de Montferrand.

    En 1451-1453 eut lieu la conquête de l’Aquitaine par les troupes du roi de France. Les hommes de Bertrand de Montferrand signèrent la reddition du château et remirent le château à Dunois, compagnon de Jeanne d’Arc.

     

    Bertrand de Montferrand partit pour l’Angleterre où il resta quelques années jusqu'en 1465. A son retour, le château de Langoiran ne fut restitué qu’à son fils Gaston en 1474. Dés lors, les Montferrand servirent la couronne de France.

    Guy de Montferrand, petit fils de Pierre de Montferrand, hérita de la seigneurie de Langoiran à la mort de ce dernier en 1572.

     

    Guy fut capitaine de plusieurs places fortes de l’Agenais et du Périgord, comme Périgueux ou encore Montflanquin.

    En avril 1591, Guy mourut, laissant sa femme, Jeanne d’Eschelles, baronne de Montferrand et de Frespech ainsi que son fils Gédeon qui décéda 2 mois plus tard en juin 1591.
     

    En 1601, la seigneurie échut à la famille d’Affis. Guillaume d’Affis, seigneur de Langoiran, fut Président à Mortier du Parlement de Bordeaux sous la Fronde.

     

     

     

    http://www.chateauxmedievaux.com/chateaux-france.php 

     

     

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    Les 4 principes de fortification

    Depuis son apparition, l'homme n'a jamais cessé de chercher à se protéger contre ses ennemis, qu'ils soient d'origine météorologique, animale ou humaine. Les premières fortifications allaient d'un entassement de rochers à l'entrée d'une caverne à l'élévation d'un talus surmonté d'un entrelassement de branches en passant par la construction de cités lacustres. La naissance des civilisations comporta l'adoption d'une architecture militaire. Les cités antiques ne pouvaient survivre sans s'entourer de remparts et les nations guerrières voulaient posséder de puissantes citadelles. Dés lors, chaque fortification fut basée sur quatre principes.

     

     

    Notion de protection

    La fortification doit assurer une couverture contre les projectiles ennemis tout en faisant obstacle à l'assaut des combattants adverses. Il en découle l'association de deux catégories d'organes. Les épaisses maçonneries des remparts pour protéger les assiégés et des fossés ou des palissades pour ralentir les assiégeants. La combinaison de ces deux types de protections permettait de frapper l'ennemi au moment où il était arrété par un barrage tout en restant à l'abri.

     

     

     

     

    Echelonnement en profondeur

    Tour accoud�e � deux niveaux de rempart portant des hourds

    Ce type de fortification répond au besoin de prolonger la résistance même si l'ennemi prend pied dans la place. Il fut d'abord construit des doubles remparts puis, au moyen-âge, des lices, des barbacanes et des donjons constituant un réduit.

     

     

    Sureté des accès

    Résultant de la crainte de voir l'ennemi surgir par surprise et pénétrer dans la forteresse en forçant les portes, des fortifications ont été adaptées aux entrées. Des constructions en chicane, des portes successives, des herses ou des pont-levis sont autant de barrages rendant difficile l'accès aux places fortes.

     

     

    Le flanquement

    Il se défini par l'obligation de recouper les vues et les tirs de la défense. Très tôt, on construit des tours faisant saillies vers l'extérieur ou des remparts suivant un tracé en crémaillère.

      

      

      

      

      

      

     

     
     
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    Evolution de la fortification médiévale

     

     

    Toutes les fortifications possédent un caractère commun; elles furent construitent avec les mêmes matériaux et les mêmes techniques d' architecture que les édifices civils.

     

    De ce fait, lors des périodes d'apogée architecturale, les fortifications furent remarquables.

     

    A l'inverse, pendant les temps de décadences, leur qualité devint médiocre.

     

    C'est ce qui arriva à l'aube du moyen-âge. L'effondrement de l'empire romain ayant déterminé , en Europe, une décadence de l'architecture, il fallut attendre les premières invasions normandes au IXème siècle puis l'arrivée de la féodalité pour voir réapparaitre des constructions fortifiées.

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    La motte castrale ou “motte feodale”.

    On a longtemps appelé à tort la motte castrale “motte féodale”.  Il s’agit du premier moyen défensif s’apparentant à un embryon de château fort tel qu’on peut se le représenter actuellement.  Nous allons essayer dans cet article de présenter ce type de défense ainsi que d’évoquer ses points forts et ses points faibles.

    Origines et fonctions

     

     

    Ci-contre : représentation de l’assaut d’une motte sur la Tapisserie de Bayeux.

    Il semblerait que cette organisation défensive ait vu le jour à la fin du Xème siècle, entre la Loire et le Rhin.

    Vraisemblablement, elle a pour objectif  de mieux répondre aux raids ponctuels des Sarrasins.

    Puis elle se diffuse rapidement pendant deux siècles pour mieux résister aux invasions normandes.

    Afin d’éviter un déplacement massif des armées carolingiennes, on a construit sur des points stratégiques des mottes castrales avec le matériel local et les moyens dont disposes les seigneurs locaux, c’est-à-dire pas grand chose.

    Rappelons qu’à cette époque, les seigneurs sont divisés et enclin à guerroyer les uns contre les autres dans leur intérêt propre.

    Cela permettait non seulement de voir arriver de loin les ennemis mais également de tenir la position autant que possible en attendant d’éventuels renforts.

    D’autre part, les mottes sont très vite devenues un lieu symbole de protection pour les populations environnantes et un lieu d’échanges commerciaux denses.  Leur rôle est donc majeur au haut moyen-âge : elles sont une sorte

    de “chef-lieu”.

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    Le chateau à motte

     

    Le chateau à motte apparu durant le Xème siècle.

     

    Il se caractérisait par une butte entourée d'un fossé

     

    (la terre extraite de ce fossé ayant permis d'élever la butte).

     

    Une tour de bois, carrée ou circulaire, coiffait le sommet de la motte.

     

    L'étage de ce donjon, qui servait de deumeure seigneuriale, n'était accessible que par une passerelle mobile.

     

     

    Sur le toit s'installaient des guetteurs et dans le soubassement se trouvaient les réserves de nourriture et la prison.

     

     

    La domisticité, les animaux et le reste des approvisionnements trouvaient place dans un enclos nommé "baille" ou "basse-cour".

     

     

    Ce dernier était entouré d'une palissade et précédé d'un autre fossé.

     

     

    Dans le siécle qui suit, rares seront les évolutions.

     

    Elles se présenteront sous forme de nouveaux remparts de bois ou de plus grands fossés.

     

    Et il faudra attendre près de 150 ans pour apporter un net changement aux forteresses.

     

    Chateau du PIROU Normandie 

    Le donjon normand

    Aussi appelé donjon angevin, il se caractérisait par une unique tour carrée en pierre.

     

    Cette nouveauté primordiale permettait une meilleure résistance aux armes de sièges, lançant des projectiles de plus en plus lourds mais aussi au feu, qui pouvait ravager rapidement une forteresse de bois.

     

    Puis ces donjons devinrent plus massifs, se complétant de petites tours à chaque angle pour enfin devenir circulaire vers la fin du XIème siècle et assurer une meilleure défense.

     

    Vint ensuite la chemise, mur de protection cernant le donjon, puis le mur d'enceinte entourant la "baille".

     

     

    La forteresse

    Les améliorations qui suivirent, du XIIème siècle au milieu

    du XVème siècle , débouchèrent sur la conception d' organes de tir ou de défense

    inclus dans la fortification principale.

     

    Des balcons de tir furent prévus pour défendre le pied des murailles; ils s'appelèrent hourds lorsqu'ils furent en bois et échauguettes ou bretèches s'ils furent en pierre, puis ils furent remplacés par les mâchicoulis.

     

    Les murs furent percés de fentes pour permettre le tir des archets et portèrent donc le nom d'archères.

     

    Des pont-levis furent installés avec des barbacanes pour les protéger, des châtelets massifs furent construits pour protéger de manière plus efficace les entrées.

     

     

    La fin des forteresses

    A la fin du moyen-âge, les armes à feu prirent une telle importance, qu'il fallut repenser complétement la façon de se protéger.

     

     

    Les anciennes forteresses furent donc modifiées pour entrer dans l'ére moderne.

     

    Elles devinrent dépassées dés le XVIIème siècle de par la puissance de l'artillerie et ne servirent plus que de garnisons ou de demeures.

     

     

     

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